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Histoire de la musique
La musique en Allemagne
Aucun fait important concernant l'histoire de la musique en Allemagne n'est antérieur au XIe siècle. A cette époque, Francon, de Cologne, dans son Ars cantus mensurabilis (V. Gerbert, Scriptores ecclesiastici de Musica sacra, t. II), développa, s'il ne les inventa, les principes de la musique mesurée, et donna des signes à la division du temps musical. Marchetti en Italie et Jean de Muris en France appliquèrent ses préceptes, et établirent les premiers fondements de la science de l'harmonie : mais l'Allemagne, se laissant devancer par la Flandre, demeura stationnaire pendant plusieurs siècles, et n'eut d'autres chants que ceux de ses Minnesoenger et de ses Meistersoenger , à la fois poètes et musiciens. Elle ne connut même pas l'harmonie : tandis que déjà, dans les autres pays, le contrepoint simple était appliqué au plain-chant, le chant ecclésiastique en Allemagne était tout à l'unisson.
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Musiciens allemands et italiens.
Musiciens allemands et italiens : Haendel, J.-S. Bach, Tartini, Quanz, Gluck, Jomelli

Au XVe siècle, le génie musical s'éveilla. Dans un recueil d'hymnes, dont quelques-unes sont écrites par Jean Huss, la musique fut adaptée pour la première fois à des paroles allemandes. Henri Isaac, qui devint maître de chapelle à Florence, mit en musique à 3 voix les poésies de Laurent de Médicis. Étienne Mahu et Jean Godendach figurent aussi parmi les plus anciens maîtres allemands. Toutefois l'Allemagne fut encore plus féconde en théoriciens et en instrumentistes qu'en compositeurs. Parmi les écrivains sur la musique, on remarque Martin Agricola de Magdebourg et Jean Kepler, qui n'ont cependant pas apporté de changements notables dans le système musical. Au nombre des exécutants habiles, nous citerons l'aveugle Conrad Paulmann, qui excellait sur la plupart des instruments et inventa la tablature du luth, et Bernhard, organiste de Saint Marc à Venise, inventeur des pédales.

La Réforme religieuse du XVIe siècle, si fatale aux progrès des autres arts, donna, au contraire, un grand essor à la musique religieuse. 

Luther, passionné pour elle comme l'avait été Jean Huss, admit le chant des psaumes parmi les cérémonies du culte protestant; il composa lui-même des chorals pleins d'élévation et d'énergie, qui sont encore en usage aujourd'hui parmi ses sectateurs. Henri de Göttingen alla jusqu'à mettre en musique le catéchisme de la Confession d'Augsbourg. Sous l'inspiration du réformateur, l'enseignement de la musique fut introduit dans toutes les écoles; les villes eurent des corps de musique; on plaça des sonneries ou carillons dans les tours et les clochers. Il est vrai de dire que Luther limitait la musique à l'harmonie la plus simple : car il voulait dans les syllabes et les notes du choral une symétrie, une uniformité de valeurs, qui excluaient toute cadence et toute modulation. Seulement, des interludes d'orgue séparaient les strophes, et pouvaient donner quelque variété à l'exécution musicale. Les États catholiques allemands ne voulurent pas rester en arrière.

L'enseignement de la musique y fit aussi partie de l'éducation; des chapelles furent établies dans les principales villes, et celle de Munich, la plus fameuse de toutes, eut pour maître le Flamand Orlando di Lasso ou Roland de Lattre. Charles-Quint, très bon musicien, voulut avoir un orchestre régulier, et ce fut quand il établit sa cour à Bruxelles que les concerts de voix prirent naissance. Une foule de compositeurs égalèrent par le talent les plus grands musiciens des Pays-Bas, de la France et de l'Italie. Tels furent : Senfl, ami de Luther et de Mélanchton, et qui, avec eux, perfectionna le chant choral; Jean Knefel, auteur de chants à 5, 6 et 7 voix, avec accompagnement d'instruments, premier exemple de morceaux concertants en Allemagne; Jacques Gallus ou Haendel, excellent contrapontiste; et, à un rang secondaire, Jean Meister, Thomas Stolzer, Arnold de Prague, Dietrich, Jean Crespel, Practorius, Aichinger, Walther, Osiander, Amerbach, Eccard, Galliculus, Obrecht, Lewis, Dux, Eckel, Lembin, etc. En même temps, plusieurs théoriciens, Calvisius, Henri Finck, André Ornithoparchus, Rhaw, Frosch, Bünting, H. Faber, Lossius, J. Avianus, Schnegass, Burmeister, Reisch, Henri Lorit dit Glareanus, propageaient les préceptes que Franchino Gafforio venait de formuler en Italie dans sa Théorie de l'harmonie. (B.).

