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Bamako

Bamako (anc. Bamakou, Bammako) est la capitale du Mali, dans la zone sahélienne de l'Afrique de l'Ouest, sur les rives du fleuve Niger, à environ 1200 km au sud-est de Tombouctou et à 500 km au nord de la Côte d'Ivoire. La ville est bâtie à une altitude moyenne de 350 mètres, sur un plateau, et encadrée par des collines et des vallées. Peuplée aujourd'hui de 1,3 million d'habitants (près de 3 millions si l'on considère l'agglomération), Bamako n'était encore, au début du XXe siècle qu'un village (situé à 1500 m du grand fleuve) d'environ 1000 à 1100 habitants, mais déjà capitale d'un petit pays, qui comprenait 23 villages et une population de 4000 à 5000 habitants.
    
GĂ©ographie.
GĂ©ographie physique.
La ville est dominée par des collines qui s'élèvent par endroits à plus de 500 mètres. Ces collines font partie de la chaîne de montagnes de Dorsale du Manding, un système de montagnes qui borde la vallée du fleuve Niger. La vallée du Niger, est une vaste plaine alluviale. Elle joue un rôle important dans l'agriculture et constitue un élément clé du paysage urbain de Bamako. Le fleuve lui-même, outre qu'il constitue une ressource vitale pour l'approvisionnement en eau, l'agriculture et la pêche, est axe important pour le transport. Le fleuve est également un élément essentiel de la vie de Bamako, avec de nombreux quartiers qui se développent sur ses rives.

Bamako possède un climat tropical de type sahélien. Il existe une saison sèche (de novembre à mai) et une saison des pluies (de juin à octobre). La température peut dépasser les 40 °C pendant la saison sèche, tandis que les températures nocturnes peuvent être plus fraîches. En saison des pluies, les températures restent plus modérées, avec des températures moyennes autour de 30 °C. La saison des pluies apporte des précipitations annuelles variant de 600 à 1 000 mm, mais elles sont souvent irrégulières et peuvent provoquer des inondations dans certaines zones.

GĂ©ographie humaine.
Bamako est la ville la plus peuplĂ©e du Mali, avec une population estimĂ©e Ă  environ 2,9 millions d'habitants en 2024, soit près de 20% de la population totale du pays. Cette population connaĂ®t une croissance  rapide, principalement due Ă  l'exode rural et Ă  l'attractivitĂ© Ă©conomique de la capitale.

Les groupes ethniques dominants sont les Bambara, qui représentent une grande partie de la population, suivis par d'autres groupes comme les Fulani, les Malinké, les Soninké, les Dogon, les Touareg et divers groupes d'origines. Cette diversité est le reflet de l'histoire de la ville et de son rôle de carrefour commercial et culturel. Le bambara est la langue la plus parlée, étant aussi la langue nationale du pays. Cependant, le français, qui est la langue officielle du Mali, est également couramment utilisé dans les affaires, l'administration et l'éducation. D'autres langues locales sont également parlées, comme le fulfuldé, le soninké, et le malinké.

Bamako est caractérisée par une urbanisation rapide qui a des effets importants sur l'aménagement du territoire. Les quartiers tels que Badalabougou, Kati, et Sogoniko connaissent une croissance importante, en particulier en raison de l'arrivée de populations rurales. Des zones modernes et des complexes urbains apparaissent aussi, avec des routes asphaltées, des immeubles de bureaux, des centres commerciaux, et des hôtels. Le centre-ville de Bamako (quartiers comme Hamdallaye, Aci 2000, et Cité Administrative) est dense et en constante évolution.

La ville est un centre de transformation pour les produits agricoles (riz, coton, légumes), surtout grâce à sa proximité avec le fleuve Niger. De plus, elle est un point de transit pour les exportations de produits agricoles du pays. Il existe aussi une certaine industrialisation dans des secteurs comme le textile, l'alimentaire et les matériaux de construction. Le commerce de détail, les services bancaires, les télécommunications et les activités liées au secteur informel sont omniprésents à Bamako. Les marchés comme le marché de Medine ou celui de Niamakoro sont des centres importants de l'économie locale.

