|
. |
|
Inventaires > Dictionnaire de musique > B |
Bacchanale.
- Danse bruyante et tumultueuse, accompagnant
le culte de Bacchus. Dans la terminologie musicale
moderne, ce mot fut d'abord appliqué à des chansons bachiques,
insérées dans un recueil qui parut à Caen,
en 1615. Mais cette application resta exceptionnelle, et, en 1716, on retrouve
le mot servant de titre à quelques pièces de clavecin,
de Fr. Couperin. Vers 1800, Steibelt publia
à Paris un cahier de 12 bacchanales
pour le piano avec accompagnement de tambourin
(tambour de basque) ce genre de danse et de musique
eut une certaine vogue dans les salons, à l'époque du Directoire.
Des bacchanales furent introduites dans quelques ballets
et opéras. Celle d'Achille à
Scyros, de Cherubini (1804), fut imitée par Spontini dans un
morceau ajouté aux Danaïdes, de Salieri
(1817). La plus célèbre de toutes fut celle que Wagner
écrivit pour les représentations deTannhäuser
à Paris (1861). Le ballet de Maurice Ravel, Daphnis et Chloé,
se termine par une étincelante bacchanale. Aucune tradition de forme
ne limite, dans les pièces qui portent ce titre, l'invention du
compositeur, qui vise à réaliser, par l'animation des rythmes
et la richesse du coloris, la description musicale des scènes évoquées.
(Michel Brenet).
Bacchia, danse des Kamtchadales. Elle est d'un mouvement vif à deux temps, et on en marque la mesure en frappant fortement du pied la terre, et en poussant par intervalles de forts gémissements. C'est quelque chose comme ce que nous appelons la danse de l'ours. Bacchilique (Danse), danse des anciens Grecs, consacrée à Dionysos / Bacchus. Elle s'exécutait au bruit des sistres, des cymbales et des tambours, et était accompagnée de chants dithyrambiques. Bacchuber (Le), ancienne danse des Allobroges, qui s'est conservée dans notre département des Hautes-Alpes. Les danseurs, au nombre de 9, 11 ou 13, armés d'épées coures et sans pointe, exécutent avec gravité certaines figures. C'est quelque chose d'analogue à la pyrrhique grecque, moins la rapidité des mouvements. Bachique, se dit de toute chanson dont Dionysos / Bacchus, le vin et les buveurs sont l'objet, ainsi que de l'air qui lui est approprié. Les airs bachiques doivent se distinguer par la netteté, la franchise et la facilité de la mélodie, Le plus souvent ils ont un refrain, que l'on répète en choeur. De 1600 à 1800, on a écrit en France un nombre considérable de chansons et d'airs bachiques; il en existe plusieurs recueils imprimés. Depuis qu'il n'est plus de bon ton de chanter à table, ce genre de composition a disparu. Baguette. - Petit bâton terminé en boule ou en olive à l'une de ses extrémités et servant à battre le tambour, le tambourin provençal ou les timbales. Les baguettes du tambour se font en bois, celles des timbales, en baleine, avec une tête de bois recouverte de peau ou d'éponge. - On donne parfois ce nom au bâton dont se sert le chef d'orchestre pour diriger l'exécution. - Partie de l'archet. Long bâton mince et flexible qui porte la mèche de crins. Balafo, instrument de musique de la Guinée. C'est une espèce d'épinette creusée en dessous et élevée à un pied de terre. Du côté supérieur, il y a 7 petites clefs de bois, auxquelles sont attachées autant de cordes ou de fils d'archal de la grosseur d'un tuyau de plume et de la longueur d'un pied. A l'autre extrémité sont suspendues deux gourdes, qui reçoivent et redoublent le son. Le musicien est assis par terre au milieu de l'instrument : il frappe les clefs avec deux bâtons garnis à leur extrémité d'une petite balle recouverte d'étoffe; aux sons qu'il produit de cette manière s'ajoute le bruit de nombreux anneaux de fer suspendus à ses bras. (B.). Balaïka, Balalaïka ou Balaléïka, instrument de musique dont l'usage est très ancien citez les Russes et les Turco-Mongols. De forme elliptique, il porte deux cordes qu'on pince comme celles de la guitare; l'une sert pour jouer le chant, l'autre pour la basse. (B.). Ballade.
- Chanson ou espèce d'ode a plusieurs couplets ou strophes,
que l'on chante et qui souvent sert aussi d'air de danse. La ballade n'a
pas, en musique, de forme particulière comme c'est le cas en poésie.
A côté des ballades anciennes dont on ignore le nom des auteurs,
il faut citer celles de Burger (Léonore), Schubert (le Roi des Aulnes),
Boieldieu (la Dame blanche), Hérold (Zampa), Liszt, Brahms, Rubinstein
etc.