Considéré comme le père de la musique allemande, Heinrich Schütz (1585-1672) a introduit les styles italiens en Allemagne après avoir étudié avec Giovanni Gabrieli à Venise. Ses Å“uvres comptent des motets, des passions et des oeuvres pour la cour de Dresde. Dieterich Buxtehude (1637-1707) est un organiste influent et compositeur de musique sacrée et de cantates. Son oeuvre influencera Johann Sebastian Bach. Johann Pachelbel (1653-1706), d'abord connu pour son Canon en ré majeur, a également écrit des oeuvres d'orgue et de musique de chambre. Johann Sebastian Bach (1685-1750)est peut-être le compositeur baroque le plus célèbre. Il a écrit des oeuvres majeures dans presque tous les genres de son temps (cantates,  passions,  oeuvres pour clavier et musique orchestrale). Georg Philipp Telemann (1681-1767)est un c compositeur prolifique et polyvalent qui a écrit plus de 3000 oeuvres, dont beaucoup d'opéras, d'oratorios et de musique de chambre.

Carl Philipp Emanuel Bach (1714-1788), fils de Johann Sebastian Bach,  a été un compositeur clé du style préclassique. Il a influencé les premières oeuvres de Haydn et de Mozart. Franz Joseph Haydn (1732-1809), compositeur autrichien, a eu une grande influence sur la musique allemande et a passé beaucoup de temps à composer à la cour des princes Esterházy en Allemagne. Ludwig van Beethoven (1770-1827), reconnu comme un des plus grands compositeurs de tous les temps, a fait la transition entre la période classique et la période romantique. Ses neuf symphonies, ses sonates pour piano et ses quatuors à cordes sont parmi les oeuvres les plus importantes de la musique occidentale.

Carl Maria von Weber (1786-1826) a composé Der Freischütz, un opéra qui a jeté les bases de l'opéra romantique allemand. Felix Mendelssohn (1809-1847), compositeur, pianiste et chef d'orchestre prolifique, s'est fait connaître pour ses symphonies, ses concertos, ses oratorios et ses oeuvres pour piano. Robert Schumann (1810-1856) est un compositeur clé du romantisme. Il est connu pour ses oeuvres pour piano, ses lieder et ses symphonies. Richard Wagner (1813-1883), un des compositeurs d'opéra les plus importants de tous les temps a composé de oeuvres comme Le Vaisseau fantôme, Tristan und Isolde et le cycle de l'anneau Der Ring des Nibelungen, qui ont révolutionné l'opéra et la musique orchestrale. Johannes Brahms (1833-1897)est un des principaux compositeurs de la seconde moitié du XIXe siècle. Il est connu pour ses symphonies, ses concertos, sa musique de chambre et ses oeuvres chorales. Gustav Mahler (1860-1911) marque la fin du romantisme. On lui doit de vastes symphonies et des lieder orchestraux.

Richard Strauss (1864-1949) commence sa carrière dans la tradition romantique avec des oeuvres comme Also sprach Zarathustra et Don Quixote, puis il aborde des territoires plus modernes avec des opéras comme Salome (1905) et Elektra (1909) Arnold Schönberg (1874-1951) est un pionnier de la musique atonale et du dodécaphonisme. Il a révolutionné la composition avec des œuvres telles que Pierrot Lunaire et sa Suite pour piano op. 25. Alban Berg (1885-1935) et Anton Webern (1883-1945), deux élèves de Schönberg, ont contribué au développement de la Seconde école de Vienne, intégrant des éléments atonaux et dodécaphoniques dans leurs oeuvres. Berg est connu pour ses opéras Wozzeck et Lulu, tandis que Webern est célèbre pour ses compositions concises et pointillistes.