Le réseau routier est assez développé, avec des liaisons vers les autres grandes villes du Mali (Ségou, Kayes, Koulikoro), ainsi que des routes reliant Bamako aux pays voisins comme la Côte d'Ivoire, le Burkina Faso et le Sénégal. Le fleuve Niger est utilisé pour le transport de marchandises, bien que ce mode de transport soit en déclin. L'Aéroport International Modibo Keïta, situé à environ 15 km du centre-ville, est un point d'entrée majeur pour les voyageurs internationaux et les échanges commerciaux.

Notons encore que le manque de logements abordables dans la ville conduit à l'apparition de quartiers informels. Ces zones sont souvent mal desservies en infrastructures de base. La croissance rapide de la population dépasse parfois la capacité des infrastructures, provoquant des problèmes de congestion routière, d'approvisionnement en eau potable et d'assainissement.: Bamako, comme beaucoup d'autres grandes villes africaines, fait face à des défis environnementaux tels que la pollution de l'air, le manque d'espaces verts, et la gestion des déchets.

Plan de Bamako.
Plan de Bamako.

Histoire de Bamako.
Avant l'arrivĂ©e des Français, Bamako Ă©tait un petit village sur le fleuve Niger, au carrefour des routes commerciales transsahariennes. Il faisait partie du royaume de KĂ©nĂ©dougou et Ă©tait un centre important de commerce pour les populations locales.  Mungo Park avait trouvĂ© Ă  Bamako 4 Ă  5000 habitants. De nombreuses caravanes s'y rendaient alors. A partir de la seconde moitiĂ© du XIXe siècle, le commerce  a Ă©tĂ© ruinĂ© par les guerres continuelles; mais Bamako conserva sa vieille renommĂ©e. Bamako fut un des objectifs et des points-clĂ©s de la colonisation française du Soudan. Mage, puis Gallieni furent chargĂ©s d'atteindre ce point reprĂ©sentĂ© comme un marchĂ© de haute importance dont les chefs contrebalançaient la puissance du roi de SĂ©gou. Gallieni ne fit qu'y passer (mai 1880). Borgnis-Desbordes imposa le protectorat aux habitants et le 3 fĂ©vrier 1883 et fit commencer la construction d'un fort sur les rives du fleuve Niger qui devintt un poste stratĂ©gique pour la conquĂŞte du Soudan français (actuel Mali).

Les Français cherchèrent  Ă  partir de ce moment Ă  dĂ©tourner vers MĂ©dine les caravanes qui allaient jadis au Sierra-Leone par des routes qui Ă©taient dĂ©sormais fermĂ©es. Bamako Ă©tait alors la rĂ©sidence d'un commandant de cercle dont dĂ©pendaient le Birgo et le petit BĂ©lĂ©dougou. Une ligne tĂ©lĂ©graphique l'unissait Ă  Saint-Louis (SĂ©nĂ©gal), d'oĂą un courrier piĂ©ton apportait les lettres et d'oĂą l'on pouvait venir en vingt-deux jours quand les bateaux Ă  vapeur pouvaient remonter le  fleuve SĂ©nĂ©gal jusqu'Ă  Kayes. En 1908, Bamako devient la capitale de la rĂ©gion du Soudan français.  Une canonnière fut lancĂ©e sur le Niger, en aval de Bamako, et a Ă©tĂ© en 1885 jusqu'Ă  DiafarabĂ©; en avril 1887 Gallieni en lança une autre qui rĂ©ussit Ă  atteindre Tombouctou. Les Maures ont en vain appelĂ© en 1882 et 1883 l'Almamy Samory (Samori TourĂ©) qui a Ă©tĂ© repoussĂ© par les troupes françaises. Au cours des annĂ©es suivantes, la ville a commencĂ© Ă  se moderniser sous l'influence coloniale avec l'installation de routes, de chemins de fer (la ligne Bamako–Dakar), ainsi que de structures administratives et militaires. La population a augmentĂ© rapidement Ă  mesure que les Français y ont installĂ© des fonctionnaires, des commerçants, et des travailleurs. Durant cette pĂ©riode, les Français ont transformĂ© Bamako en un centre commercial et administratif. Les autoritĂ©s coloniales ont mis en place des infrastructures comme des Ă©coles et des hĂ´pitaux. En parallèle, la ville a connu des tensions liĂ©es Ă  l'exploitation et Ă  la domination coloniale.

