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Les dais sont des pierres saillantes sculptées, disposées en forme d'auvent pour abriter des statues adossées à une muraille, soit à l'intérieur, soit à l'extérieur des édifices. Les dais ne commence guère à faire, leur apparition que vers la fin de l'ère romane, au XIIe siècle. Ce genre d'ornementation fut d'abord appliqué aux statues des portails. A Moissac, les dais sont une simple dalle taillée sur ses faces en forme d'arcade. Plus souvent, pendant l'époque romane, les dais ont l'aspect de petits édifices ornés de tours. Ces dais reproduisent alors généralement des types architectoniques d'une époque antérieure. Quand la statue est adossée à une colonne, le dais se rattache à cette colonne et fait corps avec elle. Les statues de la Vierge, dans les églises ou dans le tympan des portails, sont souvent abritées sous un dais en forme de ciborium ou de niche. Citons la Vierge du retable de Carrières-Saint-Denis, celle du portail royal de Chartres, celle de la porte Sainte-Anne à la cathédrale Notre-Dame de Paris. Jusqu'au milieu du XIIIe siècle, chaque statue a son dais particulier, et les dais d'un même portail sont variés. Au contraire, à partir du milieu du XIIIe siècle, ils sont tous semblables et forment une arcade continue. On trouve déjà un exemple de cette disposition à la porte de la Vierge, à la façade occidentale de Notre-Dame de Paris dont la construction remonte à 1220 environ. A partir du milieu du XIIIe siècle, les dais servant d'abri a des statues juxtaposées cessent de présenter des formes variées; ils sont presque toujours semblables entre eux, et figurent une ceinture d'arcatures surmontées de pinacles ou clochetons, et parfois, surtout en Bourgogne, de pyramides très élancées. Au XIVe et au XVe siècle, les dais sont décorés avec le plus grand luxe, comme ceux qui encadrent le portail méridional de l'église Saint-Germain-l'Auxerrois, à Paris (photo ci-dessous). Dais de l'église Saint-Germain l'Auxerrois (XVe s.), à Paris. © Photo : Serge Jodra, 2009. Les dais du XIVe siècle sont ornés de frontons triangulaires séparés par des clochetons reposant sur des colonnettes; le dessous du dais est taillé en voûte. Citons, par exemple, les dais du porche de Saint-Urbain de Troyes et ceux du porche de l'église de Semur-en-Auxois. C'est au XIVe siècle que se répand l'usage d'abriter sous des dais les statues qui ornent l'intérieur des édifices. Au XVe siècle, les dais se surchargent de clochetons et de pyramides entremêlés de contreforts. Ceux qui forment arcature s'appuient quelquefois sur des piliers très déliés, entre lesquels les statues sont placées, sur une saillie continue, de façon qu'elles paraissent former des groupes et faire partie d'une même scène. Le XVIe siècle conserva l'usage des dais, par exemple à l'église Saint-Michel de Dijon et à la cathédrale de Tours, mais, à l'exemple de ceux du siècle précédent, il les surchargea d'ornements et les refouilla à l'excès. On donne encore le nom de dais aux couronnements saillants des stalles de bois et des retables d'autel. La fantaisie des artistes du Moyen âge a produit en ce genre des ouvrages d'une richesse d'ornementation et d'une finesse d'exécution souvent admirables. (NLI / M. Prou). |
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