| Barthélemy ou Bartolomeo ou Bartholomeu Diaz ou Dias est un célèbre navigateur né vers le milieu du XVe siècle, mort le 20 mai 1500. Il était attaché à la maison du roi Jean II, lorsqu'en 1486 il reçut le commandement d'une expédition chargée de faire rentrer dans le devoir les habitants d'Azemmour (Maroc) et de poursuivre l'exploration des côtes d'Afrique (L'exploration de l'Afrique). II n'avait pour cette entreprise difficile que deux caravelles du port de cinquante tonneaux; il en commandait une lui-même et avait pour lieutenant, commandant l'autre, un navigateur déjà connu, Lopo Infante. A partir du cap Negro, où s'était arrêté Diogo Cam, il fit de remarquables découvertes et reconnut toute la côte du pays des Hereros et des Namaqua (Namibie). Après s'être arrêté quelque temps à la baie des Voltas (port Nolloh, probablement au 29° degré de latitude Sud), il remit à la voile et prenant le large s'avança pendant treize jours dans la direction du Sud; le froid était devenu très vif, ce qui surprit fortement les navigateurs. Bartolomeu Diaz voulut alors gagner la terre et la chercha dans l'Est, croyant que la côte courait toujours Nord-Sud; il ne la trouva pas et vira alors vers le Nord; il aperçut bientôt le pays des Cafres (côte orientale de l'Afrique du Sud), Angra dos Vaqueiros sur les vieilles cartes portugaises, puis, longeant la côte, Diaz prit possession de ces terres inconnues en plantant un pilier, Padrão de San Gregorio, dans l'Ilha da Cruz, au milieu de la baie d'Algoa ou port Elisabeth. C'est là que le navigateur comprit qu'il avait doublé la pointe d'Afrique et trouvé le chemin vers les contrées mystérieuses, appelées terres du « prestre Jehan ». Il longea la côte orientale du continent jusqu'à un cap au 34° 40' de latitude qu'il appela le cap Infante, du nom de son lieutenant. Il donna le même nom au fleuve qui débouche près de là, mais que les cartes désignent aujourd'hui par celui de Great Fish Hiver ou Breede River. Les équipages, qui avaient eu plusieurs fois à souffrir des attaques des naturels et se voyaient menacés de manquer d'eau et de vivres, forcèrent alors Diaz à revenir en arrière. Il n'y consentit qu'à regret, s'arrêta à l'isla da Cruz, et se trouva bientôt près d'un grand cap qu'on eut beaucoup de peine à doubler; il le nomma Cabo Tormentoso ou cap des Tempêtes; poursuivant sa route, il prit un fort chargement de poudre d'or à Saint-Georges d'Elmina et rentra à Lisbonne en décembre 1487, après une absence de seize mois et dix-sept jours. Chose étrange, Jean II qui, avec une réelle sagacité, entrevoyait la conquête prochaine des Indes et changeait le nom de cap des Tempêtes en celui de Bonne-Espérance, ne paraît pas avoir cherché à tirer de suite le profit de cette importante découverte, non plus que son successeur Emmanuel. Ni l'un ni l'autre ne paraissent même avoir largement récompensé le navigateur. Lorsqu'on équipa une flotte pour aller aux lndes, en 1496, ce fut Vasco de Gama qui en eut le commandement; c'était cependant Diaz qui avait été chargé de faire construire le vaisseau amiral destiné à cette navigation, le Saint-Gabriel. Il eut seulement la faculté de partir avec un petit bâtiment, le Saint-Raphael, pour faire du trafic à Elmina; il paraît avoir quitté la flotte après qu'on eut dépassé le cap Vert, tandis que son frère Diogo Diaz accompagna Gama aux Indes et lui rendit de grands services comme négociateur. En 1500, une flotte de douze navires sous Cabral fut envoyée sur les côtes d'Afrique; Bartholomeu Diaz commandait un de ces navires, et c'était lui qui avait donné l'instruction de se tenir au large, ce qui amena la découverte du Brésil; mais, après avoir vu cette terre, il disparut avec son navire dans une tempête. Camoëns a chanté en beaux vers les exploits et la mort de Diaz (Les Lusiades) dans le fameux passage ou il fait parler le géant Adamastor. (E. Cat.). | |
| Diaz ou Dias de Novaes (Paulo), conquérant mort en 1589. Petit-fils du grand navigateur ci-dessus. Chargé par le roi D. Sébastian, en 1574, d'établir l'autorité du Portugal dans le royaume d'Angola, il fit, avec quelques centaines de soldats, la conquête du littoral, où où il fonda la ville de Saint-Paul de Loanda, puis il soumit successivement une portion considérable du pays, créant au fur et à mesure des forteresses et des établissements tels que Anzelle, Calumbo, Massangano, Benguela, et s'assurant surtout la possession du fleuve Cuanza (L'histoire de l'Afrique australe). (G. P-i.). | |
| Diaz (Miguel), un des compagnons de Christophe Colomb, célèbre par ses aventures. Né en Aragon vers le milieu du XVe siècle, il prit part au second voyage du grand navigateur aux Antilles et se fixa à Haïti. En 1496, à la suite d'une querelle où il blessa dangereusement son adversaire, il quitta la colonie avec cinq ou six amis et alla vivre au milieu des Indiens du sud de l'île qui le reçurent bien, ainsi que ses compagnons. Il épousa la jeune fille qui les gouvernait alors, puis, quelques années après, il vint trouver Colomb et lui décrivit le pays où il vivait comme plus fertile et plus riche en or qu'aucun autre et y guida les Espagnols. En récompense, il devint alcade de la citadelle de Santo Domingo, et en 1500 refusa de reconnaître Bobadilla; il fut disgracié comme les autres amis de Colomb, fut appelé en 1509 par Diego Colomb au gouvernement de Porto Rico, puis arrêté et envoyé prisonnier en Espagne et de nouveau rétabli dans ses charges ; il mourut peu après, en 1514. (E. Cat). | |