En 1927, le pont de Badala est construit sur le Niger. Bamako devint la capitale du Mali quand le pays accède à l'indépendance le 22 septembre 1960. Modibo Keïta, leader du Parti d'Union Soudanaise-Rassemblement Démocratique Africain (US-RDA), devient le premier président du Mali. La ville connaît un développement rapide avec la mise en place de nouvelles institutions. Durant la Première République, le gouvernement met en oeuvre un programme ambitieux de modernisation, comme la construction de logements, d'infrastructures de transport, d'écoles et d'hôpitaux. Bamako devient un centre urbain en pleine croissance, attirant de plus en plus de migrants des zones rurales. En novembre 1968, Modibo Keïta est renversé par un coup d'État militaire dirigé par le capitaine Moussa Traoré, qui prend le pouvoir et instaure une dictature militaire. Ce changement a des conséquences sur Bamako, qui devient le centre de la répression politique et des changements sociaux. Sous le régime de Moussa Traoré (1968-1991), la ville de Bamako se développe dans un cadre autoritaire. Le régime de Traoré met en place des projets d'infrastructure, mais aussi des politiques répressives, notamment contre les mouvements d'opposition. Bamako se développe tout en restant une capitale étouffée par un système politique répressif.

En mars 1991, après plusieurs années de mécontentement populaire, des manifestations et des grèves générales, le régime de Moussa Traoré est renversé lors d'un coup d'État militaire dirigé par le capitaine Amadou Toumani Touré (ATT). Ce coup d'État est suivi d'une transition vers la démocratie. Le pays adopte une nouvelle constitution, et une série d'élections démocratiques a lieu. Au cours des années 1990 et 2000, Bamako connaît une modernisation rapide avec la construction de nouveaux bâtiments, le développement de quartiers résidentiels, et l'extension de ses infrastructures. La population de la ville continue de croître rapidement avec l'exode rural. En 2012, une rébellion touarègue au nord du pays dégénère en une crise majeure. Les rebelles touaregs et des groupes islamistes contrôlent une grande partie du pays, tandis que Bamako est confrontée à une instabilité politique. Le président Amadou Toumani Touré est renversé par un coup d'État militaire en mars 2012, alors qu'il se préparait à des élections. En janvier 2013, la France lance l'opération Serval pour aider le pays à reconquérir le nord du Mali, et l'ONU envoie des casques bleus pour stabiliser le pays. Bamako est à la fois un centre de cette intervention et un témoin des tensions politiques internes.

En août 2020, un autre coup d'État militaire renverse le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), à la suite de manifestations de masse contre la corruption et la mauvaise gestion. Une transition politique est entamée sous la direction de la junte militaire dirigée par Assimi Goita. Bamako reste le centre politique et militaire du pays, tandis que la transition vers une gouvernance civile continue d'être un sujet de débat. Aujourd'hui, Bamako continue de se développer, mais la ville est aussi confrontée à des défis de sécurité liés aux attaques terroristes dans le centre et le nord du Mali. La situation politique reste fragile. La ville reste un acteur clé dans les négociations pour une paix durable et le retour à un gouvernement démocratique.

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Dictionnaire Villes et monuments
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