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Bamako (anc.
Bamakou,
Bammako) est la capitale du Mali,
au Sud du pays, sur le fleuve Niger.
Peuplée aujourd'hui (2013) de 1,3 million d'habitants (près de 2 millions
si l'on considère l'agglomération), ce n'était encore, au début du
XXe siècle qu'un village (situé à 1500
m du grand fleuve) d'environ 1000 à 1100 habitants, mais déjà capitale
d'un petit pays, qui comprenait 23 villages et une population de 4000 Ã
5000 habitants.
La contrée est très accidentée, très
arrosée et très boisée. On y trouve des bois de construction, du caoutchouc,
de la résine, un peu de gomme, de nombreuses plantes tinctoriales.
Les habitants cultivent traditionnellement le mil et le maïs et se livrent
à l'industrie du fer, au travail des peaux, à la confection des étoffes,
à la poterie et à la pêche. La culture du coton est plus récente.
Ils appartiennent les uns au groupe sub-saharien
des sarakolé, les autres sont issus de tribus maures implantées de longue
date dans cette région. Ceux-ci sont musulmans et faisaient autrefois
un grand commerce d'esclaves. Mungo Park avait trouvé
à Bamako 4 à 5000 habitants. De nombreuses caravanes s'y rendaient alors.
A partir de la seconde moitié du XIXe
siècle, le commerce a été ruiné par les guerres continuelles;
mais Bamako conserva sa vieille renommée.
Bamako fut un des objectifs et des points-clés
de la colonisation française du Soudan.
Mage, puis Gallieni furent chargés d'atteindre
ce point représenté comme un marché de haute importance dont les chefs
contrebalançaient la puissance du roi de Ségou. Gallieni ne fit qu'y
passer (mai 1880). Borgnis-Desbordes imposa le protectorat aux habitants
et le 3 février 1883 et fit commencer la construction d'un fort.
Les Français cherchèrent à partir
de ce moment à détourner vers Médine les caravanes qui allaient jadis
au Sierra-Leone
par des routes qui étaient désormais fermées. Bamako était alors la
résidence d'un commandant de cercle dont dépendaient le Birgo et le petit
Bélédougou. Une ligne télégraphique l'unissait à Saint-Louis (Sénégal),
d'où un courrier piéton apportait les lettres et d'où l'on pouvait venir
en vingt-deux jours quand les bateaux à vapeur pouvaient remonter le
fleuve Sénégal
jusqu'Ã Kayes.
Le Niger a aussi conféré à Bamako un
rôle stratégique au seuil de ce que l'on appelait alors l'Afrique
intérieure; une canonnière fut lancée sur le Niger, en aval de Bamako,
et a été en 1885 jusqu'à Diafarabé; en avril 1887 Gallieni en lança
une autre qui réussit à atteindre Tombouctou.
Les Maures ont en vain appelé en 1882 et 1883 l'Almamy Samory (Samori
Touré) qui a été repoussé par les troupes françaises.
En 1904, le chemin de fer relie la ville
à Dakar; en 1927, le pont de Badala est construit sur le Niger. Bamako
devint la capitale du Mali en septembre 1960, quand le pays accéda
à l'indépendance. C'est de cette époque que date l'accelleration de
son expansion démographique. (L. Delavaud).
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Plan
de Bamako.
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