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Horace

Horace (Quintus Horatius Flaccus) est un poète latin né le 8 décembre de l'an 65 av. J.-C., à Venouse, ville de l'Apulie, où son père, un affranchi, possédait un petit bien, et remplissait les fonctions de receveur des enchères; d'après Suétone, il exerçait aussi un petit commerce. Le père d'Horace lui donna une excellente éducation; il le conduisit à Rome et lui fit suivre les leçons des meilleurs maîtres. Plus tard, le jeune Horace fut envoyé à Athènes, comme les fils des grandes familles, pour y compléter son instruction et suivre, entre autres, les leçons de Philostrate. Les événements politiques interrompirent le cours de ses études. Après la mort de Jules César, Brutus vint à Athènes, gagna à sa cause les jeunes Romains qui s'y trouvaient, et parmi eux Horace, alors âgé de vingt-deux ans : il le suivit dans les camps, et fut nommé par lui tribun des soldats.
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Manuscrit d'Horace.
Page d'un manuscrit d'Horace daté du Xe s.

La bataille de Philippes mit une prompte fin à sa carrière militaire. Il revint en Italie, à la faveur d'une amnistie : son père était mort; son patrimoine avait été confisqué. C'est alors qu'il commença à écrire, et qu'il fit la connaissance de Mécène, par l'intermédiaire des poètes Virgile et L. Varius, avec qui il s'était lié, grâce à ses vers. Il s'était fait connaître en effet, dès son retour à Rome, la pauvreté ayant enhardi sa muse. Bientôt la générosité de Mécène lui épargna les soucis matériels. II lui donna son domaine de la Sabine; notre poète avait alors trente et un ans (34 av. J.-C.) ; il venait de publier son premier livre des Satires. La villa d'Horace était située sur le territoire de Varia, aujourd'hui Vicovaro, à une dizaine de kilomètres au Nord de Tibur, d'aprèsCapmartin de Chaupy, qui consacra une partie de sa vie et presque tout son avoir à rechercher l'emplacement de la maison de campagne d'Horace (1767). Suétone semble affirmer qu'il possédait une autre propriété dans cette dernière ville; mais rien, dans les écrits d'Horace, ne confirme cette assertion; elle est contredite au contraire par ce que le poète nous dit à chaque instant de la modération de ses désirs et de son aurea mediocritas. Il est certain d'autre part qu'il possédait à Rome une maison où il était servi par trois esclaves.

Mécène fit connaître Horace à Octave, envers qui le poète semble avoir conservé, jusqu'à la bataille d'Actium, des sentiments d'antipathie et de répulsion. Dans un âge plus mûr, il comprit que la République n'était plus possible et reconnut dans Auguste le sauveur de Rome. La défaite d'Antoine, la sagesse de l'administration intérieure, en particulier les importantes réformes d'Agrippa en 28 et 27 achevèrent de l'attacher au nouveau régime. D'ailleurs, tous ses amis politiques d'autrefois, même les plus obstinés, rentraient peu à peu en grâce; enfin les succès obtenus par les armes d'Auguste sur les peuples jusqu'alors indomptés de l'Espagne, des Alpes, du Danube et du Rhin, éveillaient ses sentiments patriotiques. 

Mais s'il a célébré, avec tous les poètes de son temps, la politique et les exploits du maître que Rome s'était donné, Horace ne renia jamais son passé, et garda intactes sa dignité et son indépendance. Nous savons par Suétone qu'il refusa le poste de secrétaire particulier de l'empereur, et celui-ci lui reprocha à plusieurs reprises la réserve où il se tenait, comme s'il craignait de se déshonorer vis-à-vis de la postérité en paraissant être son familier. 

Horace ne se maria pas, et sa santé s'altéra de bonne heure ; il avait toujours souffert des yeux. Il était petit de taille, et Auguste, dans une lettre, le comparait à un petit tonneau. Mécène, en mourant, le recommanda à l'empereur; mais il ne survécut que quelques semaines à son protecteur. Il mourut dans sa cinquante-septième année, le 27 novembre de l'an 8 av. J.-C., et fut enterré aux Esquilies, près du mausolée de Mécène.-

Les oeuvres d'Horace

La carrière littéraire d'Horace peut se diviser en trois périodes. Dans la première, il composa ses Satires et ses Epodes, qu'il termina en 29 ou 30 av. J.-C., à l'âge de trente-six ans le premier livre des Satires avait paru avant Actium, en 34 ou 35; le second fut publié en même temps que les Epodes. La seconde période va jusqu'en 24 ou 23, époque à laquelle Horace a publié les trois premiers livres des Odes,  les deux premiers livres formant probablement un seul recueil. Dans la troisième, il fit paraître successivement : le premier livre des Epîtres en 20, à l'âge de quarante-cinq ans, comme il le dit lui-même dans la dernière pièce, qui sert d'épilogue; le Chant séculaire en 17; et le quatrième livre des Odes après l'an 13. Quant aux trois épîtres du second livre, on ne peut rien affirmer de certain sur la date exacte de leur publication.