Bandore, en espagnol Bandurria. - Instrument à cordes, ressemblant au luth. Il fut inventé en 1566 par Jean Rose. (B.). Banjo. - Sorte de guitare rustique, à cinq cordes (plus une petite dite octave); la caisse de résonance du banjo est faite d'une membrane tendue sur un cercle de bois. Barbier de Séville (Le). - Opéra italien, livret imité de la comédie de Beaumarchais (Le Barbier de Séville), musique de Paesiello, représenté à Saint-Pétersbourg en 1780. - Cet ouvrage, digne du génie du maître, obtint un succès européen, et plusieurs morceaux méritent d'être signalés d'une façon particulière : la romance du comte Almaviva, l'air de la Calomnie, celui de Bartolo, le trio bouffe des éternuements de La Jeunesse et des bâillements de L'Eveillé, un trio charmant et le quintette de la fièvre. Cependant, malgré sa valeur, le Barbier de Paesiello se vit délaissé lorsque eut paru à Rome, trente-six ans plus tard, celui de Rossini. Barbier de Séville (Le), opéra bouffe italien, paroles de Sterbini d'après la pièce de Beaumarchais (Le Barbier de Séville), musique de Rossini, représenté à Rome le 26 décembre 1810. Rossini eut, dit-on, terminé sa partition en treize jours, et celle-ci ne brille pas seulement par l'inspiration, qui est d'une richesse éblouissante; elle brille aussi par le style, par la verve, par la grâce, ainsi que par sa forme et sa merveilleuse instrumentation. Elle est non seulement le chef-d'oeuvre de Rossini dans le genre bouffe, mais un chef-d'oeuvre au sens le plus complet du mot. Il en faudrait tout citer pour mettre en relief tout ce qu'elle contient de remarquable : et la cavatine de Figaro, Largo al factotum; et son duo avec le comte; l'air de celui-ci, Io son Lindoro; la scène du balcon; puis la cavatine de Rosine : Una voce poco fa; son duo avec Figaro; l'air de la Calomnie; le finale du premier acte; la scène de la leçon; le quintette de l'arrivée de Basile; le trio de la tempête, etc. Tout est merveille, tout est chaleur dans cette partition étonnante. dont il faudrait encore louer les délicieux récitatifs, si bien en scène et d'un si prodigieux accent. Barbitos ou Barbiton, instrument à cordes des Anciens, quelquefois confondu avec la lyre, mais dont il est impossible de déterminer la forme exacte. Il était plus grand que la lyre, et avait des cordes plus fortes. On en jouait avec un plectrum. Horace lui donne le surnom de lesbien, et en attribue l'invention à Alcée. Selon Athénée, qui le rapporte à Anacréon, il s'appelait aussi barmos. Dans un passage de Pindare, Terpandre est donné comme l'inventeur du barbitos. Strabon prétend que cet instrument n'est autre que la sambuque. Athénée l'identifie avec la pectis et le magadis; ce dernier avait 20 cordes, dont 10 à l'octave des autres. Le barbiton fut de bonne heure abandonné par les Grecs; à Rome, on l'employait dans les cérémonies religieuses d'une origine antique. (B.). Barcarolle. - Chanson de batelier et, surtout, du gondolier vénitien. Tout chant d'un rythme analogue. Bardiet, c.-à-d. chant de Barde, nom que Klopstock et d'autres poètes allemands de son époque ont donné à des poèmes le plus souvent religieux et guerriers, que l'auteur suppose être l'oeuvre d'un barde, ou à des chants de bataille reproduisant l'énergie sauvage des anciens Germains. Le bardiet est tout à la fois un chant et un récit, une sorte d'intermédiaire entre l'ode et l'épopée. Tels sont les trois morceaux de Klopstock intitulés la Bataille d’Hermann, Hermann et les princes, et la Mort d'Hermann. Bardit, Barditus (du celtique bard, poète ou chanteur), nom donné par Tacite (Moeurs des Germains, ch. III) au chant de guerre des anciens Germains. Quelques auteurs prétendent que c'était simplement un cri, une clameur confuse. Ammien Marcellin, qui écrit Barrthus (de baren ou baeren, crier), le compare au mugissement des vagues se brisant contre les rochers. Dans le Glossaire de Cyrille, Bardit désigne le cri de l'éléphant Barre. - Pièce de bois collée à l'intérieur des instruments 'à cordes. - Barres de mesures : trait vertical qui sépare les mesures. Barré, en italien capo tasto, genre de doigté particulier à la guitare. Il consiste à prendre dans la même touche deux ou trois cordes avec l'index de la main gauche. Si l'on en prend cinq ou six, c'est le grand barré. On simplifie ainsi l'exécution d'un bon nombre de passages difficiles. (B.). Baryton, Baryton (voix de). - Voix d'homme entre le ténor et la basse, qui com prend normalement une octave et une quinte, du la grave au fa naturel. - Personne qui a une voix de baryton. - Instrument de musique de la famille des saxhorns, en cuivre, à vent, à embouchure et à pistons, intermédiaire entre l'alto et la basse. Basse,
Basse (voix de). - Partie, voix, instrument
à cordes ou en enivre, ne faisant entendre que des sons graves.
