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Les Monocotylédones
ou Liliopsida sont des plantes qui constituent l'un des deux grands groupes
de végétaux phanérogames-angiospermes
(l'autre regroupement étant celui des dicotylédones). Comme
leur nom le suggère, les monocotylédones sont principalement
caractérisées par la présence d'un seul cotylédon
dans l'embryon de leurs graines.
Cet embryon est cylindrique ou ovoïde et désigné sous
le nom d'embryon indivis. A l'extrémité, on n'aperçoit
guère qu'une petite fente longitudinale; mais si l'on fait passer
une coupe par cette fente, on voit une petite ouverture correspondant à
la gemmule ou petit bourgeon qui termine l'axe supérieur de la jeune
plante. La racine des monocotylédones n'est jamais persistante;
elle est rarement annuelle.
La majorité des monocotylédones
est vivace ou arborescente. Quelques graminées seules font exception
et périssent tous les ans. Les ramifications de la tige
se rencontrent très rarement; celle-ci présente les faisceaux
de fibres longitudinales épars et sans ordre, ce qui différencie
les monocotylédones des dicotylédones,
qui ont des zones concentriques et un canal médullaire. Les arbres
ne s'accroissent pas en diamètre dans les palmiers; mais ce caractère
n'est pas général, car la tige du sang-dragon prend souvent
beaucoup de développement dans sa circonférence. Les feuilles
sont la plupart pourvues de nervures longitudinales parallèles.
Les salsepareilles, le tamier, les ignames, les aroïdées, ont
cependant des feuilles à nervures anastomosées, ramifiées;
elles ont la plupart aussi un limbe entier et un pétiole accompagné
d'une gaine à sa base.
L'inflorescence est indéfinie et
souvent en grappe; les cymes sont très rares ou problématiques.
La fleur est pourvue d'une enveloppe composée
de deux verticilles, chacun de trois parties, l'un externe, l'autre interne.
Autrefois, Tournefort
et Linné
avaient désigné ce périanthe sous le nom de corolle.
Jussieu,
considérant que le calice est la partie
de l'enveloppe florale la plus constante dans les fleurs, la désigna
sous le nom de calice. Aujourd'hui, on tend à reconnaître
deux verticilles, et l'on admet généralement comme calice
le verticille externe, et comme corolle le verticille interne. Dans certaines
familles, ce calice et celte corolle, quoiqu'il existe presque toujours
entre eux quelque différence, paraissent semblables de forme et
de coloration; tantôt ils sont pétaloïdes, comme dans
les lis et les tulipes; tantôt, comme dans les joncs, ils sont sépaloïdes,
c'est-à-dire tous deux de même apparence que les calices ordinaires.
Dans les alismes, l'éphémère de Virginie, etc., il
y a calice et corolle parfaitement distincts.
En général , la disposition
des organes floraux des monocotylédones est ternaire, c'est-à-dire
que les parties sont au nombre de trois ou multiples de trois. Les asparaginées,
les nayadées et les aroïdées font exception à
ce caractère et présentent 4 pièces à l'enveloppe
florale. Cette enveloppe est régulière dans les liliacées,
irrégulière dans les iridacées, les orchidées
(orchidacées). Dans les graminées, les aroïdées,
les pendanées, elle est remplacée par des écailles
de l'inflorescence qui protègent seules les organes sexuels. Le
nombre des étamines est ordinairement 6. Dans les iridées,
il est réduit à 3 ; dans les graminées, il y en a
tantôt 2, tantôt 3, et même 6; dans les orchidées,
l'étamine est unique et représentée par deux masses
polliniques. Le pistil présente d'ordinaire 3 carpelles; celui des
graminées et des cypéracées
n'en possède qu'un seul. Le fruit est tantôt
une capsule, tantôt un akène ou un cariopse.
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Des
Crocus (Iridacées).
L'endosperme de la graine
fournit de bons caractères pour la distribution des ordres de monocotylédones.
Il est certaines de ces plantes qui en sont dépourvues, comme les
orchidées,
les alismacées, etc. Dans les aroïdées aquatiques, il
manque également; mais dans les plantes terrestres de cet ordre,
il est très abondant. Dans la plupart des familles, l'endosperme
est aussi développé; il occupe la plus grande portion de
la graine, et l'embryon n'est alors représenté que par un
très petit corps; l'endosperme est tantôt farineux, comme
dans les broméliacées, les
cypéracées, les
graminées, tantôt complètement dépourvu de fécule
et charnu ou corné, comme dans les liliacées, les amaryilidacées,
les palmiers, les iridacées, etc. (G-s.). |
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La
systématique des Monocotylédones
On distingue parmi les monocotylédones
une quinzaine d'ordres :
Liliales |
Liliacées
(ail, aloès, asperge, ciboulette, colchique,
hémérocalle,
jacinte,
lis, muguet, oignon, petit houx, poireau,
salsepareille, sansevieria, tulipe, yucca),
Amaryllidacées(agave,
amaryllis,
narcisse, perce-neige),
Iridacées
(crocus, glaïeul, iris),
Cyanastracées,
Geosiridiacées, Haemodoracées, Petermanniacées, Philydracées,
Roxburghiacées, Velloziacées. |
Cypérales ou
Graminales |
Cypéracées
: papyrus, foins, etc.
Graminées
:
Céréales
(blé, maïs, millet, orge, riz, seigle,
etc.);
Gazons
(paturin, dactyle);
Autres (bambous,
roseaux, canne à sucre).
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Hélobiales |
Alismatales
(jonc
fleuri, peste d'eau, plantain d'eau, sagittaire),
Potamogétonales
(hydrocharis, posidonia, potamogeton)
Triuridales. |
Zingibérales ou Scitaminales |
Cannacées
(balisier),
Marantacées
(maranta),
Musacées
(bananier),
Strelitziacées
(arbre des voyageurs),
Zingibéracées
(alpinia, gingembre),
Lowiacées. |
Arales |
Aracées
(arum, calla, philodendron, pothos)
Lemnacées
(lentille d'au, wolffia) |
Orchidales (Orchidées) |
Cattleya, orchis,
orphys, sabot de Vénus, spiranthes, vanille. |
Arecales (Palmiers) |
Cocotier, palmier-dattier,
raphia, sagou. |
Pandanales |
Massette, pandanus,
sparganium. |
Dioscoréales. |
Igname |
Comellinales |
Tradescantia, rhoeo. |
Autres
ordres :
Broméliales (ananas),
Juncales (joncs),
Burmanniales, Cyclanthales, Pontederiales. |
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Une
forêt de Yuccas (Liliacées), dans le Nevada (Etats-Unis).
Photo : John et Karen Hollingsworth.
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