Les Satires sont appelées Sermones dans la plupart des manuscrits; c'est le titre adopté par les scoliastes et les grammairiens. Cependant, pour Horace lui-même, le mot Sermones désignait évidemment le genre tout entier comprenant les Satires et les Epîtres; la satire était spécialement appelée Satira ou mieux Satura.
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Le Rat des villes et le Rat des champs

Un jour, un rat des champs reçut, dit-on, dans son pauvre trou un rat de ville : vieil ami il recevait un vieil hôte. Dur à lui-même et ménager de son bien, il
savait toutefois se relâcher de ses habitudes étroites les jours d'hospitalité. Bref, il ne refusa ni les pois mis en réserve, ni l'avoine effilée; il apportait à la bouche le raisin sec, donnait des rogatons de lard quelque peu rongé, voulait par la variété des mets triompher des dégoûts d'un convive qui ne touchait à tout que du bout des dents; et lui, l'amphitryon, étendu sur de la paille fraîche, il se contentait de grains de blé ou d'orge, et laissait à son hôte le meilleur des plats. Le citadin qui n'y tient plus : 

« Quel plaisir trouves-tu, mon ami, à vivre si tristement sur le dos de ce bois escarpé? Pourquoi ne pas préférer les hommes et la ville à cette forêt sauvage? Crois-moi, viens avec moi. Puisque tout ce qui respire sur la terre n'a qu'une existence mortelle, puisque grands et petits ne sauraient échapper à la mort, profite du temps qui t'est accordé, mon cher; donne-toi du plaisir, sois heureux; songe, hélas, songe à la brièveté de la vie. » 
Ce discours ébranle notre campagnard, qui, d'un saut léger, s'élance déjà hors de son gîte. Les voilà tous deux trottant de concert vers la ville; ils veulent profiter de la nuit pour se glisser sous les murs. La nuit avait déjà parcouru la moitié de sa course céleste lorsque nos gens arrivent; ils vont s'installer dans une maison opulente où sur des lits d'ivoire brillaient des étoffes écarlates, où s'étalaient les restes abondants du magnifique souper de la veille, où l'on voyait dans un coin cent corbeilles amoncelées. Notre citadin a bientôt établi le campagnard sur un tapis de pourpre, et lui, bel et bien troussé, il va, vient, fait succéder les plats aux plats; attentif, alerte comme un valet de bonne maison, et goûtant le premier tout ce qu'il apporte. L'autre, mollement étendu, se loue fort de cet heureux changement de fortune, et, se voyant à pareille fête, se conduit en joyeux convive. Mais voilà que tout à coup un grand bruit de portes fait sauter notre couple en bas du lit. Et de courir, éperdus, par toute la chambre, pendant que du haut en bas la maison retentit des aboiements d'affreux molosses. Alors le campagnard : 
« -Merci, dit-il, ce n'est pas là la vie qu'il me faut. Adieu, ma forêt et mon trou, où j'ai la sécurité, me consoleront de mes pauvres lentilles. »
(Horace, Satire, II, VI, 80-117).

A l'exemple de Lucilius, c'est surtout lui-même qu'Horace a dépeint dans ses Satires; habitué dès l'enfance par son père à observer les vices des humains, il continua à les décrire avec esprit, et à tirer de sa propre expérience des maximes utiles à tous. Tel est le fond commun des Satires, des Epîtres, et, dans une certaine mesure, des oeuvres lyriques elles-mêmes; le poète est avant tout un moraliste. Mais, entre ses divers écrits, l'âge a mis pour le fond comme pour la forme de sensibles différences. Déjà, dans le deuxième livre des Satires, on reconnaît un esprit calmé, élargi, plus tranquille et plus heureux : la critique n'est plus aussi acerbe; elle a un caractère moins personnel. Dans le premier livre abondent les attaques directes dans le second sont traités plus de sujets généraux, tels que les principes de morale des écoles philosophiques; la sixième pièce, Hoc erat in votis, est presque une idylle. D'autre part, l'attaque prend une forme indirecte : c'est presque toujours un dialogue, où l'auteur se place lui-même au second rang; dans la cinquième satire, il n'apparait même pas : c'est Tirésias et Ulysse qui sont en scène.

