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Inventaires > Dictionnaire de musique > G |
La lettre G représente le cinquième degré sol de la gamme d'ut majeur. Elle marque le septième degré de l'échelle dans la notation boétienne et grégorienne et en même temps c'est elle qui a donné naissance à la clef de sol, qui est employée la troisième après celle de fa et d'ut. Cette clef de sol est aujourd'hui toujours placée sur la deuxième ligne de la portée, mais jusqu'au XVIIIe siècle, et en France surtout dans les opéras de Lulli, on l'écrivait sur la première ligne pour les violons. Dans ce cas, les notes avaient sur la portée la même position que dans la clef de fa, mais à l'octave supérieure. C'est ce double emploi évidemment qui a fait abandonner la clef de G ou de sol sur la première ligne. L'expression musicale G, sol, ré, ut employée dans la solmisation par muances, signifie que cette note G était tantôt nommée sol, tantôt ré, tantôt ut, suivant qu'elle était solfiée d'après, la propriété de nature, de bémol ou de bécarre. (GE). G. O. - Abréviation du terme Grand-Orgue, dans les partitions de musique d'orgue, pour désigner l'emploi du principal clavier. G. P. - Abréviation employée dans certaines éditions allemandes pour désigner une Grosse Pause ou pause générale de toutes les parties, dans l'exécution d'un morceau. la septième lettre de l'alphabet et septième note de la gamme diatonique dans la notation alphabétique, correspondant au sol de la nomenclature guidonienne. La lettre G, posée sur la portée pour y fixer l'emplacement du sol, a donné sa forme à la clef qui porte ce nom. |
Gaillarde. - Très ancienne danse, à trois temps et d'un mouvement vif et animé, que l'on exécutait ordinairement après la pavane ou d'autres danses plus graves. La gaillarde a été complètement décrite par Tabourot comme le branle; elle comprenait cinq pas et une attitude, et se dansait cavalier et dame séparés. La musique était celle du tourdion, mais plus lente; elle se sautait. La variété des mouvements était illimitée; les pas étaient ceux de la vieille école française (ruade, grue, etc.), combinés avec les cabrioles qu'on exécutait à la onzième ou à la dix-septième mesure, sautant et frappant les pieds en l'air l'un contre l'autre. La volte, d'origine provençale, était une espèce de gaillarde dont la vogue fut générale dans toute l'Europe au XVIe siècle. Les pas et les mouvements s'exécutaient en sautant ou en réunissant les pieds. En voici la description : le couple après avoir fait la révérence faisait quelques pas de danse en se tenant par la main; un pas avec un petit saut sur le pied gauche, un pas plus grand du pied droit et un grand saut à pieds joints. Pour tourner, le cavalier quittait la main gauche de la dame, passait son bras gauche derrière son dos, la saisissait à la taille avec la main gauche, tandis que de la main droite il prenait son corsage, appuyait sur la hanche gauche pour l'aider à sauter; la dame prenait de la main droite l'épaule ou le collet de son cavalier, abaissant sa robe de la main gauche, puis ils s'enlevaient légèrement, lui sautant sur le pied gauche, elle sur le droit, le second pas plus allongé n'était pas sauté; ils l'exécutaient en changeant de pied, elle du pied gauche et lui du pied droit; puis ils faisaient un grand saut en pivotant et retombaient en position les pieds joints, ayant exécuté une conversion de trois quarts. Ils continuaient alors en reprenant les mouvements énumérés. On se rendra aisément compte de la fatigue que comportait la volte; ses amateurs étaient souvent tellement échauffés et mouillés par la transpiration, qu'il leur fallait changer de linge pendant le bal. L'amour que le duc d'Anjou, plus tard Henri III, conçut pour la belle Marie de Clèves, est rattaché par la légende à un incident du bal du 14 août 1572 où tous deux vinrent successivement changer dans le même