Vidal-Lablache ca. 1910 | Les révolutions qui s'accomplissent dans l'Asie occidentale au sixième siècle avant notre ère, substituent à la domination de peuples sémitiques (Assyriens, Chaldéens, Lydiens) celle de peuples aryens (Mèdes et Perses). Les Mèdes (dont le nom primitif était celui d'Aryens) (Hérodote, VII, 62), originaires des contrées voisines des sources de l'Oxus, avaient peuplé, avec les Perses et d'autres peuples de même langue, le plateau qu'on commença alors à designer sous le nom d'Ariane ou Iran [ou Iranie]. En 606, ils contribuèrent à la chute de Ninive. L'Asie occidentale fut alors partagée entre les Mèdes, les Chaldéens et les Lydiens (carton n° 3). Mais en 560, Cyrus, à la tête des populations guerrières des cantons montagneux de la Perse propre [Perside], substitua sa domination à celle des Mèdes; il renversa le royaume de Lydie, puis l'empire chaldéen, il étendit ses conquêtes au delà de l'Oxus; et, pour la première fois, de l'Inde à la mer Égée, l'Asie fut réunie sous un seul maître. L'empire des Perses grandit sous les premiers successeurs de Cyrus : Cambyse (529-522), Darius (521-485). C'est avec Darius qu'il atteignit son apogée. Il embrasse alors une superficie égale à plus de la moitié de l'Europe, avec une population d'au moins 40 millions d'habitants. C'est ce moment que représente la carte. Mais Darius échoue dans une expédition en Scythie, et se heurte contre la Grèce. Ses armées avaient été arrêtées à Marathon (490); celles de Xerxès, son successeur, sont battues, dix ans après, à Salamine. L'empire s'usera dans cette lutte contre la Grèce qui, sous des formes diverses se prolonge pendant un siècle et demi [Les Guerres médiques]; il tombera sous les coups d'Alexandre, après avoir duré 230 ans (560-330). Empire égyptien de la 18e à la 20° dynastie. | Expédition des Dix Mille. | Asie occidentale de 625 à 560 av. J.-C. | Cliquez sur les cartes pour les agrandir. L'organisation de cet empire, assemblage de populations hétérogènes, fut l'oeuvre de Darius. Après avoir dompté les révoltes dont le récit est consigné dans l'inscription de Béhistoun, il procéda à un remaniement territorial, qui eut pour résultat l'institution de 20 satrapies (Hérodote, III, 80). La Perse [Perside], privilégiée et exempte d'impôts, n'y fut pas comprise. Les satrapes, gouverneurs, assistés d'une garnison perse, furent chargés de percevoir l'impôt et de contrôler l'administration des autorités indigènes. La Cilicie et l'Arménie, celle-ci pour un temps, conservèrent leurs dynasties héréditaires. Le Roi des rois fixa sa résidence à Suse, où Darius fonda un palais, dont quelques fragments enrichissent notre musée du Louvre. Persépolis fut le lieu de sépulture de la dynastie. Les communications entre le pouvoir central et les provinces furent assurées par l'établissement de courriers répartis par stations. De Suse à Sardes fut construite une voie dite royale que décrit Hérodote (V, 52). D'après le même historien (IV, 44), Darius chargea Scylax de Carvanda de descendre l'Indus; l'expédition aurait gagné, de là, le golfe arabique. Il acheva le canal du Nil à la mer Rouge, entrepris par Néchao (II, 158). (V.-L.). | |