Malgré la ressemblance des deux genres, il y a entre les Satires et les Epîtres des différences notables. L'épître peut être accidentellement satirique, mais elle se propose aussi d'autres buts, et les sujets qu'elle traite sont infiniment plus variés; elle a donc un point commun avec la satire; elle s'en distingue par quelques côtés, et surtout en ce qu'elle s'adresse à une personne déterminée, dont le caractère, connu du poète, exerce une influence directe sur les idées mêmes de l'épître et lui donne une couleur particulière. Enfin il y a entre les Epîtres et les Satires une différence de forme. Dans celles-ci, soit à cause du genre plus familier et plus libre, soit parce qu'Horace était plus jeune quand il les a composées, les idées sont moins bien enchaînées, le plan est moins net, la composition moins régulière : il semble que dans les Epîtres la perfection plus grande du talent poétique s'ajoute à la maturité plus complète de la raison, et que le progrès de la versification, plus pure, plus élégante, plus soignée, s'accorde avec celui des idées, plus justes et plus profondes. Le deuxième livre des Epîtres traite des sujets tout littéraires, mais là aussi on reconnaît la main d'un moraliste, réfléchi et modéré, d'un sage, exempt de morgue, accoutumé à s'observer lui-même sans orgueil, et les autres sans malignité. 

Les Epodes sont des oeuvres de jeunesse; et elles ont, malgré les différences de forme, plus d'une analogie avec les plus violentes satires. Elles expriment les sentiments personnels du poète, dans toute l'ardeur de la jeunesse, et plusieurs sont de virulentes invectives. Ici, c'est Archiloque que notre poète a pris pour modèle ; il désigne lui-même ces poèmes par le mot d'ïambes. Quant au mot d'épode, c'est un terme de versification. L'épode est le vers plus court qui s'ajoute à un plus long. Après avoir désigné une partie du distique, il a servi à nommer le distique entier, et par suite les pièces elles-mêmes où cette mesure est employée.

Les Epodes sont comme une transition entre les Satires et les Odes. Le premier livre surtout offre plusieurs pièces qui, par le fond et par la forme, ne diffèrent guère des Epodes. Dans les manuscrits, le seul titre employé est Carmina, et Horace ne se sert d'aucun autre nom quand il parle de ses oeuvres lyriques. Le mot grec Ode désigna de très bonne heure, chez les grammairiens, les diverses pièces des recueils. 

Ici encore, Horace prit les Grecs pour modèles; c'est particulièrement sur les traces d'Alcée et de Sapho, les deux poètes de Lesbos, qu'il voulut marcher. Plus d'une pièce est une pure imitation; souvent il emprunte presque littéralement au moins le début de ses petits poèmes. Mais peu à peu il s'affranchit et se fit une poésie propre, pleine de force et de grâce, où le sens le plus droit s'unit à l'art le plus délicat. Ses pièces érotiques n'ont pas l'ardeur passionnée de Sapho et d'Alcée, mais elles sont remplies de peintures aimables et de vivantes images. 

Ce qui lui réussit le mieux, ce sont les morceaux où il enseigne, avec des formes variées, les préceptes de sa morale, où il loue le bonheur tranquille de la médiocrité et prêche le mépris des grandeurs humaines. Il s'élève cependant au-dessus d'un épicurisme égoïste et vulgaire; il sait compatir aux souffrances humaines; il veut élever le coeur de ses contemporains, et plus d'une de ses maximes semble empruntée aux stoïciens eux-mêmes. 

Il est loin de se désintéresser des affaires publiques ; il sait pleurer les misères de la guerre civile, célébrer la gloire de Rome, exalter les bienfaits d'Auguste, et prêter à la politique nouvelle, comme le fit aussi Virgile, le concours de sa muse. C'est dans ses odes politiques qu'il s'est le plus librement donné carrière; il s'est essayé à suivre Pindare; s'il n'a pas introduit à Rome les formes métriques du grand lyrique dorien, ni son appareil musical, il l'a imité du moins dans l'emploi des développements mythologiques. Plusieurs pièces du quatrième livre rappellent, par l'artifice de la composition, les procédés pindariques. Le troisième livre est celui où Horace a atteint son plus haut degré de perfection, tant au point de vue de la versification que de l'élévation de la pensée et de la richesse poétique. Le Chant séculaire fut écrit pour être chanté par des choeurs de jeunes gens et de jeunes filles à l'occasion des Jeux séculaires qu'Auguste fit célébrer la dixième année de son règne.

Horace s'est servi de vingt-quatre espèces de vers formant dix-neuf mètres ou systèmes différents. Ses mètres lyriques sont tous empruntés aux poètes grecs et particulièrement à Archiloque, Sapho et Alcée. Il a cependant, là aussi, son originalité; car il a souvent modifié les règles de la versification grecque, et créé plusieurs variétés de formes métriques; la moitié environ de celles qu'il a employées lui appartiennent en propre. Il a visé à fixer le rythme et la cadence des vers qu'il a importés, et cette tendance se manifeste de plus en plus à mesure que l'on avance dans ses oeuvres successives. C'est à ce titre qu'il a pu se vanter d'avoir, le premier, fait passer les chants de la muse d'Eolie dans la poésie latine. L'éloge qu'il se décerne n'est pas d'ailleurs sans quelque exagération, puisque avant lui Laevius, Varron, Catulle surtout, avaient fait de sérieuses tentatives pour transporter à Rome les mètres variés de la Grèce. (A. Waltz).

