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Inventaires > Dictionnaire de musique > E |
La lettre E est la cinquième, lettre de l'alphabet et 5e note de la gamme diatonique, équivalant à mi (naturel), dans la notation alphabétique dite Boétienne. |
Écart. - Distance considérable entre deux objets. Dans l'enseignement de l'harmonie, les écarts au delà de l'octave ne sont pas admis entre les parties supérieures, et ils sont tolérés jusqu'à la quinzième, entre la basse et le ténor. Dans le jeu des instruments à clavier, l'écart de dixième est le maximum exigé de la main de l'exécutant par les auteurs modernes. On ne le rencontre pas chez Beethoven, bien qu'auparavant on le trouve assez souvent dans les oeuvres de Bach. Mais depuis Clementi et Liszt, l'emploi de cet écart (et de plus grands encore) est couramment admis. Échappée. - Ornement mélodique ou artifice consistant à introduire entre deux notes principales une note étrangère à l'harmonie, qui se résout sur la seconde par intervalle disjoint. L'échappée est ordinairement de valeur brève et se place sur le temps faible ou la partie faible du temps. On peut l'orner d'une appogiature brève. Elle est appelée quelquefois anticipation indirecte. Échelle. - Succession de tous les sons mensurables. La faculté auditive de l'humain distingue ordinairement les sons compris entre l'ut du jeu de 32 pieds, de l'orgue, et le ré aigu de la petite flûte, qui correspondent à 16 et 4720 vibrations doubles par seconde (32 et 9440 vibrations simples). On a construit des tuyaux d'orgue de 64 pieds donnant l'ut de 8 vibrations par seconde. Ces sons ne sont pas tous utilisables dans la musique, qui, après avoir, aux époques antiques et pendant le Moyen âge, limité son domaine aux bornes des voix humaines, l'a accru peu à peu des conquêtes de la facture instrumentale et l'a étendu sur un parcours de neuf à dix octaves. L'intervalle d'octave, en se répétant chaque fois dans le rapport 1/2, découpe l'échelle générale. des sons en segments égaux, proportionnellement semblables à eux-mêmes, mais en réalité variables, quant à leur composition intérieure et à la détermination du nombre, de la mesure et de l'ordre de ces degrés. On se sert, en pédagogie, de la figure d'une échelle à barreaux mobiles pour expliquer la constitution des modes. Échiquier ou Eschaqueil, ancien mot français (allemand Schachbrett). - Instrument mentionné au XIVe s. par plusieurs auteurs, français et espagnols, dont l'un le dit « ressemblant à l'orgue, mais sonnant par des cordes» . Il était joué par les mêmes musiciens que les orgues. C'était donc un instrument à clavier, tirant son nom soit de sa forme extérieure, celle d'une table à jouer aux échecs, soit de l'alternance des touches blanches et noires ressemblant aux cases du jeu d'échecs. Guillaume de Machaut l'appelle eschaqueil d'Angleterre. Il disparaît au XVe s., lorsque arrivent le manicordion et les variétés de clavicorde et clavicembalo. Echo. - Reproduction à l'intérieur d'une oeuvre musicale (vocale ou instrumentale) de l'effet physique de ce même nom. Éclisses. - Petites planchettes, de bois minces et plates qui font le tour de la caisse de résonance, et qui en relient les deux tables, dans les instruments à cordes à archet et dans quelques-uns des instruments à cordes pincées, à manche. La hauteur des éclisses varie selon les types d'instrument et exerce une très grande influence sur leur sonorité. Dans la famille des violes, les éclisses étaient beaucoup plus élevées que dans la famille du violon. Les dimensions de la caisse s'en trouvaient considérables, et les sons manquaient de mordant et d'énergie. Parmi les instruments à cordes pincées, le cistre présentait cette particularité d'avoir des éclisses de hauteur décroissante vers le manche. Les instruments de la famille du luth et de la mandore n'ont qu'une table et pas