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Main. - Partie du corps humain qui termine le bras et qui sert à la préhension et au toucher. La souplesse, l'agilité, la vélocité de la main, et ce que l'on peut appeler le dosage de la force musculaire, sont des qualités essentielles dans le jeu des instruments. On les acquiert par l'entraînement raisonné des exercices de mécanisme. Le rôle des deux mains diffère dans la pratique des instruments à archet. L. Capet place dans les facultés de la main droite le caractère supérieur d'une exécution violinistique, dont la main gauche ne livre que les matériaux. Dans le jeu des instruments à clavier, l'égalité des deux mains est indispensable et nécessite une étude particulière des mouvements de la main gauche, que des habitudes héréditaires et de mauvaises traditions éducatives préparent mal, chez l'enfant, à rendre des services semblables à ceux de la main droite. Une bonne conformation de la main est la base naturelle d'une virtuosité véritable. Les mains de Paganini et de Liszt sont citées pour leur souplesse et la longueur des doigts, qui permettait une extension exceptionnelle. On classe la musique de piano, selon le nombre des mains nécessaire à son exécution, les morceaux destinés à un, deux, trois du quatre musiciens étant désignés sous les rubriques à 2, à 4, à 6, ou à 8 mains. On appelle croisement de mains le procédé consistant à intervertir la position naturelle des 2 mains en faisant passer l'une par dessus l'autre pour atteindre des touches éloignées sans interrompre un dessin continu; cet artifice, dont Rameau s'est déclaré l'inventeur, était rarement nécessaire à l'époque où le clavecin comportait deux claviers. Les pianistes modernes en font un usage fréquent et l'indiquent dans la notation par les abréviations MD et MG, main droite, main gauche, ou, dans les éditions italiennes, MD, MS, mano destra, mano sinistra, et, dans les éditions allemandes, RH, LH, rechte Hand (main droite), linke Hand (main gauche). | ||
La main musicale, ou main guidonienne, est un procédé pédagogique pour l'enseignement de la gamme par hexacordes, inventé, dit-on, par Guido d'Arezzo (XIe s.) et dont les maîtres de chant et de théorie musicale primaire se sont servi jusqu'à l'abandon du système des muances, au XVIIe s. On en trouve la figure dans les méthodes, manuscrites et imprimées, rédigées en toutes langues pendant cette longue période. Une ligne qui passe et repasse en serpentant dans un sens déterminé en travers de tous les doigts de la main gauche ouverte et présentée du côté de la paume, y fait coïncider, selon les formules de la solmisation, les noms des notes de la gamme, inscrits sur chaque phalange. Ainsi se trouve tracé une sorte de tableau tenant lieu de notation pour épeler ou chanter de simples mélodies. Le maître, levant sa main gauche ouverte sous les yeux de ses élèves, y désigne l'emplacement de la note à entonner; et l'élève, considérant sa propre main, y trouve un moyen mnémonique qui l'aide à retenir les règles arides de la pratique des muances. - Main guidonienne. Longtemps après que l'adoption de la gamme par octaves eût relégué dans l'oubli le système des hexacordes et la main qui avait longtemps aidé à en enseigner la pratique, des essais nouveaux furent tentés pour utiliser la main dans l'enseignement populaire. Bocquillon-Wilhem imagina (1839) de se servir des deux mains pour indiquer la position de la voix, soit dans la région de la clef de fa, soit dans celle de la clef de sol, des doigts et des espaces qui les séparent pour exprimer les noms des notes, avec cette particularité, que la racine ou la pointe du doigt ont la signification du bémol et du dièse. Par la suite, on a proposé une méthode sous le nom de Phonomimie. C'est une notation gesticulée où les positions diverses des mains et des doigts représentent les notes musicales à la manière dont la langue des signes des sourds-muets. (Michel Brenet). |
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