Analyse et appréciations des oeuvres d'Horace.
Les oeuvres d'Horace nous sont toutes parvenues; comme on l'a dit, elles comprennent des Poésies lyriques, des Satires et des Épîtres parmi lesquelles l'Art poétique.

Poésies lyriques (Odes et Epodes). 
Horace a laissé quatre livres d'Odes; on peut les ramener à trois genres principaux :

Odes nationales, auxquelles se rattachent les Épodes, productions plus faibles de sa jeunesse, et un poème séculaire, en l'honneur des dieux protecteurs de l'empire. Émule de Pindare dans ces chants patriotiques, Horace, tantôt flétrit les horreurs des guerres civiles, tantôt reproche à ses concitoyens dégénérés leur corruption et leur mollesse, si opposées aux vertus des anciens Romains; tantôt enfin célèbre les gloires de la Rome d'Auguste ou rappelle, en termes magnifiques, la mémoire de César et de Drusus.

Odes morales. Le poète y développe ces principes faciles d'Épicure ou d'Aristippe, sur lesquels il aimait à régler sa vie. Pour lui, la vertu consiste dans la jouissance modérée des biens, dans l'apaisement des désirs; aussi trouve-t-il des accents émus pour flétrir l'avarice, l'ambition, pour célébrer les avantages de la médiocrité. L'inconstance de la fortune, la perspective de la mort, le portent toujours à conclure en faveur de cette molle existence qui met tous ses soins à embellir le présent et à oublier l'avenir. La philosophie d'Horace est, comme on le voit, peu élevée; elle ne saurait enfanter de grandes vertus, disons plutôt qu'elle favorise bien des vices. Néanmoins le poète a le secret de s'enthousiasmer en la développant; il y a puisé plusieurs de ses belles odes, entre autres celle qu'il adresse à Virgile pour le consoler de la mort de son ami Quintilius : 
 

 Ode à Virgile sur la mort de Quintilius

« Peut-on rougir de pleurer longtemps une tête si chère? Inspire-moi des chants de deuil, ô Melpomène, à qui Jupiter a donné une voix harmonieuse et la lyre. C'en est donc fait Quintilius est enseveli dans un sommeil qui ne finira point. La
Pudeur, la Bonne Foi, soeur incorruptible de la Justice, la Candeur retrouveront-elles jamais un mortel qui lui ressemble? Tous les gens de bien l'ont pleuré; mais, cher Virgile, il n'y en a point qui le pleure plus sincèrement que vous. Hélas! c'est en vain que notre tendresse le redemande aux dieux : ils ne l'ont pas voulu ainsi.

Vous tireriez de votre lyre des accords plus touchants que ceux d'Orphée, dont les arbres entendirent la voix; vous ne rappellerez pas à la vie l'ombre vaine que Mercure a une fois mise avec sa verge fatale dans le noir troupeau. Ce dieu exécute les destins, et n'écoute pas nos voeux. Destins cruels! mais la patience adoucit les maux qu'on ne saurait guérir. » (Horace, Odes).

Odes badines. C'est ici surtout qu'Horace déploie, avec le plus de bonheur, l'aisance et la grâce de son art. Sa lyre, toujours harmonieuse, se prête sans effort à mille sujets variés : le départ ou le retour d'un ami, les plaisirs d'un joyeux festin, les jardins de Tibur ou les riants paysages de la Sabine l'inspirent tour à tour; descriptions courtes, terminées par un trait juste et plein de sens, tel est généralement le fond de ces morceaux achevés.
Ainsi, dit Géruzez, les odes d'Horace représentent, sous toutes ses faces, la poésie lyrique, depuis le dithyrambe jusqu'à la chanson. On ne louera jamais assez la flexibilité de ce talent si pur, si varié, si puissant, qui a touché toutes les cordes de la lyre... Tantôt c'est Pindare ou Stésichore, tantôt Anacréon ou Sapho, et toujours c'est Horace, car il met partout son empreinte par la vérité de ses émotions et par l'originalité de son style. Ingénieux à plier la langue à ses inspirations poétiques, il emploie jusqu'à vingt-deux sortes de vers. 
« J'ai osé avant tous les autres, peut-il dire, porter mes pas dans une route libre encore. »
Satires. 
Les satires, divisées en deux livres, sont au nombre de dix-huit. L'auteur les a rangées, aussi bien que les épîtres, sous le titre de Sermones (Causeries), à cause du ton familier qui les distingue de la vraie poésie.