d'éclisses. Écossaise. - Danse populaire en Écosse, qui se dansait au son de la bag-pipe (Cornemuse), sur un rythme variable que les historiens disent tantôt mesuré à 3/2 et tantôt à 2/4. A l'époque moderne, l'écossaise prit la forme d'une contredanse, d'allure vive, à 2/4, coupée en petites reprises de quatre ou de huit mesures. Schubert ne dédaigna point d'écrire plusieurs écossaises pour le piano. Il semble que ce soit par l'Allemagne que cette danse pénétra en France, où elle partagea pendant quelque temps, sous le nom germanisé de Schottisch, le succès de la Polka. (M. Brenet). Écurie. - Équipage d'un prince. L'Écurie du Roi de France, placée sous la direction du Grand Écuyer, organisée par François Ier sur un très grand pied, comprenait une bande nombreuse d'instrumentistes divisés en plusieurs groupes, dont le premier, celui des trompettes, comptait dès 1522 douze musiciens. Les autres groupes, créés ou augmentés à diverses époques, étaient ceux des « fifres et tambours », des « grands hautbois », des « cromornes et trompettes marines » et des « hautbois et musettes de Poitou ». Tous les emplois étaient des « charges » possédées par le titulaire et cédées moyennant un prix convenu par lui-même on ses héritiers à un successeur tenu de se faire « recevoir ». Les fonctions de chaque groupe étaient déterminées par les règlements et les usages de la « Grande Écurie ». Les joueurs d'instruments militaires accompagnaient les carrosses du roi dans les cortèges et les cérémonies et participaient aux exécutions musicales dans la chapelle ou les appartements, lorsque leur présence y était nécessaire; les joueurs de hautbois et autres instruments jouaient, « quand on les commandait », dans les bals de la cour, les festins royaux, et autres réjouissances. Mais leur rôle s'effaça peu à peu devant celui des musiciens de la Chambre, si bien qu'en 1690, de 43 musiciens composant l'Écurie, six ou huit seulement servaient effectivement. Leurs charges subsistaient encore, pendant le XVIIIe s., alors que les instruments qui en justifiaient auparavant l'existence, cromornes, saquebutes, trompettes marines, étaient tombés en désuétude. Effet. - Résultat d'une combinaison qui charme l'esprit ou l'oreille. On dit de l'orchestration d'un morceau qu'il « contient de beaux ou d'ingénieux effets de sonorité », et, du jeu d'un instrumentiste, qu'il « vise à des effet de virtuosité ». Égal. - Qui est pareil en valeur et en quantité. Contrepoint égal, celui où les parties procèdent par valeurs de notes semblables; jeu égal, celui où les doigts de l'exécutant agissent avec une parfaite unité de force et d'agilité; choeur à voix égales. celui qui est écrit pour plusieurs voix de même nature; tempérament égal, partage de l'octave en douze demi-tons théoriquement semblables l'un à l'autre quant au calcul du nombre des vibrations. Église (Musique d'). - Musique en usage dans le culte chrétien. Elle comprend les messes, vêpres, motets, psaumes, cantiques, litanies, chorals, oratorios, ainsi que les pièces d'orgue. Synonymes : musique sacrée, musique religieuse. Élégie. - Pièce de poésie d'un caractère touchant et le plus souvent funèbre, dont le titre a servi à désigner des compositions vocales ou instrumentales d'une inspiration analogue. Haendel a intitulé Elégie, dans son oratorio' Saül, la plainte des Israélites. Le Chant élégiaque à 4 voix de Beethoven, op. 118 (1814), composé à l'occasion de la mort de son ami Pasqualati, est une de ses plus belles oeuvres vocales. Le même nom a été donné à des pièces purement instrumentales, entre lesquelles on peut citer l'Elégie pour violon et piano, de H.