- Personne qui
Basse-contre. - Voix de basse la plus grave. Basse-cor, instrument de musique imaginé en 1806 par Frichot. Ce n'était autre chose que le serpent d'église, dont la forme était rendue moins embarrassante, et dont les sons avaient acquis plus de justesse et d'égalité par l'adjonction de plusieurs clefs. Frichot le modifia en 1811 en ajoutant au diapason du serpent celui de la trompette, et le nomma basse-trompette. (B.). Basse danse. - Titre général donné, vers la fin du Moyen âge et jusqu'au XVIe s., à une ou plusieurs sortes de danses d'où les sauts étaient exclus. Le plus ancien et le plus précieux recueil de basses danses que l'on possède aujourd'hui est un manuscrit de la bibliothèque royale de Bruxelles, exécuté à la fin du XVe siècle pour Marie de Bourgogne. Il ne fournit que des indications musicales incomplètes, les mélodies étant notées en valeurs égales, sans précisions rythmiques. Vers la même époque, la basse danse comportait en Italie quatre mouvements successifs d'une rapidité croissante. Le livre de Danceries, de Gervaise (1554), contient plusieurs jolis airs de basse danse, qui portent des titres de chansons et le signe de la mesure binaire : mais l'Orchésographie (1588) déclare que toutes les danses de ce genre, celles dites communes ou régulières, et celles dites irrégulières, suivent le rythme ternaire ainsi battu par le tambourin : [une blanche-quatre noires]. La basse danse régulière était formée de reprises de seize mesures; elle se divisait en trois parties appelées Basse danse, Retour de la basse danse, et Tordion. On la regardait déjà comme démodée dans les dernières années du XVIe s. (M. B.). Basse-tuba, espèce de bombardon perfectionne par Wibrecht, chef des musiques militaires du roi de Prusse, et par Ad. Sax. Son étendue, la plus grande des instruments graves, est de 4 octaves, depuis le la, deux octaves au-dessous des lignes, clef de fa, jusqu'au la, une octave au-dessus de ces mêmes lignes. Impropre aux passages rapides, il est d'un effet puissant dans l'harmonie militaire. Le son du basse-tuba est plus noble que celui de l'ophicléide, et ressemble un peu à celui du trombone. (B.). Basse danse. - Basson. - Instrument à vent et à anche, qui forme dans l'orchestre la basse du quatuor des instruments en bois. (Son étendue est de trois octaves et une quinte). Basson russe. - Bataille, composition musicale dans laquelle on s'est proposé d'imiter avec des sons les bruits de la guerre et les divers accidents d'une bataille. Vogel exécutait sur l'orgue la prise de la Bastille, de manière, dit-on, à faire illusion. On a écrit des batailles de Prague, de Jemmapes, de Marengo, d'Austerlitz, d'Iéna, etc., pour l'orchestre ou pour l'orgue. Ce furent de folles entreprises, auxquelles l'art ne se prêtait pas, et dont on vit tout le ridicule, quand des arrangeurs imaginèrent de réduire ces batailles pour le piano, pour deux clarinettes, et même pour deux flageolets. (B.). Bâton. - Petite baguette courte et rigide de bois ou d'ivoire, que le chef d'orchestre tient à la main pour marquer la mesure. Bien que l'usage primitif fût de conduire par les mouvements de la main, on constate dès le Moyen âge l'emploi du bâton et du bruit des coups frappés pour rallier les chanteurs. Telle est l'origine bâton cantoral, devenu un symbole sans utilité musicale directe de la dignité de Chantre dans les églises cathédrales et collégiales. Sur la limite du XVIIe et du XVIIIe s., le « Maître de Musique », ou chef présidant à une exécution, se servait d'un lourd bâton ou d'une canne dont il frappait le plancher ou une table posée devant lui. Par réaction contre ce bruit anti-musical, le baton fut abandonné pour un rouleau de papier, si bien qu'en voyant Spohr, à Londres, en 1820; diriger au bâton, on crut à une innovation. Les préférences des chefs d'orchestre se sont partagées depuis lors entre l'archet et le bâton. Les musées d'instruments conservent quelques bâtons de maîtres célèbres. - Le nom de bâton est aussi donné à la barre de silence, lorsqu'elle occupe plus d'un interligne de la portée. (M. B.). - Bâton est encore l'ancien nom des baguettes du tambour, et des trois manières qui étaient, usitées pour s'en servir, à l'époque de Louis XIII. Battement. - En acoustique, c'est le renforcement du son, dû à la coïncidence passagère des mouvements vibratoires. Dans un unisson fourni par deux voix ou deux instruments, il se produira un battement par seconde, si l'un des deux agents sonores fait, dans le même temps, une vibration de plus que l'autre, deux battements, si l'excédent du nombre des vibrations est de deux, et ainsi de suite. Le phénomène des battements équivaut pour l'oreille à l'impression produite sur l'oeil par le vacillement d'un rayon de lumière; il est perceptible, dans les sons graves, à l'ouïe la moins exercée et lui devient supportable, puis indifférent, dans les octaves aiguës. C'est en vérifiant