La Ire est comme une sorte de dédicace à Mécène; Horace y dépeint, d'une manière piquante, la folie des humains, toujours mécontents de leur sort. Dans la IIIe, il frappe de ridicule les orgueilleux stoïciens, entre lesquels Damasippe, qui n'a guère d'un philosophe que l'habit. La Ve offre le récit animé d'un voyage à Brindes, en compagnie de Mécène, de Virgile et de Varius. Plusieurs ne présentent que de spirituelles bouffonneries satires du Fâcheux, du Repas ridicule, imitées par Boileau et Régnier. Enfin l'apologie du poète s'y retrouve sous diverses formes ingénieuses : tantôt il se prend corps à corps avec ses détracteurs et fait de ces dialogues des drames animés; tantôt il laisse maître Dave, son esclave, l'accabler à dessein, afin d'être à même, en exagérant la liste de ses torts, de se réhabiliter plus sûrement. L'une de ces apologies (sat. VIe) témoigne des nobles sentiments du fils de l'ancien affranchi envers son père, dont il se plaît à redire les bienfaits et dont il n'a pas la faiblesse de rougir au sein de sa haute fortune.
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 Description plaisante du souper de Nasidienus

« Horace. - Vous vous êtes donc bien amusé hier au souper du splendide Nasidienus! car lorsque j'envoyai chez vous pour vous inviter, on me répondit que vous y teniez table depuis le milieu du jour.

Fundianus. - Oh! de ma vie encore je ne m'étais autant amusé!

Horace. - Puis-je sans indiscrétion vous demander ce qu'on servit d'abord pour apaiser la grosse faim?

Fundianus. - Un sanglier de Lucanie. Il avait été pris, nous dit notre hôte, par un petit vent du midi. Aussi l'avait-on entouré de raves, de laitues, de racines, de tout ce qu'il y avait de plus propre à stimuler la paresse d'un estomac blasé; puis encore du céleri, de la saumure et de la lie du vin de Cô...

Horace. - Il y avait là de quoi se vanter! Mais quels étaient, dites-moi, les heureux convives appelés à partager avec vous ce délicieux festin?

Fundianus. - J'occupais le haut bout de la table; j'avais à côté de moi Viscus Thurinus, et un peu au-dessous Varius, si je ne me trompe; venait ensuite Mécène, placé entre Servilius Balatron et Vidibius, deux ombres qui l'avaient suivi; puis enfin Nasidienus entre Nomentanus et Pordius. Ce dernier nous faisait tous pouffer de rire, à le voir avaler d'une bouchée des gâteaux tout entiers. Quant à Nomentanus, sa fonction était de nous signaler du doigt les bons morceaux dont nous ne nous fussions pas doutés; car nous mangions, convives vulgaires, gibier, poissons, coquillages, sans leur trouver un goût différent de celui que nous leur connaissions.

[...] Cependant on apporte une lamproie dressée dans un énorme bassin, et escortée de squilles qui se perdaient dans la sauce.

« Elle était à point quand on la prit, nous dit Nasidienus; un peu plus tard sa chair eût été bien moins délicate. La sauce est faite avec la plus fine huile de Venafre, de la saumure d'Espagne, du vin de cinq ans et du cru d'Italie [...]. »
Il en était là de son érudition, quand un vieux dais mal suspendu se détache du plafond, tombe sur la table, et nous ensevelit dans un nuage de poussière, tel que l'aquilon n'en soulève pas de plus épais dans les plaines de la Campanie. Grand effroi parmi les convives, qui pourtant se remirent bientôt, quand ils virent qu'il n'y avait pas de danger. Pour Nasidienus, la tête baissée, il se mit à pleurer aussi amèrement que s'il eût perdu un fils à la fleur de son âge. Peut-être même pleurerait-il encore, si Nomentanus n'eût relevé par ces mots le courage de son ami :
« Ô fortune, s'écria-t-il, quel dieu nous traiterait avec plus de cruauté que toi? Voilà donc comment, tu te plais à te jouer des malheureux humains! »
Varius s'efforçait d'étouffer avec sa serviette le rire qui lui échappait malgré lui; mais Balatron, d'un ton comiquement grave :
« ... Il en est de l'hôte qui donne un repas comme d'un général d'armée; ce sont les revers qui mettent dans tout son jour un génie qu'on ne lui soupçonnait pas dans la prospérité... » 
(Horace, Satire VII, liv. II.)

Horace composa la plupart de ses satires dans sa jeunesse; on y remarque une certaine négligence dans la versification et un aimable laisser-aller, bien assorti du reste à ce genre, que le poète qualifie de Sermo pedestris. L'auteur, qui penche naturellement vers la modération, s'en prend plus aux défauts qu'aux vices; on ne trouve chez lui ni les hardiesses de Lucilius, ni la violente indignation de Juvénal, mais une raillerie douce et spirituelle, réglée par une sagesse sans raideur, sans amertume, et toutefois sans complaisance.