-W. Ernst, op. 10, et l'Elégie pour violoncelle et orchestre, de G. Fauré (1883). Élévation. - Progression vers l'aigu. Augmentation du volume de la voix. Partie du sacrifice de la messe, pendant, laquelle le prêtre élève à la vue des fidèles l'hostie qu'il vient de consacrer. La liturgie ne fixe aucun chant pour ce moment. Mais le cérémonial prévoit que l'orgue s'y fait entendre : les élévations de Frescobaldi et des anciens organistes parisiens sont célèbres. En beaucoup d'églises on y tolère le chant d'un motet au Saint-Sacrement. Quelques morceaux anciennement publiés sous le titre d'élévation, tels due ceux de Brossard (1695), ne sont pas spécialement destinés à être entendus pendant la messe. Leur titre doit être pris dans un sens plus général et analogue à celui que prend le même mot dans la littérature, par exemple chez Bossuet, qui intitule un de ses ouvrages : Élévations sur les mystères. Embouchure. - Partie d'un instrument à vent, sur laquelle s'appliquent les lèvres de l'exécutant, pour y jouer le rôle d'anches battantes, dans la production du son. Le diamètre de l'embouchure augmente avec la gravité de l'instrument. Sa forme exerce une grande influence sur le timbre. On y distingue le bassin et le grain : Le bassin est curviligne dans la trompette, le trombone, le cornet, le clairon, le tuba; il est conique dans le cor et les bugles.Le bassin est donc très peu profond dans la trompette de cavalerie, tandis que dans le cor il s'allonge et se confond avec le grain. Le changement d'embouchure modifie donc la sonorité, et l'on ne peut pas sans dommage pour le timbre spécial de chaque instrument transporter l'embouchure de l'un à l'autre, comme le font quelques artistes qui jouent de plusieurs instruments. Dans l'embouchure dite de flûte, qui est celle des jeu d'orgues portant ce nom, l'air se brise, en pénétrant dans le tuyau, sur une lance fixe taillée en biseau. La position, les dimensions et la direction de la bouche n'ont pas moins d'importance, pour le timbre des jeux de l'orgue, que celles de l'embouchure pour les instruments à vent. Les calculs les plus minutieux président à leur construction. Enchaînement. - Jonction de deux ou plusieurs accords. - Rattachement de deux morceaux dans une composition en plusieurs mouvements. Enclume. - Masse de fer aciérée sur laquelle le forgeron bat le fer chaud. Le bruit engendré par le choc du marteau sur l'enclume s'apprécie musicalement et se modifie selon le poids de celle-ci. On a donc été conduit à se servir de l'enclume comme d'un instrument de percussion, dont la sonorité sèche et aiguë jette une note pittoresque dans des scènes descriptives. Son emploi se remarque, entre autres, dans Le Maçon, d'Auber (1825), Il Trovatore, de Verdi (1853), Siegfried, de Wagner (1856-1869). Une légende accréditée au Moyen âge, donnait pour fondement à la science de l'acoustique l'observation que Pythagore aurait faite des différents sons obtenus par quatre forgerons frappant la même enclume avec quatre marteaux de poids différents : on est surpris qu'une telle anecdote ait pu se répéter pendant plusieurs siècles, car la plus simple expérience en eût démontré l'absurdité : en effet, la hauteur relative des sons, dans un instrument de percussion, dépend du corps sonore, en l'espèce l'enclume, et non des objets à l'aide desquels on le met en vibration. Aussi, Vincent a-t-il suggéré, avec vraisemblance, que les anciens scholiastes ont lu par erreur le nom grec sphyra (marteau) au lieu de sphaira (sphère creuse), dont les résonances auraient effectivement varié avec la capacité. Enfant de choeur. - Jeune garçon attaché au service d'une église pour assister le clergé dans les cérémonies du culte et participer à l'exécution du chant liturgique. En certaines églises, les enfants de choeur étaient appelés enfant d'aube, d'autel, ou de chapelle. Ils recevaient dans les maîtrises l'enseignement de la langue latine et du chant, et ils interprétaient dans le choeur certaines mélodies du plain-chant, ou les parties de dessus des pièces harmoniques. Des fondations faites en leur faveur dans la plupart des églises