cabinet. (GE). Galant. - Qualificatif adopté au XVIIIe s. par les auteurs et musiciens allemands pour désigner des pièces et un style visant à charmer les amateurs par des formes légères, chantantes et ornées. Kuhnau passe pour avoir été l'un des premiers clavecinistes qui introduisirent cette manière d'écrire, vers 1690. Il fut suivi par Théophile Muffat, qui fait remarquer dans ses Componimenti (ca. 1735) la présence de ces « Caprices appelés pièces galantes », puis par Emmanuel Bach et Mozart. Galimatias. - En littérature, « discours embrouillé confus obscur »; Mozart a donné ce titre à une sorte de quolibet ou de pot-pourri, pour 10 instruments, qu'il composa à La Haye, en 1766, à l'âge de dix ans, pour le prince d'Orange. Galop, danse à deux temps, d'un mouvement vif et même emporté, et originaire de la Hongrie ou de la Bavière. Elle parut à Berlin en 1822, et à Paris en 1827 dans le ballet de la Neige. Le galop de l'opéra de Gustave III, par Auber, est célèbre. Le galop est devenu le complément presque obligé de la contredanse, et le finale de tous les bals. Galoubet. - Flûte droite, populaire en Provence, où elle se joue avec l'accompagnement du tambourin, que l'exécutant, dit tambourinaïre, bat de la main droite, en tenant de la main gauche le galoubet qui est soutenu par les lèvres et par le 4e et le 5e doigts, le 4e étant engagé dans une aiguillette disposée à cet effet. L'instrument est percé de 3 trous, dont 2 devant et un derrière. Il sonne dans la région aiguë, au même diapason que la petite flûte, et, par la faculté qu'il a de quintoyer et d'octavier sous la pression du vent, il donne tous les sons de la gamme. Des méthodes pour le galoubet ont été publiées par Carbonel (1786) et par Vidal (1862). C'est aux sons du galoubet et du tambourin que les musiciens populaires, en Provence, conduisent la farandole. Un instrument analogue est répandu au pays basque et dans la région pyrénéenne sous le nom de flûtet. Gambe, en italien = jambe. - Employé autrefois par abréviation pour désigner la viole de gambe, l'ancêtre du violoncelle. Dans l'orgue, nom donné à une famille de jeux à bouche, à tuyaux étroits munis d'un frein. On les construit en 4, 8 et 16 pieds. Leur sonorité est ferme et mordante. Gamme, de gamma, nom d'une lettre de l'alphabet grec. - Série de huit notes disposées dans l'ordre naturel des sons (do, ré, mi, fa, sol, la, si, do). Gamme ascendante, gamme allant du grave à l'aigu. Gamme descendante, gamme allant de l'aigu au grave. Les gammes se divisent en gammes diatoniques et gammes chromatiques. - Il y a deux sortes de gammes diatoniques : la gamme majeure et la gamme mineure. Gamme majeure. La gamme majeure se compose de cinq tons et de deux demi-tons. On divise cette gamme en deux séries semblables de quatre notes chacune. Chaque série porte le nom de tétracorde. Le premier tétracorde, dit tétracorde inférieur, est formé de quatre notes graves; le second, tétracorde supérieur, de quatre notes aiguës. Les deux tétracordes sont séparés entre eux par une seconde majeure (un ton). Gamme mineure : cette gamme était employée dans tous les airs antérieurement au XVIe siècle. On y recourt encore aujourd'hui, lorsque l'on veut imiter la vieille musique. Mais, comme elle est dure à l'oreille, on l'a modifiée par l'introduction de la note sensible, c'est-à-dire qu'on a haussé d'un demi-ton la septième note, qui ne se trouve plus ainsi qu'à un demi-ton de l'octave. La gamme mineure ainsi modifiée est celle que l'on emploie le phis généralement aujourd'hui. Elle se compose, en montant, de trois tons, d'un ton et demi et de trois demi-tons. Dans la gamme descendante, il est préférable, selon la méthode allemande, de conserver l'altération. Dans la gamme ascendante, l'intonation de fa à sol, qui constitue une seconde augmentée, est d'une exécution difficile. Aussi, pour rendre la gamme plus chantante, supprime-t-on