Épîtres. 
Le premier livre des Epîtres en contient vingt; le second, trois seulement, parmi lesquelles l'Art poétique. La différence entre ces compositions et les précédentes, c'est d'abord que les satires ne portent aucune désignation particulière, tandis que les épîtres sont adressées à des personnes avec lesquelles Horace s'entretient; puis la morale y tient plus large place, la raillerie s'y montre modérée. Elles sont l'oeuvre de l'âge mûr; le poète caustique ne laisse voir que l'urbanité, la délicatesse d'un habitué du palais d'Auguste.

Parmi les épîtres du Ier' livre, mentionnons la VIIe, adressée à Mécène. Horace y fait preuve d'une rare indépendance de caractère : le favori d'Auguste, ne trouvant pas le poète assez assidu près de sa personne, l'avait blâmé de ses fréquents séjours à la campagne; il eût voulu le voir plus courtisan. Horace répond qu'en recevant les bienfaits de son illustre protecteur, il n'a pas entendu aliéner sa liberté; il la préfère à tout, même aux richesses. Bien que voilés sous une forme ingénieuse, ces sentiments n'en sont pas moins exprimés avec franchise. Il faudrait encore citer l'épître à son jardinier, à son livre; celle où il prouve philosophiquement les avantages de la vie champêtre; la description de sa maison de campagne, etc.
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Epître à mon livre

« Il me semble, mon livre, que tu regardes bien souvent du côté de Vertumne et de Janus [quartier des libraires]; tu veux sans doute te montrer, bien et dûment poli, à l'étalage des Sosies; tu maudis et les clefs et les sceaux chers à la modestie; tu gémis d'être si peu en vue, tu aspires au grand jour de la publicité! Sont-ce là mes leçons? Eh bien! pars, va où tu brûles d'aller. Mais sache bien qu'une fois échappé, tu ne pourras plus revenir. « Malheureux, qu'ai-je fait? quelle idée ai-je eue! » crieras-tu au premier froissement. Et tu sais si un lecteur rassasié et que l'ennui gagne, a bientôt fait de te replier!

Si la colère que me cause ton imprudence ne me trouble pas la vue, voici ce que je te prédis : tu seras choyé à Rome, tant que tu auras la fraîcheur de l'âge, mais une fois que tu auras passé dans toutes les mains, et que tu commenceras à te salir, tu iras dans un coin nourrir silencieusement les vers, ou tu te réfugieras à Utique, à moins qu'on ne t'emballe pour Ilerda. Qui rira bien alors? celui dont tu n'auras pas écouté les conseils. Le paysan, qui ne pouvait faire avancer son âne, le poussa, de colère, dans le précipice : et il fit bien. Car pourquoi vouloir sauver les gens malgré eux? Ce qui peut encore t'arriver, c'est d'aller vieillir dans quelque faubourg, et là, d'une voix chevrotante, apprendre à lire à tous les bambins du quartier.

Que si le soleil adouci du soir t'amène des auditeurs, tu leur diras que, fils d'un affranchi, enfant de basse condition, j'ouvris des ailes plus grandes que mon nid : de cette façon, ce que tu ôteras à ma naissance tu l'ajouteras à mon mérite. Dis encore que, dans la guerre comme dans la paix, j'ai su plaire aux premiers de Rome; que je suis petit; blanc avant l'âge; fort ami du soleil; aussi prompt à me mettre en colère qu'à m'apaiser. Si par hasard on te demande mon âge, dis que je comptais quatre fois onze décembres, l'année où Lollius obtint Lépide pour collègue.  » (Horace, Epître I, 20).

Les trois épîtres du second livre sont surtout littéraires. La Ire est adressée à Auguste; ce prince avait fait au poète d'assez vifs reproches de ce qu'il lui dédiait trop peu de vers. Pour toute réponse, Horace composa une de ses pièces les plus importantes; c'est comme un précis de la littérature latine; il passe en revue les poètes anciens, qu'il traite parfois un peu sévèrement; puis, rappelant l'influence des lettres sur les moeurs et la civilisation, il montre à l'empereur que c'est travailler à sa propre gloire que de les protéger. Dans la Ile épître, il expose à son ami J. Florus les raisons pour lesquelles sa muse devient silencieuse; l'âge commence à lui peser, il veut désormais vivre en philosophe. Les mauvais poètes sont flagellés, en passant, dans une suite de gais tableaux.

L'Art poétique. 
L'Art poétique, ou Épître aux Pisons, complète le second livre. Cet ouvrage, chef-d'oeuvre de goût et de raison, n'est qu'une épître plus longue et plus soignée, adressée à Lucius Pison et à ses fils. Il ne faut donc pas y chercher, comme dans la Poétique d'Aristote, un plan et un ordre rigoureux que l'auteur n'a jamais songé à y mettre. Pison aimait à s'entourer de savants; voyant ses fils se porter, sans vocation sérieuse, vers la poésie plutôt que vers l'éloquence, il engagea Horace à les en détourner, par un exposé clair et précis des règles si difficiles de la versification.