cathédrales ou collégiales assuraient leur entretien et garantissaient aux plus studieux d'entre eux l'avantage d'une bourse de collège, pour continuer leurs études. Un très grand nombre d'illustres compositeurs, du XVe au XVIIIe s., portèrent la robe d'enfant de choeur. | Enharmonie. - Chez les anciens Grecs, succession mélodique par quarts de ton. Dans la musique moderne, passage dans lequel le même son est désigné par deux notes consécutives de nom différent, comme de dièse et ré bémol. Ces notes ne diffèrent entre elles que d'un comma et sont représentées par un même son dans les instruments a sons fixes, dits instruments à tempérament, tels que le piano, l'orgue, etc. Enharmonique. - Se dit de la manière d'écrire dans le genre chromatique en désignant le même son par deux notes consécutives différentes, comme sol dièse et la bémol. - Notes enharmoniques ou synonymes : notes qui ont le même son, la même intonation. - Gammes enharmoniques : se dit de deux gammes dont les degrés respectits ont le même son, bien que représentés par des notes de noms différents. Ensemble, mot impliquant dans tous les sens l'idée de réunion, de simultanéité. Faire de la musique d'ensemble signifie prendre part à l'exécution d'une oeuvre à plusieurs voix ou plusieurs instruments. Une classe d'ensemble vocal et une classe d'ensemble instrumental ont été instituées au Conservatoire de Paris par le règlement de 1850. Sous le nom d'ensemble, dans la musique dramatique, on ne désigne pas les choeurs, mais les passages des scènes à plusieurs personnages, dans lesquels les voix se réunissent. Les anciens opéras sérieux italiens comportaient très peu d'ensembles. C'est surtout dans le style bouffe que ce genre d'effet se développa, au XVIIIe s., pour bientôt gagner tout le répertoire. L'école moderne, depuis Richard Wagner, a réagi contre le non-sens, au point de vue dramatique, des ensembles dans les duos, trios, etc., qui seront ensuite le plus souvent traités en forme de scènes dialoguées. Entracte. - Petite pièce musicale que l'orchestre joue entre deux actes, avant le lever du rideau. Entrée. - Mouvement d'une voix ou d'une partie instrumentale qui vient se mêler à l'ensemble. - Une entrée est aussi le moment où apparaît un thème, dans le commencement ou dans le courant d'un morceau. - L'entrée de ballet, et primitivement entremets, est la partie d'un spectacle chorégraphique formant un tout par elle-même. Dans les opéras-ballets et les spectacles de Fragments, qui se jouaient au XVIIIe s., les entrées portaient des titres particuliers et pouvaient se représenter isolément. Les Éléments, de Lalande et Destouches (1725), comprenaient quatre entrées et un prologue, Les Fêtes d'Hébé, de Rameau (1739), trois entrées et un prologue. Encore en 1773, L'Union de l'Amour et des Arts, de Floquet, recevait le titre de « ballet héroïque en trois entrées ». Epinette. - Instrument de musique à cordes et et clavier, de la famille des clavecins, en usage du XVe au XVIIe siècle. Épisème. - Nom donné par les paléographes aux signes supplémentaires, modifiant la forme et le sens des signes habituels de notation, dans les manuscrits musicaux du VIIIe s. au XIe s. Il y a des épisèmes. qui, dans les manuscrits de l'école de Saint-Gall et ceux de l'école de Metz, indiquent les liaisons, d'autres, la grandeur de l'intervalle, les « rallentendo », les agréments, etc.; dans le manuscrit connu sous le nom d'Antiphonaire de Montpellier, des épisèmes de la notation alphabétique remplacent, en certains cas, la lettre qui exprimerait le degré inférieur du demi-ton : ce serait, d'après les Bénédictins, le signe du demi-ton, et non, comme quelques auteurs l'ont d'abord supposé, un signe exprimant le quart de ton. Équivoque. - Faculté pour un accord d'appartenir sans changement à plus d'une tonalité. L'accord ut-mi-sol, placé sur le premier degré, est