quelquefois cet intervalle dissonant en haussant le fa (sixième note) d'un demi-ton. C'est la méthode italienne. En descendant, on supprime les deux altérations. - Gammes diatoniques majeures et mineures. Toutes les gammes prennent le nom de la note par laquelle elles commencent. Il y a quinze gammes diatoniques majeures : celle de do majeur, sept gammes avec dièses et sept gammes avec bémols. Il y a quinze gammes diatoniques mineures : celle de la mineur, sept gammes avec dièses et sept gammes avec bémols. Chaque note d'une gamme constitue un degré dans cette gamme, et chaque degré a un nom particulier. Prenant pour type la gamme de do majeur, nous avons : do, premier degré, est appelé tonique; ré, second degré, sus-tonique; mi, troisième degré, médiante; fa, quatrième degré, sous-dominante; sol, cinquième degré, dominante; la, sixième degré, sus-dominante ; si, sepième degré, note sensible; do, huitième degré, octave ou tonique. Gavotte. - Air de danse, d'origine française, issu des branles et qui se dansait à la suite de ceux-ci, « en mesure binaire avec petits sauts ». L'auteur de l'Orchésographie (1588) l'appelait « un recueil et ramazun de plusieurs branles doubles que les joueurs ont choisy entre aultres et en ont composé une suitte ». D'après Mersenne (1636), on la dansait aux chansons. Au temps de Brossard (1703), la gavotte se composait de 2 reprises, la première de 4, la seconde, ordinairement, de 8 mesures, mesurées à 2 temps sous le signe ¢ et commençant chacune « en levant » sur le second temps, par une blanche ou 2 noires formant anacrouse. Le même auteur remarque que la gavotte fréquemment introduite dans les sonates n'y est pas astreinte, quant au nombre des mesures, à la coupe fixée pour la danse. Elle échappe aussi à l'obligation de l'anacrouse. La place qui lui était assignée, à l'époque de Bach, dans la suite ou la sonate, est variable. Avec sa seconde gavotte ou la « musette » qui la remplace, elle prend rang tantôt après, tantôt avant la sarabande. Rameau a écrit dans le prologue d'Hippolyte et Aricie (1733) une célèbre gavotte, chantée, jouée et dansée, qui comporte une deuxième partie en mode mineur, ce qui est, d'ailleurs, le cas assez habituel des gavottes à cette époque. (Michel Brenet). Gémissement. - Cri de la colombe et de la tourterelle. Cri plairitif et prolongé d'une personne qui souffre. Bruit du feuillage agité par un vent violent. Dès le XIIIe s., le fameux motet Chorus Innocentium en passant par la Plainte des damnés de Carissimi jusqu'aux accents de douleur d'Amfortas, au dernier acte de Parsifal, de Wagner (1882), des musiciens de toutes les écoles ont exprimé musicalement, en mélopées ou en accords pathétiques, les gémissements d'un personnage ou d'une foule désolée. Générale. - Batterie de tambour qui sert, a donner l'alarme et à transmettre l'ordre de rassemblement. Son rythme, dans l'armée française, est réglé en 6 mesures trois fois répétées. Genouillère. - Courroie attachée aux genoux de l'exécutant et mettant en mouvement à volonté les mécanismes particuliers de chaque jeu, dans les clavecins à tambourin, etc. construits au XVIIIe s. Pascal Taskin, vers 1768, remplaçait dans ses instruments les genouillère par des tirants à pédales. On nomme aussi genouillères ddes organes en forme de petits volets, mettant en action dans les harmoniums le grand jeu, l'expression, etc., et que l'exécutant fait mouvoir avec le genou. Genre. - L'Antiquité classait en trois genres les types de gammes d'après lesquels pouvait se constituer une mélodie. Ces 3 genres dits diatonique, chromatique et enharmonique, régissent toujours la théorie musicale, mais la pratique de l'art les mélange et les confond de plus en plus intimement, et leur surajoute des genres composites, issus des gammes dissidentes et exotiques. Gigue, danse et air dont la mesure est à six-huit et d'un mouvement vif et gai. Les gigues de