l'absence ou la fréquence des battement que les acousticiens observent la pureté théorique des sons et que les facteurs d'orgue éprouvent la justesse de l'accord de deux tuyaux semblables. Helmholtz, reprenant une proposition de Sauveur, a essayé de trouver dans l'étude des battements l'explication de la consonance et de la dissonance. - Battement est également l'ancien nom du trille court, ou mordant et aussi le nombre des répétitions de la même note dans un trille. (M. B.). Batterie. - Formule rythmique constituant un signal exécuté par le tambour: L'Orchésographie (1588) donne la notation des deux batteries appelées Marche française et Tambour des Suisses, en usage sous les Valois dans les troupes françaises et suisses au service du roi de France, d'une batterie en rythme ternaire, devenue plus tard le pas redoublé, et d'une batterie binaire rapide, jouée « quand les soldats approchent l'ennemi de près », qui est le pas de charge. Au temps de Mersenne (1636), il y avait huit batteries réglémentaires dans l'armée française : l'Entrée, la Marche, la double Marche, l'Assemblée, le Ban, la Diane, la Chamade et l'Alarme. L'ordonnance qui est entrée en vigueur plus tard dans l'infanterie française comprend 24 formules, dont les principales sont : Au drapeau, la Générale, Aux champs, le Ban, l'Assemblée, le Réveil, la Diane, l'Extinction des feux, la Retraite, la Charge, et plusieurs rythmes de marches. - Le mot batterie désigne aussi une formule d'exécution d'un accord brisé répété pendant plusieurs temps ou plusieurs mesures. - Enfin, on nomme batterie l'ensemble des instruments de percussion. (M. B.). Bayadère. - Danseuse de l'Inde. - Par extension, danseuse de théâtre. Bec. - Embouchure de la flûte droite, du flageolet, de la clarinette. Sa forme est aplatie en dessus, légèrement convexe en dessous. On le tient en bouche de manière à recouvrir presque entièrement la partie vibrante de l'anche. - Le bec est aussi un petit morceau de plume de corbeau, taillé en pointe et adapté au sautereau pour griffer la corde de l'épinette. - On parle encore de bec pour désigner la pointe de laiton ou de fil de fer fichée dans le cylindre d'un instrument mécanique pour accrocher au passage l'anche libre, productrice du son. Bécarre ou Béquarre. - Signe d'accident ou d'altération par lequel une note précédemment diésée ou bémolisée est ramenée à son état naturel. Le double bécarre remplit le même office à l'égard du double dièse et du double bémol. Il n'a d'effet que sur cette note et sur celles de même nom qui se trouveraient dans la même mesure. Si la note que précède le bécarre était diésée ou bémolisée à la clef, il faudrait replacer le dièse ou le bémol devant cette note, dans le cas où, reparaissant dans la même mesure, elle ne devrait plus être affectée par le bécarre. Pour passer d'un ton mineur à son majeur synonyme, par exemple d'ut mineur à ut majeur, on arme la clef d'autant de bécarres qu'il y avait de dièses ou de bémols auparavant. On ne se servait autrefois du bécarre que pour effacer le bémol, et c'était le bémol qu'on employait pour effacer le dièse. (B.). Bedon, espèce de tambour de basque, garni de castagnettes qui frappent les unes contre les autres quand on le fait résonner avec les doigts. On s'en sert au Pays basque. Autrefois on appelait encore bedon ou tambour de Suisse un énorme tambour à deux faces, qu'on frappait avec deux petites baguettes. (B.). Behaigne (Flûte), instrument de musique du Moyen âge, ainsi nommé de la Behaigne (Bohème). On a supposé que c'était la guimbarde. (B.). Bêlement. - Cri du mouton. il a été imité musicalement, entre autres par Marcello et par Haydn, dans les Saisons. Bémol. - Signe d'accident ou d'altération par lequel une note naturelle se trouve abaissée d'un demi-ton. Le double bémol baisse la note de deux demi-tons. Dans la musique imprimée ou copiée, jusqu'au milieu du XVIIIe s., le bémol placé après un dièse fait l'office de bécarre et ramène la note à son état naturel. Dans le chant grégorien et le plain-chant, et dans la musique ancienne non modulante, le bémol est le seul signe d'accident en usage et se place uniquement devant le si, la notation du chant liturgique étant relative, et non absolue, et supposant une transposition sur le degré de l'échelle convenable à la voix. Berceuse. - Chanson
destinée à bercer, à endormir les enfants. C'est une
des formes primitives du chant populaire, qu'on trouve à toutes
les époques et chez tous les peuples, réduite souvent à
quelques douces et monotones inflexions vocales, sur une très simple
invocation au sommeil. Telles sont la berceuse de la grande Lande,
|
Bergamasque. - Air
de danse, en usage au XVIIIe
siècle, dont le nom semble indiquer qu'il tire son origine de la
ville de Bergame, et dont la plus ancienne
mention se rencontre dans le Songe d'une nuit d'été,
de Shakespeare. On en trouve dans divers
recueils du sonates pour violon et pour luth.
