| Jones (William), mathématicien né à Llanfihangel (île d'Anglesey) en 1675, mort à Londres le 3 juillet 1749. Au retour d'un voyage aux Indes, où il s'était rendu pour le compte d'une maison de commerce, il fonda à Londres une école de mathématiques, puis fit successivement paraître : A New Compendium of the whole art of Navigation (Londres, 1702, in-8); Synopsis Palmariorum Mathesos (Londres, 1706, in-8). Ce dernier ouvrage, qui est une sorte d'inventaire, tracé de main de maître, de l'état des connaissances mathématiques au début du XVIIIe siècle, lui conquit tout de suite l'estime de Halley et celle de Newton, qui l'autorisa à extraire de ses notes et à éditer son Analysis per quantitatum series (Londres, 1711, in-4). En 1711, William Jones fut élu membre de la Société royale de Londres, dont il devint par la suite vice-président, et vers le même temps il fut pourvu, grâce à la protection de lord Macclesfield, dont il avait été précepteur, d'une sinécure assez rémunératrice pour lui permettre de se consacrer exclusivement à ses recherches, qui portèrent surtout sur les logarithmes et les sections coniques. Il en a consigné les résultats dans de savants mémoires insérés dans les Philosophical Transactions. Il avait réuni la plus riche bibliothèque mathématique de l'Angleterre. Il la légua, ainsi que ses manuscrits, à lord Macclesfield. (L. S.). | |
| Jones (Inigo). - Architecte anglais, né à Londres en 1572, parcourut la France, l'Allemagne et l'Italie, pour en connaître les monuments, et étudia particulièrement les oeuvres de Palladio. Il fut surintendant général des bâtiments de la couronne sous Jacques Ier et Charles Ier, éleva plusieurs édifices remarquables, et mourut en 1651. |
| Jones (Sir William). - Orientaliste né à Londres en septembre 1746, mort à Calcutta en avril 1794. Il était le plus jeune fils de William Jones (ci-dessus) et perdit son père à l'âge de trois ans. Brillant élève de L'école de Harrow, puis étudiant à Oxford, il s'adonna particulièrement à l'étude des langues anciennes et modernes, européennes et asiatiques. Sur la fin de sa vie, il passait pour en connaître treize à fond et vingt-huit assez bien. Il est aisé de juger qu'il écrivait le français à la perfection : c'est dans cette langue que parurent ses premiers ouvrages : la Vie de Nadir Shah (1770, 2 vol. in-4), suivie la même année d'un Traité sur la poésie orientale et l'année suivante d'une Dissertation sur la littérature orientale, sorte de petit pamphlet d'allure toute voltairienne, où il attaquait la traduction du Zend-Avesta d'Anquetil-Duperron avec plus d'esprit que de jugement. La première édition de sa grammaire persane parut également en 1771. En 1772, il donnait encore des Poems traduits surtout des langues asiatiques, et quand, pour vivre, il eut embrassé la carrière du droit, il continua de mener de front ses études orientales, ses travaux juridiques, voire même ses visées politiques. Mais les dix ans qu'il passa en Inde (de décembre 1783 jusqu'à sa mort en avril 1794) furent de beaucoup les plus importants de, sa vie, et c'est comme « pionnier de la littérature sanscrite » qu'il a gagné sa réputation. Depuis longtemps, il désirait une place de juge à la cour suprême de Calcutta; en dépit de ses opinions libérales et de son opposition à la guerre d'Amérique, il finit par l'obtenir au printemps de 1783. Il partait mieux préparé que personne par l'étendue de ses études antérieures; d'humeur affable et modeste, il n'avait rien de cette arrogance méprisante que ses contemporains affichaient à l'égard des Hindous. Son premier soin fut de fonder la Société asiatique du Bengale, dont il resta le président. Les pandits furent émerveillés de ses progrès et inconsolables de sa mort. Il fut le premier Anglais qui possédât le sanscrit, mais il ne fit que pressentir l'immense développement philologique qui devait sortir de la connaissance de cette langue. En revanche, il découvrit le théâtre indien, et, pour apprécier le mérite de sa découverte, il faut en lire la récit dans la préface de sa traduction de Sakountala (terminée dès 1789). En même temps, n'oubliant pas sa qualité de juriste, il se proposait d'être, selon ses propres paroles, « le Justinien de l'Inde »; il décida de publier, avec l'aide de savants indigènes, un Digeste complet de la loi hindoue et mahométane. Il eut le temps d'achever deux traités sur la loi musulmane des héritages, et surtout les Institutes of Hindu Law or The Ordinances of Menu (Lois de Manou) (1794, in-8; 2e éd.,1797), son plus beau titre de gloire. C'est sur ce livre que s'appuie la statue que les directeurs de l'East India Company lui firent élever dans la cathédrale de Saint-Paul. Il a également un monument, par Flaxman, dans la chapelle de l'University College, à Oxford (Oeuvres complètes; Londres, 1799, 6 vol. in-4, réimprimés en 1807, 13 vol. in-8, avec les mémoires par lord Teignmouth). (A. F.). |
| Jones (Thomas). - Opticien né en Angleterre le 24 juin 1775, mort le 29 juillet 1852. D'abord ouvrier du célèbre Ramsden, il vint s'installer, à son compte, à Londres et fut bientôt le principal fournisseur de tous les observatoires anglais, surtout pour les grands instruments, dans la construction desquels il excellait. Il eut part en 1820 à la fondation de la Société astronomique de Londres et fut élu en 1835 membre de la Société royale. On lui doit, outre des perfectionnements à la lunette méridienne, à l'équatorial, à l'hygromètre, etc., une nouvelle machine à diviser et une boussole de réflexion. Il a publié des tables pour la mesure barométrique des hauteurs : A Companion to the Mountain barometer (Londres, 1817, in-8; 2° éd., 1820). N. B. - Thomas Jones ne doit pas être confondu avec les frères Jones (William et Samuel), qui eurent à Londres, à la même époque, une maison d'instruments d'optique également très réputée et dont l'aîné, William (1763-1831), auteur de plusieurs inventions estimées, a laissé en outre de nombreux écrits : Geometrical and graphical Essays (Londres, 1789; 4° éd., 1813); Lectures on Electricity (Londres, 1800), etc. (L. S.). | |
| Jones (Harold Spencer), astronome né en 1890, m. en 1960. Il a d'abord travaillé à l'observatoire de Greenwich, puis à l'observatoire de Cap. Puis, de retour à Greenwich, directeur de cet établissement entre 1939 et 1955. Il s'est surtout occupé d'astronomie de position, et a dirigé le programme destiné à mesurer la distance de l'astéroïde Eros, lors de son passage près de la Terre en 1930. | |