Corelli ont eu beaucoup de succès; mais airs et danse sont entièrement passés de mode, excepté en Angleterre. Les danseurs de corde donnent le nom de gigue à un de leurs pas. Les anciens auteurs français parlent d'un instrument de musique nommé gigue, inventé en Allemagne, où on l'appelait geige ou geigen. D'une forme analogue à celle d'une gigue ou cuisse de chevreuil, il ressemblait à la mandoline moderne : le corps était bombé et à côtes, la table percée de deux ouïes, et le manche garni de trois cordes. C'est de cet instrument que la danse tira son nom. Giustiniane. - Nom donné aux XVe et XVIe s. à de petites pièces de musique vocale italienne, composées sur des poésies de style ou de dialecte populaire, dont Leonardo Giustiniani, patricien de Venise, poète et musicien amateur, avait donné les premiers modèles. L'imprimeur Petrucci en a inséré quelques-unes dans ses recueils de frottoles. Glas. - Tintement funèbre d'une cloche, annonçant un décès par des coups lentements répétés. Edgard Tinel a imité le son tragique et uniforme du glas en le faisant résonner comme une pédale à contretemps dans le « convoi funèbre » de son bel oratorio flamand, Franciscus (1888). Glee. - Petite composition vocale profane, sans accompagnement, spéciale à l'école anglaise du XVIIIe s. et du commencement du XIXe s., s'éloignant de l'ancien madrigal par sa tonalité exclusivement moderne et par la brièveté et la simplicité de ses formes. On l'écrivait quelquefois à voix seule, plus souvent à 2 ou 3 voix d'hommes, en style concerté, sur des sujets gais (cheerful) ou sérieux. Une société intitulée « the Glee Club», fondée pour la culture de ce genre de composition et fréquentée par les meilleurs musiciens de Londres, subsista de 1787 à 1857. Le titre en a été repris plus tard, aux États-Unis, pour le Glee Club des étudiants de l'Université de Harvard. Glissando, participe du verbe intransitif italien glissare = glisser, en glissant. - Procédé d'exécution sur le clavecin, le piano et la harpe à pédales, consistant à faire glisser un doigt d'une touche blanche aux touches suivantes, ou d'une corde aux cordes voisines, pour obtenir une gamme très rapide. Le glissando se pratiquait déjà sur le clavecin, au XVIIIe s. On en trouve un exemple pour les deux mains dans le premier livre de Pièces de clavecin de Moyreau, publié sans date, et Weber l'a employé dans son Concertstück. Sur le clavier, cet effet de peu d'intérêt artistique ne peut se réaliser que dans le ton d'ut majeur. L'impossibilité de l'exécuter sur la harpe chromatique a été l'un des prétextes de l'opposition faite à cet instrument, lors de son invention en 1897. Glose. - Développement d'une idée; pièce de l'école espagnole classique se rapprochant du tiento, ou du ricercare italien. On pourrait comparer cette sorte de composition aux variations de la musique sur un air donné. Les anciens organistes et clavecinistes espagnols nommaient Glosados des pièces construites sur un thème donné, qu'elles ornaient et développaient. Ils prennaient un vers et en étendaient la paraphrase en plusieurs stances, de manière que la même pensée se reproduise dans chacune, en faisant même revenir les expressions du vers fondamental, et finir chaque stance par sa reproduction partielle et totale. Glou-glou, onomatopée. - Cri du dindon. Bruit produit par un liquide s'écoulant du goulot étroit d'une fontaine ou d'une bouteille. Lulli l'a souligné dans la chanson de Sganarelle, de Molière, Qu'ils sont doux... vos jolis glouglous. | Gloussement. - Cri de la poule. Il a été imité musicalement par quelques maîtres anciens, par Kuhnau, par Rameau dans ses pièces de clavecin, par Haydn, dans une symphonie et dans Les Saisons. God save the King / Queen, c.