On cite une bergamasque chantée dans le troisième livre des Villote de F. Azzaiolo (1569), une bergamasque instrumentale, dans le Thesaurus harmonicus de Besard (1603). Celle-ci est formée de petits segments égaux de deux mesures qui retombent tous sur la tonique. Un peu plus tard, le titre de bergamasque s'attache à des thèmes courts traités en forme de basse contrainte, comme la chacone et la passacaille. L'un d'eux reparaît, avec quelques changements, chez Frescobaldi (1635), Fasolo (1645), Scherer (1664) et Bach, qui le traite dans la dernière des variations dites de Goldberg. A l'époque moderne, le violoncelliste Piatti (morte en 1878), qui était de Bergame, a intitulé Bergamasque une pièce en mesure à 6/8, dont l'allure est celle d'une contredanse vive. La Suite bergamasque, de Claude Debussy; pour le piano (1890), comprend un prélude, menuet, clair de lune et passe-pied. (M. B). Bibasis, sorte de danse gymnastique à laquelle se livraient les Spartiates. Elle consistait à sauter rapidement, en se frappant par derrière avec les talons : on comptait le nombre des sauts successifs, et un prix était décerné au vainqueur. Un vers de l'Onomasticon de Pollux nous apprend qu'une jeune fille fit mille sauts de suite. On voit cet exercice représenté dans les peintures d'Herculanum et sur les pierres gravées. (B.). Bigophone ou Bigot phone. - Instrument populaire, en zinc, appelé ainsi du nom de son inventeur, Bigot (1883). C'est une sorte de mirliton muni d'une embouchure dans laquelle on chante. Le son de la voix se répercute sur une petite feuille de papier mince tendue sur une ouverture latérale. Des réunions de « bigotphonistes » avaient lieu en 1910 dans le XIVe arrondissement de Paris. Bischkurr, instrument de musique de l'Asie centrale. C'est une espèce de flûte, longue d'un peu plus d'un mètre; la pièce du milieu est faite de bois dur ou d'os; l'embouchure et le reste sont de fer-blanc et de cuivre. (B.). Biscrome, mot italien écrit quelquefois par les compositeurs de musique ou par les copistes sous une suite de notes égales, pour indiquer que l'exécutant doit diviser en triples croches les valeurs de toutes ces notes, selon la division réelle qui se trouve faite au premier temps. (B.). Bissex, instrument de musique analogue à la guitare, monté de 12 cordes, dont 6 sur m manche et 6 en dehors à vide, et ayant une étendue de trois octaves et demie. Il fut inventé en 1770 par un nommé Vanhocke, attaché à l'Académie royale de musique de Paris, et disparut avec lui. (B.). Blanche. - Figure de note évidée en forme d'une ronde munie d'une queue; sa valeur est égale à la moitié de celle de la ronde. - Se dit aussi d'une voix sans timbre. Boandah, instrument de musique des Birmans, formant une basse à leur musique concertante. C'est un assemblage circulaire de tambours de différents diamètres, que le musicien frappe avec violence. (B.). Bobisation, Bebisatio ou Bocedisatio, mots qui désignaient une façon de solfier usitée autrefois dans les Pays-Bas. On employait les 7 syllabes bo, ce, di, ga, Io, ma, ni pour désigner les notes de la gamme, au lieu des 6 qui étaient usitées ailleurs, ut, ré, mi, fa, sol, la. Cette méthode, qu'on appelle solmisation belge, fut inventée vers le milieu du XVIe siècle par Hubert Waelrant, qui ne l'enseigna que par la pratique; un autre Belge, Henri de Putte, la publia à Milan en 1599. Quelques années après, un certain Calwitz la fit connaitre en Allemagne, et prétendit en être l'auteur. En France, Pierre de Urena et Jean Lemaire proposèrent des systèmes analogues, et sans plus de succès. Daniel Hitzler imagina à son tour une solmisation par les syllabes la, be, ce, de, me, fe, ge, et Graun en inventa une autre, dite damenisation, au moyen des syllabes da, me, ni, po, tu, la, ba. (B.). Bocal, nom donné : 1° au petit tuyau de cuivre recourbé qui porte le vent de la bouche de l'exécutant dans le corps du basson; 2° au petit hémisphère concave de métal, d'ivoire ou de bois dur, percé par le milieu, et qui sert d'embouchure pour jouer du cor, du trombone, du buccin, du serpent, etc. (B.). Bocane. - Sorte de danse en vogue au XVIIe siècle et inventée par le fameux maître à danser Jacques Cordier, dit Bocan (né vers 1580). Bois. - Matière végétale employée pour la fabrication des instruments de musique. Le choix des essences est d'une grande importance pour la qualité de chacun d'eux. Le nombre des variétés employées, tant par la lutherie que par la facture d'orgues et de pianos est extrêmement élevé. Suivant là partie du tuyau et le genre de sonorité que l'on veut obtenir, les tuyaux d'orgue en bois se font en chêne, en érable, en noyer, en poirier, en sapin rouge. Dans la construction d'un violon et de son archet entrent les bois de sapin, d'érable, d'ébène, et diverses essences exotiques. - On désigne souvent par l'abréviation bois le groupe des instruments à vent ordinairement en bois qui font partie de l'orchestre, hautbois, cor anglais, clarinette, basson. (M. B.). Boîtes d'expression, nom donné, dans l'orgue, à des buffets ou caisses à parois mobiles qui renferment les