l'accord parfait de tonique, dans le ton d'ut majeur; il peut être considéré comme accord du 4e degré dans le ton de sol majeur, du 5e degré dans les tons de fa majeur et fa mineur, du 6e degré dans le ton de mi mineur; ce sens multiple d'un même accord, ou amphitonie, permet la modulation par qui s'effectue en prêtant temporairement à l'accord un sens nouveau. Estampie. - Chanson à danser, d'origine peut-être provençale, en usage aux XIIe-XVe s., consistant en une série de petits thèmes qui alternent avec un refrain commun. On y voit l'origine du rondeau. Le nom provençal était estampida. Au XIIIe s., Jean de Grocheo l'appelle, en latin, stantipes et, au XIVeBoccace la nomme stampita. Esthétique musicale. - Etude de la beauté des oeuvres musicales. Et in terra. - Paroles sur lesquelles commence le chant du choeur, et par conséquent la pièce de musique, dans le Gloria in excelsis Deo, dont les premiers mots sont réservés à l'intonation du prêtre. Les anciens maîtres respectaient scrupuleusement cet usage liturgique souvent négligé par les modernes. Aussi, pour désigner un morceau de messe, disait-on l'Et in terra, au lieu de dire le Gloria de telle ou telle messe. Étoile (L'). - Ballet en deux actes représenté à l'Opéra de Paris le 31 mai 1897, musique de Wormser, scénario d'Adolphe Aderer et Camille de Roddaz. Les auteurs ont pris pour sujet de leur ballet-pantomime l'art même de la danse au théâtre. La scène se passe sous le Directoire. Le célèbre maître de ballet Vestris, en quête d'une étoile chorégraphique, la découvre en la personne de Zénaïde, la fille de la mère Bréju la fruitière. Zénaïde a la vocation : on le voit bien à la façon dont elle danse la bourrée avec son amoureux Séverin, domestique du saltimbanque Bobèche. Séverin, jaloux, s'oppose aux projets de Vestris. Mais le rusé naître de ballet fait signe à un sergent recruteur, qui saisit Séverin et l'enrôle dans la plus proche armée en partance. Engagée à l'Opéra, Zénaïde éclipse les autres étoiles, désolées de ses succès. Heureusement Séverin revient de l'armée, tout couvert de galons et de gloire, et Zénaïde, fidèle à ses premières amours, se précipite à son cou et renonce à la danse. La partition de l'Etoile est intéressante. L'auteur s'est préoccupé de traduire avec fidélité et réalisme les scènes populaires du livret. De là un emploi un peu exagéré et parfois bizarre des cuivres, auxquels le quatuor est trop sacrifié; de là certaines combinaisons de sonorités un peu déconcertantes; mais ces étrangetés d'ordre purement musical sont rachetées par des qualités réellement scéniques de mouvement et de vie. Étouffoir. - Partie du mécanisme du piano et de l'ancien clavecin à marteau, faite de petits tampons de drap, qui retombent d'eux-mêmes sur les cordes et en étouffent le son, aussitôt, que les doigts du pianiste cessent de presser la touche correspondante. L'invention, revendiquée en faveur d'un nommé Lemper, de Rudolstadt, a été restituée à son véritable auteur, Cristofori, qui l'appliqua en 1711 et fut suivi par Schroeter (1721) et Sébastien Érard (1823). C'est par l'action des étouffoirs que s'obtiennent les effets de sourdine au piano. Étranger (L'). - Action musicale en deux actes, poème et musique de Vincent d'Indy, représentée pour la première fois à Bruxelles, au théâtre de la Monnaie, le 7 janvier 1903, puis à l'Opéra de Paris le 4 décembre de la même année. Le compositeur a écrit lui-même en prose rythmée un livret symbolique, qui n'est pas toujours exempt d'obscurités. Dans un village des bords de l'Océan est venu se fixer un Etranger, qui s'est donné pour mission d'aimer les autres et de les secourir dans le péril. Il possède "une pierre de miracle", qui lui donne le pouvoir de calmer les tempêtes. Tous le haïssent, à l'exception d'une humble jeune fille, Vita, qui, délaissant son fiancé, le douanier André, se prend à aimer