-à-d. en anglais Dieu sauve le roi / la reine! C'est le refrain et le titre d'un chant national anglais. Ce chant, d'un caractère grave et d'un puissant effet, n'a pas d'auteur certain. Les uns prétendent qu'il fut composé et exécuté pour la première fois sur l'orgue en 1607 par un certain John Bull, organiste de la chapelle de Jacques 1er. D'autres disent que les paroles étaient : God save great James, our king (que Dieu conserve le grand Jacques, notre roi!); qu'on les mit en musique pour la chapelle catholique de Jacques Il; qu'on n'osa plus les chanter après la chute de ce prince, et qu'au bout de soixante ans, après les avoir quelque peu modifiées, on s'en servit pour les rois de la maison de Hanovre. D'après une autre tradition, l'hymne et la mélodie seraient du poète Harry Carrey, qui aurait fait corriger et compléter son oeuvre au point de vue de la composition musicale par le célèbre Haendel. On a même dit que l'air du God save the king avait été tiré par Handel d'une Invocation aux Dieux mise en musique par Lulli sur des paroles de Quinault; ou qu'on l'avait pris d'un Domine salvum écrit par le même compositeur pour les demoiselles de Saint-Cyr, et transporté à la cour de Jacques II. Ce qu'il y a de certain, c'est que l'hymne national fut imprimé en 1745 dans le Gentleman's Magazine, et qu'il devint immédiatement populaire. (B.). Gong. - Instrument de percussion d'origine asiatique. C'est un disque de bronze, d'un diamètre souvent considérable, dont les bords sont relevés, et que l'on tient suspendu pour le faire retentir en le frappant d'une mailloche, recouverte de feutre ou de liège. Sert de signal ou d'instrument de percussion. Le gong a été employé dans l'orchestre occidental pour sa sonorité profonde et métallique, qui produit un effet mélodramatique. Gossec, s'en est servi dans sa Musique funèbre à la mémoire de Mirabeau, Cherubini, dans son Requiem. Steibelt l'a introduit au théâtre dans son Roméo et Juliette (1793). La belle sonorité des gongs chinois est due à leur alliage et à leur trempe, dont le secret n'a été découvert en Occident que tardivement par le chimiste Darcet. Cet alliage comprend quatre-vingts parties de cuivre pour vingt-d'étain. La trempe est à l'eau froide. Le gong était autrefois appelé aussi tam-tam, terme aujourd'hui employé pour désigner un tambourin africain. Gradation. - Augmentation ou diminution progressive de la vitesse ou de la sonorité. Dans le premier cas, la gradation est ordinairement prescrite par les mots italiens accellerando et rallentando, dans le second cas, par les mots crescendo et descrescendo. Graduel. - Partie de la messe chantée après l'épître. Le texte, formé d'un fragment de psaume, varie selon l'ordre de l'année liturgique. La mélodie appartient au genre orné Le nom du graduel vient de la coutume autrefois établie, de le chanter sur les degrés (gradus) de l'Ambon. On désigne aussi sous le nom de graduel un livre de chant liturgique. Ce titre était réservé, dans les premiers siècles, au recueil des pièces de chant destinées aux solistes: il embrasse, depuis le IXe s., la collection de tous les chants de la messe. Graisle. - Au Moyen âge, nom d'une variété de trompette. Les mentions en sont fréquentes dans les récits guerriers de la Chanson de Roland et des poèmes épiques de la même période. Grand choeur. - Aux XVIIe et XVIIIe s., l'orchestre de théâtre ou d'église était divisé en grand choeur et petit choeur, l'un comprenant la masse des instruments, pour l'exécution des parties symphoniques et l'accompagnement des choeurs, le second formé de quelques instruments d'élite, servant aux soli et à l'accompagnement des récits et des airs. Dans les morceaux de musique pour l'orgue, le terme de grand choeur désigne l'ensemble complet de tous les jeux. Grand jeu. - Terme usité dans les anciennes pièces d'orgue, pour désigner l'ensemble des jeux d'anches, auxquels on pouvait joindre montre et prestant. Grand Orgue (par abréviation G. O.). - Ensemble des jeux du principal clavier d'un orgue à plusieurs claviers, et ce clavier