jeux. Ces boîtes d'expression offrent de grandes ressources à l'organiste; car, suivant qu'il les ouvre ou qu'il les forme au moyen d'une pédale, il obtient des crescendo et des decrescendo, ainsi que des effets d'écho, qui lui permettent de nuancer son jeu et de le rendre expressif. (F. C.). Boléro. - Air de danse ou de chant, très usité en Espagne, et qui, dit-on, tire son nom d'un danseur. Il est à trois temps, presque toujours dans le mode mineur, et accompagné par la guitare ou par un pizzicato d'instruments à cordes; on y joint aussi les castagnettes. Un rasgado redoublé sur la seconde moitié du 1er temps donne au rythme un effet charmant. Ce rythme authentique, noté par Gevaert, diffère entièrement de celui qu'ont employé plusieurs compositeurs du XIXe s., Méhul, Les Aveugles de Tolède (1806), Auber, Le Domino noir (1837), Berlioz, Benvenuto Cellini (1838), Chopin, Boléro pour piano, op. 19, et qui se modèle sur le type classique de la polonaise. Il y a des boléros dans les opéras de Cendrillon, Joconde, la fête du village voisin, Ne touchez pas à la reine. Bombarde. - Instrument à vent en bois, à anche double, l'un des ancêtres du hautbois. On le construisait dès le XIVe s. en plusieurs dimensions formant une famille complète. Le modèle aigu, percé de sept trous, appelé en Italie piffero ou, d'après son emploi par les pâtres, piffero pastorale, a seul survécu, comme instrument populaire, en Bretagne, où il s'associe au biniou. Pendant la guerre de 1914-1918 on a vu ces deux types agrestes d'instruments s'associer ou se substituer au tambour et au clairon dans la clique d'un ou deux régiments bretons. - Dans l'orgue, la bombarde est le jeu de trompette, à anche, de seize et de trente-deux pieds. Ce dernier est appelé quelquefois contre-bombarde. Clavier où l'on place ce jeu : le clavier de bombarde est le plus puissant des grandes orgues. (M. B.). Bombardon. - Ancien instrument à vent, en bois, formant le type le plus grave de la famille des bombardes et pour cette raison appelé quelquefois contrebasse de bombarde. Le musée du Conservatoire de Paris en possède un spécimen construit par Delusse vers 1760 et dont le tuyau mesure 2,15 m de longueur. - Bombardon est aussi le nom donné par les facteurs belges à un instrument à vent en cuivre, à tube conique et à pistons, de grandes dimensions, qui, sauf quelques divergences de détail, est appelé en France' basse et contrebasse, et plus préci-. sément saxhorn contrebasse, et en Allemagne' Tuba et Bass-tuba. Le Bombardon se fabrique en plusieurs tons et sur différents patrons : 1° le plus aigu est en fa, avec pour son fondamental le fa du jeu de 16 pieds de l'orgue et pour longueur théorique 3,93 m; on le nomme aussi bombardon en ut, à cause de l'habitude d'écrire sa partie en notes réelles;Le système à 3 pistons a été longtemps le plus répandu. On y substitue aujourd'hui le système à 4 ou à 5 pistons. Grâce à ce mécanisme, l'instrument fournit une gamme chromatique complète d'au moins 2 octaves. Rarement introduit dans l'orchestre symphonique, le bombardon ou les instruments similaires fournissent à l'orchestre militaire des basses d'une sonorité pleine et égale. Pour en rendre le grand modèle plus maniable dans une troupe en marche, on lui a donné en Autriche la forme circulaire d'une énorme trompe de chasse, au centre de laquelle passe le corps de l'exécutant, le poids du tube portant sur son épaule gauche. Cette variété a reçu le nom d'Helicon. (M. B.). Bombo, mot employé par les musiciens italiens pour désigner la répétition d'une note sur le même degré, lorsque les instruments à vent doivent augmenter tant soit peu le volume d'air et les instruments à cordes appuyer un peu l'archet à chacune des notes répétées. C'est ce qu'expriment les points et la liaison qui surmontent ces notes. (B.). Bombulum, instrument de musique décrit par saint Jérôme. C'était une espèce de carillon, composé de 24 clochettes mises en branle les unes par les autres, et attachées à une colonne creuse en métal, qui en répercutait avec force les sons à l'aide de 12 tuyaux. On retrouve cet instrument représenté, avec plus ou moins de modifications, dans des manuscrits du IXe et du Xe siècle : une sorte de potence en métal creux, formant à l'intérieur un double tuyau enroulé, soutenait à son extrémité, par une chaîne conductrice du son, une table sonore revêtue d'écailles de cuivre et aux branches de laquelle étaient suspendues des clochettes; quand on agitait ces clochettes, l'instrument répercutait les sons avec un éclat surprenant. (B.). Bombyx, instrument de musique des anciens Grecs, espèce de chalumeau, fait en roseau, et difficile à jouer, à cause de sa longueur. (B.). Bouffe. - Qualificatif d'un genre comique très marqué. Le titre d'opéra-bouffe, traduction de l'italien opera buffa, a longtemps désigné les ouvrages italiens de genre léger, et comique. Il fut de bon ton, dans le public français durant la première moitié du XIXe s., de dire les Bouffes pour désigner le théâtre où se jouait ce répertoire et la troupe qui l'interprétait. C'est en conséquence de cet usage