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Baudot

Joseph-Eugène-Anatole de Baudot est un architecte français, né à Sarrebourg (Moselle) le 14 octobre 1834, mort à Paris, le 28 février 1915. Elève de H. Labrouste et de E. Viollet-le-Duc; architecte du gouvernement, inspecteur général des édifices diocésains, membre de la Commission des Monuments historiques, et professeur au musée du Trocadéro. 
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Monument dédié à Baudot, devant l'église Saint-Jean-L'Evangéliste, à Paris.
© Photos : Serge Jodra, 2013.

Par suite des doctrines des deux maîtres, dont il est l'élève, Baudot est présenté comme un des représentants les plus autorisés de l'Ecole rationnelle. Il a toujours cherché à en rendre l'esprit dans les travaux qu'il a exécutés, et le caractère de ses oeuvres se ressent à la fois de l'influence libérale de l'enseignement de Labrouste, de l'esprit si universel de Viollet-le-Duc, et des inspirations tirées plus ou moins directement des édifices du Moyen âge français dont il a fait une étude si complète. Les traditions de l'enseignement de ces deux maîtres ont trouvé en Baudot un défenseur énergique et ardent. C'est aussi un des principaux promoteurs du ciment armé. Il a publié dans différents journaux d'architecture, de nombreux articles de polémique, dirigés dans ce sens, et particulièrement dans la Gazette des architectes et l'Encyclopédie d'architecture.

Les travaux par lesquels Baudot s'est fait connaître peuvent se diviser en trois catégories : 1° restaurations d'édifices du Moyen âge, 2° constructions neuves ; 3° publications diverses.

Restaurations d'édifices du Moyen âge.
Parmi les restaurations d'édifices du Moyen âge, exécutées sous la direction de Baudot, nous citerons : la chapelle du fort de Vincennes, le château de Blois, les églises de Beaulieu et d'Arnac-Pompadour (Corrèze); celles de Bourbonne-les-Bains (Haute-Marne); Saint-Aignan, Selles-sur-Cher, Saint-Nicolas de Blois (Loir-et-Cher); Preuilly (Indre-et-Loire); la Ferté-Alais, Thiverval (Yvelines); Montargis et Beaume-la-Rolande (Loiret); et tout particulièrement la très intéressante restauration de la cathédrale du Puy-en-Velay (Haute-Loire), si extraordinaire par son caractère de grandeur et de sauvage énergie; celles des églises de Brive et d'Aubazine (Corrèze), et enfin l'achèvement des premières travées et des tours de la cathédrale de Clermont-Ferrand, travaux commencés et conçus dans leur ensemble par Viollet-le-Duc. La cathédrale de Clermont, ainsi terminée, forme un ensemble majestueux dont la belle silhouette couronne à souhait la partie supérieure de la vieille capitale de l'Auvergne.

Constructions neuves. 
Baudot a construit les églises de Privas (Ardèche); de Rambouillet (Yvelines), celle-ci, remarquable par un intéressant emploi de la fonte de fer; de la Roche-Millet (Nièvre); Sambin (Loir-et-Cher); Saint-Flovier (Indre-et-Loire), ainsi que l'église Saint-Jean-l'Evangéliste, place des Abbesses, à Paris. Baudot a également construit le théâtre des Sept collines à Tulle, le lycée de Tulle (Corrèze), le lycée Victor-Hugo à Paris et le lycée Lakanal à Sceaux  (pour l'Etat). Dans ce dernier édifice, la disposition intéressante des services, l'orientation des classes, l'aspect gai et brillant, obtenu par un judicieux emploi de briques et de terres cuites, de couleurs différentes, les soins apportés à l'hygiène bien comprise, à l'aération, à la surveillance, etc., tout concourt a donner à l'oeuvre un caractère et un charme tout particuliers.

Publications diverses. 
Des nombreuses études, faites par Baudot sur les monuments du Moyen âge français, une partie appartient aux archives des Monuments historiques; d'autres ont été publiées par leur auteur en ouvrage distinct, et forment, sous le nom d'Eglises de bourgs et de villages, un recueil intéressant sur une catégorie de monuments de proportions modestes, mais souvent d'un art exquis; enfin Baudot a dirigé la publication d'un ouvrage sur la Sculpture française, depuis le commencement du Moyen âge jusqu'à la fin de la Renaissance (1884). Cette publication consiste en reproductions directes des spécimens les plus intéressants de sculptures, de figures ou d'ornements tirés des plus beaux monuments historiques. Elle n'est d'ailleurs que le commentaire du musée de moulage du Trocadéro, musée dans lequel Baudot fit un cours sur l'architecture française depuis le Moyen âge jusqu'à la fin de la Renaissance. (H. Saladin).

Jean-Maurice-Émile Baudot est un ingénieur des télégraphes français, né à Magneux (Haute-Marne), le 11 septembre 1845 et mort à Sceaux (Hauts-de-Seine), le 28 mars 1903. Il fut l'inventeur d'un appareil télégraphique imprimant les télégrammes en caractères typographiques (télescripteur) et pouvant, suivant les besoins, servir pour la transmission unique ou pour des transmissions multiples par un même fil. 

Les premières recherches de Baudot remontaient à 1873; son but était de trouver un appareil imprimeur rapide, d'un rendement supérieur à celui des autres systèmes analogues et pouvant s'approprier aux exigences les plus diverses d'une exploitation télégraphique. Le télégraphe Baudot qui a figuré à l'Exposition universelle de Paris, en 1878, était un appareil imprimeur à transmissions multiples permettant à cinq employés de travailler simultanément sur un même fil de ligne. 

Ce premier type, assez compliqué, a subi ensuite de nombreuses modifications; lorsqu'il parut de nouveau à l'Exposition internationale d'électricité de Paris, en 1881, il était disposé pour servir à six transmissions par le même fil. Mais, bien que ce nouveau type fût beaucoup moins compliqué que le précédent, il ne répondait pas encore d'une manière suffisante au but que l'inventeur s'était proposé. Baudot poursuivit ses recherches avec  persévérance et, en 1883, il produisit un nouveau type qui, comme nous l'avons indiqué, pouvait servir indifféremment, soit pour une transmission unique ou duplex, comme les appareils Morse ou Hughes, soit à des transmissions multiples pouvant atteindre jusqu'à six transmissions simultanées par un même fil. 

Le rendement d'un fil de ligne desservi par un appareil Baudot simple était de 465 lettres, ou 25 mots environ, par minute, soit 1500 mots à l'heure. Un appareil monté en duplex ou un appareil double pouvait faire 3000 mots à l'heure; un triple 4500 mots; un quadruple 6000 mots; un sextuple 9000 mots, soit 600 télégrammes de 15 mots à l'heure. Les appareils Baudot ont été employés principalement en France, où ils ont desservi un grand nombre de lignes importantes. (GE).

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