lui-même. Par extension de ce terme, principal orgue d'une église qui en possède d'autres; dans ce sens, ce terme peut prendre un pluriel féminin grandes orgues. Grave. - Qualificatif des sons placés au bas de l'échelle, ou dans la partie inférieure de l'ambitus d'une voix ou d'un instrument. - Le mot grave sert aussi à qualifier un chant d'allure sérieuse, pesante, de mouvement lent ou modéré. En ce sens, le mot a servi de titre à certains morceaux ou fragments de morceaux : le grave d'une ouverture de Lulli est la partie qui sert d'introduction à l'allegro et qui se reprend à la fin de celui-ci. Grégorien (chant). - Le chant grégorien, nommé aussi plain-chant ou chant romain, est le chant ecclésiastique en usage dans presque toutes les églises de l'Occident. Il fut réglé à la fin du VIe siècle par le pape St Grégoire le Grand, qui, aux quatre modes authentiques établis par St Ambroise, et formant la base du chant ambrosien, ajouta les quatre modes plagaux. Le chant grégorien a subi plusieurs modifications dans le cours de son existence : la plus importante et la plus autorisée a eu lieu au XVIe siècle, à la suite du concile de Trente et par l'ordre du pape Grégoire XIII. II existe un grand nombre d'éditions du chant grégorien, et, quoiqu'elles aient un fonds commun, elles offrent entre elles de notables différences. (F. C.).
Grelot. - Petite boule creuse de cuivre, ou d'autre métal, percée d'une ou plusieurs ouvertures et renfermant un morceau de métal plus petit et mobile qui frappe et fait résonner sa paroi dès qu'on lui imprime une secousse. Le tintement des grelots passe pour un bruit joyeux. On garnissait autrefois, de grelots le collier des chevaux, la marotte ou le bonnet des fous, dans les mascarades, et le chapeau chinois, dans les orchestres de plein air. Quelques danses populaires se scandent au bruit des grelots. Grosse caisse. - Instrument de percussion à son indéterminé, qui est proprement un tambour de grandes dimensions et se compose, comme celui-ci, d'une caisse cylindrique de bois ou de métal, fermée à ses deux extrémités par une membrane, que l'on frappe avec une mailloche de liège ou de feutre. On donné le plus souvent des coups isolés mais il est possible de produire un roulement prolongé en tenant par le milieu le manche d'une mailloche à deux têtes et en lui imprimant un mouvement rapide. La grosse caisse se nommait au Moyen âge'' bedon ou bedondaine et se faisait en si grandes dimensions qu'elle était portée à dos d'homme, le musicien qui la frappait marchant derrière le porteur. Actuellement, dans les bandes militaires en marche, la grosse caisse est suspendue par des courroies au cou de l'exécutant; à l'orchestre elle repose sur un pied en forme de chevalet. On lui associe souvent les cymbales, en attachant l'un des disques au-dessus de la caisse; l'exécutant tient en ce cas la mailloche de la main droite et la seconde cymbale de la main gauche. C'est au XVIIIe s., grâce à la vogue de la prétendue « musique turque », que la grosse caisse a pénétré dans l'orchestre dramatique. Gluck s'en est servi dans Les Pèlerins de la Mecque (1764), Mozart, dans L'Enlèvement au sérail (1782). On s'est, de là, accoutumé à l'entendre marquer les temps forts d'une musique bruyante et accentuée. L'école rossinienne en a usé jusqu'à l'abus. D'autres musiciens l'ont employée pour imiter le bruit du canon. Beethoven a placé trois grosses caisses dans l'orchestre de sa Bataille de Victoria (1813). Berlioz s'en est servi dans la Marche hongroise de La Damnation de Faust (1848). Indépendamment de toute intention descriptive, la grosse caisse figure régulièrement dans le groupe des instruments de percussion, dans l'orchestre symphonique. On peut rappeler sa présence dans Antar, de Rimsky-Korsakov. (M. B.). Groupe. - Réunion de plusieurs cordes d'un instrument, qui sont accordées à l'unisson et attaquées simultanément. Tel est le