qu'Offenbach donna le titre de Bouffes-Parisiens au théâtre qu'il ouvrit à Paris en 1855 et dont il assura la vogue par ses opérettes. Bourdon. - Corde ou tuyau sonnant à vide dans la vielle à roue, la cornemuse et les instruments similaires, et qui fait entendre constamment sous les parties supérieures l'accompagnement uniforme d'un son grave invariable. - On donne aussi le nom de bourdon, en raison de leur gravité, à la corde la plus basse du luth et autrefois à la quatrième corde du violon; à la plus grosse cloche d'un carillon ou d'une sonnerie; à plusieurs jeux d'orgues, en tuyaux bouchés, qui fournissent, les bases principales de la sonorité et comptent parmi les jeux essentiels d'un instrument, quelles qu'en soient la disposition et la richesse. On construit, des bourdons de 16, de 8 et de 4 pieds et, comme jeu de pédales, un bourdons de 32 pieds, appelé soubasse ou sous-basse, qui donne des sons d'une ampleur sans égale. (M. B.). Bourgeois de Nijni-Novgorod (Les). - Opéra en cinq actes, de P. Kelaschnikow, musique de Edouard Napravnik, chef d'orchestre de l'Opéra impérial russe, représenté au théâtre Marie, de Saint-Pétersbourg, en 1868. Cet opéra est quelquefois mentionné sous le titre de Nizegorodnis. Bourrée. - Ancienne danse française, demeurée populaire dans les provinces du Centre. Elle est connue sous deux formes : 1° La forme binaire, qui se note sous le signe alla breve, ou C barré; c'est elle que les maîtres du XVIIe et du XVIIIe s. ont adoptée pour l'introduire dans leurs suites. Le manuscrit de Cassel, publié par Écorcheville, qui contient des airs français de 1640-1670, destinés à la danse, présente habituellement la bourrée divisée en deux parties, de 4 et de 8 mesures, avec reprises, commençant par une anacrouse. C'est le modèle suivi par Fischer (1696), et par Bach, dans ses Suites anglaises, et qui se rapproche de très près de la gavotte. Le musicien Mouret a composé de jolis airs de ce genre. La bourrée fut introduite à la cour par Marguerite de Valois en 1565, et y jouit d'une grande faveur jusqu'au règne de Louis XIII. Elle y reparut sous la Régence.La bourrée dite montagnarde n'est dansée que par des hommes, qui portent des bâtons suspendus aux bras et parfois des grelots aux chevilles. La musique en est instrumentale. Cependant des paroles de chansons en auvergnat ou en limousin sont souvent disposées sur des airs de bourrée. En passant du domaine populaire au domaine artistique, la bourrée à 3 /8 a pris le nom de passe-pied. (M. B.). Brabançonne (La). - Chant national belge. Sa composition se rapporte aux événements de 1830, qui consacrèrent l'indépendance de la Belgique. L'acteur Jenneval en avait écrit et récité les paroles, que le chanteur et compositeur François Van Campenhout, Campenhout, artiste obscur que le roi Léopold prit pour maître de chapelle, s'offrit à mettre en musique. La première exécution publique eut lieu sur la scène du théâtre de la Monnaie, à Bruxelles, le 12 septembre 1830. Ainsi La Brabançonne fut d'abord le chant de la révolution, avant de devenir le chant de la nation belge. Braiment. - Cri de l'âne. Il a été imité musicalement par Philidor dans Le Maréchal-ferrant (1761), par Mendelssohn dans Le Songe d'une Nuit d'été. Branle.
- Ancienne danse populaire en France
Brève. - Terme emprunté à la métrique de l'Antiquité, où la brève représentait l'unité de durée, le temps premier indivisible dont les autres signes exprimaient les multiples. En passant dans la notation musicale, la brève conserva la même acception et fut représentée par un point, puis par une figure de note noire carrée, sans queue, dont l'usage s'est maintenu dans le chant liturgique. La notation proportionnelle, depuis le XIIIe s., admit sa division en trois ou en deux semi-brèves, selon le principe du tempus perfectum et du tempus imperfectum, et la figura plus tard par un signe de forme carrée, évidée et sans queue, qui reçut à l'époque moderne le nom de carrée. Broderie. - Dans son acception générale, ce mot désigne en musique toute espèce de fioriture ou de formule ornementale ajoutée à une mélodie; les théoriciens modernes le réservent à la catégorie de sons accessoires que Gevaert a appelés « notes amplificatives » et qu'il a comparés à « des excroissances ornementales produites autour du tronc mélodique ». On classe la broderie, ainsi entendue, parmi les « artifices mélodiques », et on la soumet à des règles minutieuses, d'après lesquelles la broderie est dite inférieure ou supérieure, diatonique ou chromatique; elle se pose sur l'un des degrés voisins du son principal, appelé « note brodée »; elle peut être double, si elle touche, après la note brodée et avant d'y revenir, le degré au-dessus ou au-dessous; sa durée est facultative, mais les valeurs faibles sont recomnmandées; elle se place de préférence sur le temps faible ou la partie faible du temps; on l'admet dans plusieurs parties harmoniques à la fois; elle se différencie de la « note de passage », en ce qu'elle implique le retour au son principal, au lieu d'aboutir à un son nouveau. (M. B.). Brunette. - Petite