Après avoir rappelé le mythe d'Orphée et d'Amphion, le sage précepteur trace en quelques vers l'histoire de la poésie, et montre tout ce dont l'humanité lui est redevable. Ensuite, s'adressant aux deux jeunes gens, il leur conseille de se défier des flatteurs et de ne pas se hâter de mettre au jour leurs productions. Enfin il indique les moyens propres à réussir dans chaque genre et signale les écueils qui y sont attachés.
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 Nécessité pour le poète d'un critique sévère et judicieux

« Vous, Pison, je le sais, vous ne composerez rien, vous ne dicterez rien en dépit de Minerve; votre raison, votre esprit m'en répondent; mais, si vous écrivez, soumettez votre oeuvre à la censure de Moecius, à celle de votre père, à l'amitié d'Horace, et renfermez-la pendant neuf ans. On rature à loisir les pages inédites, le mot publié ne revient plus [...].

Si vous faites des vers, ne soyez pas dupe de ces faux amis cachés sous la peau du renard. Lisait-on quelque chose à Quintilius, il vous disait : « Corrigez ceci, et cela encore. - Mais je ne puis pas mieux; deux et trois fois je l'ai tenté en vain. - Alors effacez, effacez, vous dis-je, ou remettez sur l'enclume ces vers mal forgés. » Aimiez-vous mieux défendre l'endroit faible que de le corriger, Quintilius ne proférait plus une parole, et il laissait l'auteur admirer, sans rival, sa personne et ses oeuvres.

Tel est un bon et judicieux critique; il reprend les vers lâches, condamne les vers durs, barre d'un revers de plume ceux qui sont négligés; il élague les ornements ambitieux, force à éclaircir ce qui est obscur, attaque ce qui est équivoque, marque partout les changements à faire, et devient pour vous un aristarque inflexible. Il ne dira point : « Pourquoi chagriner un ami sur des riens? » ces riens sont des choses sérieuses; elles ont de tristes conséquences, puisqu'elles peuvent faire d'un honnête homme un être ridicule, et le livrer sans retour à la risée publique.

Noble sang de Numa, condamnez tout ouvrage que n'ont point châtié de longues veilles, qui n'a point été chargé de ratures, dix fois relu et dix fois corrigé. » (Horace, Art poétique).

Douze préceptes principaux sur l'art d'écrire sont ainsi développés dans le cours de l'ouvrage. Sans qu'il soit besoin de les citer tous ici, il suffit de dire que Boileau, dans son Art poétique, marchant sur les traces du poète latin, a exposé les mêmes règles, vraies dans tous les temps et pour toutes les langues. Que le sujet soit un et que le style soit assorti au genre de composition, toujours proportionné au talent de l'auteur; que les vers soient élégants, harmonieux; mais surtout qu'ils touchent et remuent les coeurs. Horace conseille fort l'étude des auteurs grecs : il faut lire et relire sans cesse leurs modèles. Les règles spéciales à la tragédie et à la comédie sont traitées plus longuement. Le précepte qui oblige à faire parler et agir chaque personnage selon l'âge qu'on lui prête fournit à l'auteur cette charmante peinture des quatre âges de l'homme, imitée depuis par trois de poètes français : Régnier, Boileau et Delille.

L'Art poétique, comme les autres épîtres, est écrit avec abandon, sous forme d'aimable causerie; parfois de spirituelles digressions interrompent le sujet; on sent que le mentor veut se garder de la sécheresse didactique pour rester dans le domaine de la conversation. Cet ouvrage offre néanmoins un excellent traité de rhétorique.

Trois poètes seulement, dans le cours des siècles, ont traité en vers, avec quelque succès, après Horace, ce même sujet de l'Art poétique : Vida, poète latin du XVIe siècle; Boileau, au XVIIe; Pope, poète anglais, au XVIIIe, dans son Essai sur la critique. Le poème de Vida a été jugé le plus faible  Horace l'emporterait encore sur ses deux autres rivaux, au dire des meilleurs critiques. Voltaire cependant donne la préférence au poète français.