cas pour les sons des octaves supérieures, dans le piano. Dans le luth, les groupes étaient appelés choeurs. - Un groupe est aussi une réunion de plusieurs notes dont les queues sont attachées à une même barre de liaison. Les groupes correspondent d'ordinaire aux divisions de la mesure : quatre groupes de chacun 4 doubles croches remplissent une mesure à 4 temps, marquée C. On appelle groupe irrégulier une série de notes en nombre pair ou impair occupant la durée d'une valeur simple, sans obéir au partage rigoureux de la mesure. Ces formes rarement usitées à l'époque classique, sauf dans les passages de virtuosité, se produisent sous des aspects variés chez les maîtres romantiques et apparaissent constamment dans le discours musical moderne, librement rythmé. Il est d'usage d'indiquer par un chiffre, audessus de la notation, le nombre de notes qui composent le groupe. Grue (danse de la), danse des Anciens grecs, instituée selon la mythologie par Thésée, en mémoire de sa délivrance par Ariane, et qu'il exécuta avec les jeunes Athéniens tirés du Labyrinthe. Celui qui menait cette danse faisait et défaisait le cercle, pour simuler les tours et détours du Labyrinthe, et les autres danseurs le suivaient, à l'imitation des grues qui en suivent toujours une quand elles volent en troupe. Grupetto. - Notes d'agrément composées de trois ou quatre petites notes ascendantes ou descendantes. La valeur du gruppeto se prend en avant de la note qui en est affectée, quelquefois sur la note même, souvent après. - Le demi-gruppetto se compose de deux petites notes brodant une note principale. Il peut être considéré comme une appogiature double. Guida,en italien = guide. - Locution employée comme synonyme de Dux ou d'Antécédent, pour désigner le sujet posé au commencement d'un canon ou d'une fugue. - Le mot guida désigne aussi une partie notée appelée aussi conducteur, servant au chef d'orchestre de partition abrégée et sur laquelle on porte les indications principales des entrées d'instruments. Guidon. - Signe usité dans les manuscrits de chant liturgique, depuis le XIe s., et dont l'emploi s'est conservé dans les livres imprimés, pour indiquer, au bout de chaque portée, quelle sera la situation de la première note, dans la portée suivante. Guimbarde. - Instrument de bas étage, composé d'une branche de fer ou de laiton repliée en forme de cadre ouvert, au centre duquel est fixée, par une de ses extrémités, une languette d'acier formant anche libre. On tient l'instrument entre les dents, en chantonnant, et l'on met en vibration la languette en la poussant avec un doigt. Sous les noms de Tromp, en Écosse, de Jew's harp ou Jew's tromp (harpe ou trompe juive) en Angleterre, et de Maul-Trommel (tambour de gueule) en Allemagne, la guimbarde est restée jusqu'à un certain point populaire. Elle a possédé quelques virtuoses qui réussissalent, par l'usage de deux ou plusieurs instruments diversement accordés, à en tirer quelque effets musicaux et de nature à intéresser les acousticiens. Guitare. - Instrument de musique à six cordes, qu'on pince avec les doigts. L'origine de la Gwerz. - Genre de poésie chantée, populaire en Bretagne, comportant de nombreux couplets, sur des sujets narratifs, et se distinguant d'autres formes analogues par l'absence de refrain. Gymel, ou Gimel. Nom tiré du latin gemellum, jumeau, employé au Moyen âge pour désigner une variété de diaphonie que le moine Guillaume, à la fin du XIVe s., considère comme spéciale aux musiciens anglais. Elle comportait deux parties vocales constamment maintenues à la tierce ou à la sixte, avec point de départ et terminaison à l'unisson ou à l'octave. Le temps parfait, ou mesure ternaire, y était obligatoire. Un cantus firmus qui ne semble pas avoir été destiné à l'exécution vocale, s'ajoute aux exemples notés comme soutien théorique des voix. |
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