l'Etranger. Celui-ci, pour s'être laissé toucher par l'amour, ne se juge plus digne de commander à la nier. Il va partir, après avoir remis à Vita la pierre de miracle. Vita la jette à la mer. Une terrible tempête s'élève. L'Etranger monte sur le canot de sauvetage pour aller au secours d'un bateau en perdition. Vita seule ose l'accompagner, et tous deux sont engloutis. La musique est construite sur le système des leitmotive; les thèmes principaux se rapportent à deux idées l'idée de la mission, de l'apostolat de l'étranger, et l'idée de la mer (la force morale et la force de la nature); à la première se rattache le leitmotiv tiré de l'office du jeudi saint, celui de l'Emeraude, le thème de la confiance de Vita; à la seconde, l'invocation lyrique de Vita à la mer, les motifs d'orage, le fracas de la tempête au second acte. La facture témoigne dune réelle hauteur d'inspiration, d'une science approfondie des ressources de l'harmonie et de l'orchestration; science un peu laborieuse aussi, et fatigante pour l'oreille; car il arrive que la fraîcheur, la simplicité du sigle musical - qualités essentielles pourtant au théâtre - disparaissent parfois sous la perfection trop compliquée de la technique. Etude. - Morceau de musique gradué pour l'étude. Euouae. - Ce mot, placé à la fin des antiennes, est une abréviation neumatique des mots seculorum amen, dont les voyelles seules sont notées sur cinq, six, sept ou huit notes suivant les règles de la psalmodie; il sert à indiquer sur quel ton se chante le psaume qui doit suivre. Le mot euouae, que quelques auteurs ont regardé à tort comme une réminiscence du surnom donné à Dionysos (Evohé), se trouve dans tous les antiphonaires imprimés depuis Saint Grégoire, car il est indispensable au chantre pour entonner le psaume qui suit toujours les antiennes. (F. C.). Euphone (du grec eu = bien, et phôné = voix), instrument de musique inventé en 1790 par Chladni, de Wittemberg, modifié par lui en 1822, et dont les sons ressemblent à ceux de l'harmonica. ll consiste en une caisse carrée contenant 42 petits cylindres de verre, qu'on frotte longitudinalement avec les doigts mouillés, et dont la vibration se communique à des tiges métalliques situées à l'intérieur. - On appelle aussi euphone, un Jeu d'orgue à anches libres, employé pour la première fois dans l'orgue de la cathédrale de Beauvais. Il a été ainsi nommé à cause de sa douceur et des ressources qu'il offre à l'organiste pour varier l'intensité des sons. (F. C.). "On a ensuite donné ce nom, dit Hamel (Manuel du facteur d'orgues), à d'autres jeux également à anches libres, mais ne pouvant parler que sous une pression constante et réglée; d'où il résulte, qu'ils sont dépourvus d'expression. Les corps sont des tuyaux cylindriques terminés par un cône allongé. Ce jeu ainsi modifié réussit mieux dans les basses que dans le médium, et ses dessus n'ont aucun caractère propres".Exécution. - Exécution accessible à l'oreille d'une oeuvre musicale fixé par sa notation. - Manière d'interpréter un morceau musique. Exotisme. - Emploi, dans les oeuvres musicales européennes, de particularités modales, rythmiques ou mélodiques empruntées aux musiques extra-européennes. Exposition. - Première division de la fugue et la plus importante, dans laquelle on fait entendre d'abord le sujet dans une partie, puis la réponse dans une seconde, ensuite le sujet dans la troisième partie et la réponse dans la quatrième. Après l'exposition se place le divertissement, que suit, dans quelques fugues, une contre-exposition dans le ton principal. - En dehors du style fugué, on appelle exposition la première énonciation du thème sur lequel sera établi un morceau de sonate, de symphonie, etc. Expression. - Ensemble des nuances délicates qu exigent l'exécution, l'interprétation d'une oeuvre musicale. |
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