Dans l'entre-deux guerres, Paul Hindemith (1895-1963) a développé un style néoclassique avec des œuvres comme Mathis der Maler et la Symphonie en mi bémol. Kurt Weill (1900-1950), collaborateur de Bertolt Brecht, a créé des oeuvres combinant des éléments de musique classique et populaire, notamment L'Opéra de quat'sous (Die Dreigroschenoper). Les années 1930 ont vu l'exil de nombreux compositeurs juifs et avant-gardistes en raison de la montée du régime nazi. Beaucoup ont émigré aux États-Unis,et ont la musique américaine.

Après la guerre, Karlheinz Stockhausen (1928-2007) a été une figure centrale de la musique électronique et de l'avant-garde, Stockhausen a exploré de nouvelles dimensions sonores avec des oeuvres telles que Gesang der Jünglinge et Kontakte. György Ligeti (1923-2006), compositeur d'origine hongroise ayant travaillé en Allemagne, est connu pour ses textures sonores complexes et ses oeuvres innovantes comme Atmosphères et Lux Aeterna. La musique sérielle, fondée par Schönberg, a continué d'influencer les compositeurs allemands. Stockhausen et d'autres ont poussé ces concepts encore plus loin. L'Allemagne est aussi devenue un centre majeur pour la musique électronique avec des studios tels que le Studio für elektronische Musik à Cologne.

A la fin des années 1960, l'Allemagne a vu l'émergence du krautrock, un genre fusionnant rock psychédélique, musique électronique et avant-garde. Des groupes comme Can, Kraftwerk et Tangerine Dream ont été des pionniers de ce mouvement. Considéré comme les pionniers de la musique électronique, Kraftwerk a influencé de nombreux genres, du  synthpop au le hip-hop en passant par la techno, avec des albums comme Autobahn (1974) et The Man-Machine (1978). Can est un groupe qui s'est signalé par ses improvisations et son style unique, mélangeant rock psychédélique et musique électronique. les Tangerine Dream sont les pionniers de la musique électronique et ambient.  Ils sont célèbres pour leurs albums atmosphériques comme Phaedra (1974). Pendant cette période, Stockhausen a continué d'innover. Il s'est tourné vers des concepts comme la spatialisation du son et la musique intuitive. Ses Å“uvres de cette période incluent Licht, un cycle d'opéras ambitieux. Helmut Lachenmann, compositeur d'avant-garde, a développé une technique qu'il appelle la musique concrète instrumentale, qui recherche des sonorités non conventionnelles produites par des instruments traditionnels.

La scène pop et rock des années 1980 et 1990 retient les noms de Nena et du groupe Scorpions. Nena, qui avec le hit mondial 99 Luftballons (1983) a contribué à la popularité de la Neue Deutsche Welle (NDW), un mouvement de rock et de pop en langue allemande. Le groupe  de hard rock/heavy metal Scorpions a connu un succès international avec des chansons comme Wind of Change (1990), qui est devenue un hymne de la fin de la Guerre froide. Berlin est devenu un centre majeur pour la musique techno dans les années 1990. Le club Berghain et le label Tresor sont emblématiques de cette scène. Paul van Dyk, DJ et producteur de musique trance, a connu à cette époque une renommée internationale avec des titres comme For an Angel (1994).

Dans les années 2000 et 2010, Rammstein, un groupe de Neue Deutsche Härte, combinant metal industriel et musique électronique, s'est illustré avec des performances scéniques spectaculaires et ses chansons provocatrices. Tokio Hotel, groupe de pop-rock a connu un énorme succès avec des albums comme Schrei (2005). Robin Schulz  DJ et producteur de deep house, s'est fait connaître avec des hits internationaux comme Prayer in C (2014) et Sugar (2015). Paul Kalkbrenner, DJ et producteur de techno, est intervenu dans  la bande-son du film Berlin Calling (2008).  De son côté, Hans Zimmer, compositeur de musiques de films d'origine allemande, a donné à Hollywood, des bandes originales mémorables pour des films comme Inception (2010) et Interstellar (2014). Mentionnons encore  Milky Chance, un groupe de folk/pop électronique connu pour des chansons comme Stolen Dance (2013) et Alice Merton, chanteuse germano-canadienne, qui a connu un succès international avec son single No Roots (2016)

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Dictionnaire Musiques et danses
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