Kacchapî-Vînâ. - Instrument de musique indien, a cordes frottées cornme le violon. C'est l'instrument de musique le plus répandu au Bengale (Est de l'Inde, Bangldesh). Il doit le nom qu'il porte à la forme de la gourde qui sert de caisse sonore et qui ressemble au dos d'une tortue (kacchapa). Il est monté de cinq cordes; la première et la quatrième d'acier, les trois autres de laiton. On ajoute parfois sur le côté, en dehors du manche, deux petites cordes latérales d'acier, que l'on pince à vide. Le manche porte seize divisions, comme celles de la guitare. Un kacchapî-vînâ. Keraulophon, ou Kéraulophone. - Jeu d'orgue à bouche de la famille des gambes, produisant des sons doux analogues à ceux du cor. On le trouve entre autres dans les orgues de Saint-Sulpice et de Saint-Eustache, à Paris. Kôlon. - Terme de métrique usité dès le haut Moyen âge par les théoriciens, dans l'analyse mélodique, comme synonyme de « membre de phrase ». Kujawiak. - Danse polonaise qui tire son nom de sa province d'origine, Kujawy, et qui, apparentée musicalement à la mazurka, s'est mélangée à celle-ci dans les compositions de Chopin, par exemple dans ses Mazurkas opus. 6, n° 6, op. 30, n° 4, op. 41, n° 1, etc. Henri Wienawski a intitulé Kujawiak sa 2e Mazurka pour violon et piano, opus 13. Kyriale. - Recueil des chants de l'ordinaire de la messe, dont le premier est le Kyrie eleison. | Kyrie eleison. - Exclamation ou supplication religieuse, en usage dans les liturgies chrétiennes depuis les premiers siècles, introduite dans le texte de l'ordinaire de la messe immédiatement après l'Introït et réglée par le pape saint Grégoire le Grand, sous la forme qu'elle a conservée et qui se divise en trois parties, dont la première et la troisième comportent chacune trois répétitions des mots Kyrie, eleison, et la seconde, trois répétitions des mots Christe, eleison. Les différentes versions mélodiques de cette prière contenues dans les livres de chant liturgique maintiennent cette division en attribuant à chaque partie un dessin spécial, le dernier Kyrie eleison étant, d'ordinaire plus développé, plus orné, et quelquefois terminé par de longues vocalises. Le Kyrie eleison forme le premier des cinq morceaux dont se compose une « messe en musique ». Depuis les commencements de la polyphonie vocale, les compositeurs y ont maintenu la tradition d'un contraste mélodique et harmonique entre les trois parties. Souvent, chez les anciens maîtres, le Christe est traité en duo; toujours, le second Kyrie eleison est d'un tissu contrepointique particulièrement riche et serré. Une expression intense d'adoration et d'imploration se dégage des pièces que Josquin Després, Ockeghem, et leurs émules jusqu'à Palestrina, ont écrites en grand nombre sur ces simples syllabes exclamatives, dont à l'époque moderne les musiciens de l'école dramatique ne se sont guère servi que comme du véhicule nécessaire à l'émission des sons de la voix et à l'étalage d'un brillant savoir-faire. Le culte luthérien, jusque dans le XVIIIe s., continua d'admettre le chant du Kyrie eleison; on trouve dans les oeuvres de Henri Schütz et de J.-S. Bach des Kyrie eleison composés pour les voix, en contrepoint, ou pour l'orgue, en forme de choral varié. (Michel Brenet). |