composition à voix seule, avec ou sans accompagnement instrumental, sur un sujet champêtre, tendre ou enjoué. Les brunettes furent à la mode sur la fin du XVIIe s, et au commencement du XVIIIe s. Elles tiraient leur origine des bergerettes et des villanelles de l'époque précédente, et leur nom, probablement, d'une pièce répandue sous le règne de Henri IV, intitulée Le Berger Tircis ( refrain : Ah! petite brunnete! Ah! tu me fais mourir!). L'éditeur Ballard publia depuis 1703 trois recueils de brunettes, pour la plupart anonymes. Elles se divisaient ordinairement en deux parties répétées chacune deux fois et dont la reprise comprenait dé légères broderies ou « diminutions ». (M. B.). Buccin. - Ce nom, qui désignait chez les Romains une trompe semi-circulaire de grandes dimensions, fut donné pendant la Révolution à l'un des instruments pseudo-antiques employés aux exécutions en plein air, dans les fêtes civiques, et presque immédiatement abandonnés. On a ensuite appelé buccin une variété de trombone dont le pavillon affectait la forme d'une tête d'animal fantastique et qui figura dans quelques orchestres militaires. Il en existe un spécimen au musée du Conservatoire de Paris. (M. B.). Buccine. - Instrument de musique des Anciens. C'était une espèce de trompe en airain, qui ressemblait d'abord à une conque marine; et à laquelle on donna plus tard une forme circulaire. Elle était terminée quelquefois par un pavillon qui, lorsqu'on jouait, remontait au-dessus de la tête du musicien. La buccine avait une grande puissance de son; les Romains s'en servaient pour faire des signaux à bord des navires, pour indiquer dans les camps les heures de repos et les veilles (de là les expressions buccina prima, secunda, etc., marquant la 1re, la 2e veille), et pour sonner la charge avant le combat. Ils l'employaient aussi dans les pompes des sacrifices. (B.). Bûche. - Instrument populaire appelé, selon les régions, bûche ou basse des Flandres, Nordiske Balk, épinette des Vosges. C'est une variété assez grossière et d'ailleurs peu répandue de tympanon, consistant en une caisse plate posée horizontalement et sur laquelle sont tendues de quatre à huit cordes que l'on griffe avec un bec de plume ou que l'on frappe avec un bâtonnet. Bucoliasme. - Chanson de bergers chez les anciens Grecs. Buffo, nom donné par les Italiens au chanteur qui joue un rôle comique dans l'opéra. Il paraît venir du latin buffo, désignant l'acteur qui paraissait sur le théâtre, les joues gonflées, pour recevoir des soufflets. On distingue, dans les troupes lyriques italiennes, le buffo primo, le buffo secondo e terzo, le buffo nobile, le buffo di mezzo carattere, le buffo caricato, le buffo cantante e comico. Bugle. - Sorte de trompette à vent, en cuivre, à embouchure, et à pistons, dont le son est plus doux et plus moelleux que celui du cornet. - Le bugle est en si bémol; son étendue est de deux octale et demie ; il s'écrit en clef de sol. - Petit bugle, instrument plus petit que le bugle et dont le son est très aigu : le petit bugle est en mi bémol. Buisine. - Ancien nom d'une sorte de trompette souvent mentionnée au Moyen âge comme instrument guerrier. Son nom dérive de la buccina latine, mais sa forme est différente, car l'instrument romain était recourbé, tandis que la buisine, maintes fois figurée depuis le XIe siècle, est un long et mince tube droit terminé par un large pavillon. Le son en était clair et perçant, en raison de l'étroitesse du tube. La Chanson de Roland, qui l'associe au cor, parle des « claires buisines », et les poèmes allemands donnent le même qualificatif à la « pûsine » ou « busîne ». (M. B.). Burletta (de burlare, se moquer), nom donné par les Italiens à de petits opéras dont le sujet est badin et léger. Busca tibia, instrument à vent des Anciens. Il avait la forme de notre cornet, et était fait d'ossements d'animaux. (B.). |
La lettre B, la deuxième
de l'alphabet désigne, dans la notation alphabétique, le
deuxième degré de la gamme diatonique, le premier, ou A,
étant le la.
Lorsque fut adopté le système des hexacordes et des muances (XIIe s.), une distinction dut s'établir, entre la forme donnée au B, selon qu'il représentait, dans l'hexacorde dur, le si naturel ou, dans l'hexacorde mou, le si bémol. On figura donc le B sous deux aspects : un b minuscule à panse carrée, dit b quadratum ou b quadrum, b quarre, b carré, qui fut l'origine du bécarre actuel et qui désignait le si naturel, et un b minuscule à panse arrondie, le b rotundum, qui exprimait le si bémol et qui est devenu le bémol. Au XVe s. apparut le b cancellatum, ou b traversé d'une croix ayant pour effet de hausser la note d'un demi-ton, et qui fut la forme primitive du dièse. La terminologie musicale allemande, pour maintenir la distinction entre le si bémol et le si naturel, ou bécarre, dans la nomenclature alphabétique, se sert du B pour le si bémol et de l'H pour le si naturel. En Angleterre, en Hollande, etc., le B désigne purement et simplement le si. La lettre B est par ailleurs l'abbréviation pour le mot basse. |
. |
|
|
|||||||||||||||||||||||||||||||
|