Éditions anciennes - Les oeuvres d'Horace ne nous sont pas parvenues par des manuscrits aussi anciens et aussi sors que celles de Virgile. Les textes les plus vieux remontent tout au plus au VIIIe ou IXe siècle. Il existe de lui environ 250 manuscrits. Il faut y joindre ceux qui ont disparu au XVIe siècle, après avoir été reproduits plus ou moins exactement dans les premières éditions imprimées. Les premiers éditeurs reproduisirent, sans beaucoup de critique, des manuscrits assez modernes; ils joignirent au texte les commentaires des savants du IVe siècle, ceux de Porphyrion et du pseudo-Acron. Telles sont : l'édition princeps parue en Italie en 1470; l'édition de Milan (1474), avec le commentaire d'Acron; celle de Padoue (1451), avec Acron et Porphyrion. Puis vinrent la 3e Aldine de 1519, celle de Manuce (Venise, 1555), avec le commentaire de Muret. La première édition de Lambin, bien des fois reproduite, parut à Lyon en 1561; la recension en fut faite à l'aide de 17 manuscrits, et ses commentaires comptent parmi les plus importants. Les éditions du XVIe siècle qui eurent ensuite le plus d'influence furent celles de Pulmann (Anvers, 1566), de Henri Estienne (1577-1601), de Cruquius (Anvers, 1578). Pendant le XVIIe et le XVIIIe siècle, la prépondérance de Lambin se fit sentir dans de nombreuses éditions, dont les plus considérables sont celles de Heinsius, de Dacier, de Desprez (ad usum Delphini, 1691), de Gesner, d'Oberlin, de Bothe.

Au XVIIIe siècle, une direction nouvelle fut donnée par Bentley, qui consulta de nouveaux manuscrits et ouvrit une large voie aux corrections : il donna environ 800 leçons nouvelles. C'est de lui que procèdent les éditeurs audacieux, tels que Cuningham, le P. Sanadon, Wakefield, et, au XIXe siècle, le Hollandais Peerlcamp, Gruppe, Lehrs, etc. Mais ce qui distingue ce temps, c'est une étude plus minutieuse de l'Antiquité, des personnages, des faits et des manuscrits. Fea, en 1811, donna beaucoup de variantes, mais avec plus d'abondance que de choix; Pottier collectionna les manuscrits de Paris, mais avec négligence; Orelli étudia à fond les manuscrits suisses, et donna un bon commentaire; Meineke, en 1834, s'attacha surtout aux manuscrits de Cruquius. On donne ce nom à plusieurs manuscrits que Cruquius de Bruges avait connus au monastère des bénédictins de Saint-Pierre, au Blankenberg (mont Blandin, à Gand); il publia successivement, d'après ces textes, des éditions partielles, et enfin une édition complète (1565-1578). L'incendie du monastère fit disparaître les manuscrits ; on ne les connaît donc que par les indications de Cruquius. Bentley et Meineke ont en eux une grande confiance; ils ont été vivement attaqués au XIXe s. et énergiquement défendus : les éditeurs se partagent alors en deux catégories suivant le degré d'autorité qu'ils accordent à ces manuscrits, et particulièrement au plus considérable, le Vetustissimus. Cette famille de textes n'est représentée que par un exemplaire subsistant, le Gothanus, du XVe siècle. Le plus important des travaux entrepris à l'époque sur le texte d'Horace est la recension de Keller et Holder (1864-1880); c'est une revue très complète de toutes les variantes et un essai de classification méthodique, comme celle de Ribbeck pour les manuscrits de Virgile. Mais, dans cette dernière partie de leur tâche, ils n'ont que très incomplètement réussi. Ils n'en ont pas moins rendu un service immense à l'étude d'Horace, et bon nombre de leurs leçons ont été acceptées dans les meilleures éditions ultérieures.

L'authenticité du texte a donné lieu à d'interminables discussions. On a supposé deux sortes d'interpolations. On a prétendu quelquefois que des pièces tout entières avaient été intercalées. De telles falsifications étaient possibles; mais, en tous cas, s'il y en a eu, elles seraient très anciennes; car le nombre des Odes indiqué par Victorinus, au IVe siècle, est exactement celui de nos textes; les indications des autres grammairiens, Charisius et Diomède, ne présentent que des divergences insignifiantes et faciles à expliquer. Mais on a cru surtout à l'introduction dans le texte de strophes, de vers, et l'on a recherché avec ardeur les athétèses ou passages à supprimer. On s'est fondé principalement sur des raisons esthétiques et archéologiques. Presque toutes les Odes ont été écourtées par Peerlcamp et ses imitateurs. Elles ont été défendues pied à pied par l'école conservatrice, qui s'appuyait sur les manuscrits, les citations des anciens, et sur les découvertes de la philologie moderne. Il y a eu certainement quelques altérations du texte primitif; mais celles dont l'existence est réellement établie sont peu nombreuses. 

En librairie. - Horace, Satires, les Belles Lettres, 2001. - Odes, Les Belles Lettres, 1997. - Vivre à la campagne (cinq satires présentées par Pierre Maréchaux), Rivages, 2001. - Oeuvres, Flammarion (GF), 1993. - Aux Belles Lettres, série latine : Satires, Odes et épodes, Épîtres.

Jean Ygaulin, Pindare et les poètes de la célébration, Lettres modernes Minard, 1998, 8 volumes (le volume II est plus spécialement centré sur Horace). - Renée Moriset, G. Thévenot, Horace, Magnard (scolaire), 1990. - Collectif, Homère, Horace, le mythe d'Oedipe, les sentences de Sextus, Rue d'Ulm, 1979.

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