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Léon X

Léon X, Jean, de Médicis, est le 224e, pape. Il a été élu le 11 mars 1513, et est mort le 1er décembre 1521. Il était né à Florence le 11 décembre 1475. C'était le deuxième fils de Laurent de Médicis, surnommé le Magnifique. Presque dès son berceau, il avait été protonotaire apostolique, et il n'était pas encore âgé de quatorze ans lorsque Jules II le créa cardinal-diacre au titre de Sainte-Marie in Dominica. Envoyé comme légat à Bologne par Jules II, il fut fait prisonnier à la bataille de Ravenne (1512), il fut retenu en France pendant près d'une année. Plusieurs historiens lui attribuent, avec vraisemblance, une haine profonde contre les Français qui avaient chassé de Florence sa famille, et pour l'élévation de sa famille une ambition qui dominait toutes les autres considérations.

Lorsqu'il fut élu, cette famille venait d'être rétablie à Florence par les ennemis de Louis XII; il se ligua aussitôt avec eux, non seulement pour le chasser de l'Italie, mais pour l'attaquer sur les frontières de la France. Cette ligue se reforma ensuite contre François Ier. Vainqueur à Marignan, ce roi enleva au pape Parme et Plaisance, mais il garantit aux Médicis la possession de Florence (octobre 1515) . Après la clôture du concile de Latran, plusieurs des anciens partisans de Léon, déçus dans les espérances qu'ils avaient attachées à son élection, ourdirent un complot pour l'empoisonner. Perruci, cardinal de Sienne, convaincu d'être le promoteur de cette conspiration, fut étranglé dans sa prison; le cardinal Bandinelli, son complice, fut condamné à une détention perpétuelle (1517). 

Pour affermir son pouvoir, Léon fit création de trente-deux cardinaux, chose jusqu'alors sans exemple. Ce fut aussi en cette année qu'il fit publier des indulgences plénières, pour achever l'église de Saint-Pierre et pourvoir aux frais de la guerre qu'il méditait contre les Turcs.  Il condamna, en 1520, les idées de Luther, et le frappa d'anathème, lui et ses partisans, en 1521. 

« Pacifier l'Europe, y établir l'équilibre politique, assurer la tranquillité générale, soustraire l'Italie à la domination étrangère, recouvrer les anciens domaines de l'Église, contenir et abaisser la puissance des Turcs, tels furent les points que ne perdit jamais de vue ce pontife, doué d'un esprit d'une vaste étendue », a dit l'historien protestant Roscoe.
Lorsque l'Empire devint vacant, Léon s'efforça d'abord d'opposer des princes allemands à François Ier et à Charles-Quint; mais, finalement, il se rallia à la candidature de ce dernier, qui fut élu empereur (5 juillet 1519). Sept mois avant de mourir, il conclut avec lui un traité secret (8 mai 1521), dans lequel ils se promettaient d'avoir mêmes amis et mêmes ennemis, d'unir leurs efforts pour rétablir l'ordre dans la chrétienté, pour soumettre tous les princes à l'autorité du pape et de l'empereur et pour pacifier l'Italie. Pourtant, quelques semaines auparavant, il avait proposé à François Ier le partage du royaume de Naples. 

On dit qu'il mourut d'un excès de joie, causé par la défaite des Français, qui valait au Saint-siège la restitution de Parme et de Plaisance. Comme Léon avait acheté, en 1514, Modène à l'empereur Maximilien, et qu'il avait enlevé, après une lutte très vive, le duché d'Urbino à François-Marie de La Rovere, il laissa agrandis les Etats de l'Eglise

Sous son règne, la population de Rome s'était élevée de 40.000 à 90,000 habitants; de nombreux étrangers étaient venus s'établir dans cette ville, apportant leurs richesses et leur industrie; 10,000 maisons y furent construites. 

Une médaille frappée, sur l'ordre du pape, représente la Liberalitas pontificia répandant ses bienfaits sur toutes les sciences et tous les arts, figurés par des emblèmes. En effet, Léon non seulement aimait les arts si hautement exercés alors par Bramante, Michel-Ange, Raphaël, si habilement par Bandinelli, Léonard de Vinci, Titien, André del Sarto, Jules Romain et le Corrège; mais il accordait ses faveurs à tous les travaux de l'esprit : musique, poésie, histoire, érudition, philosophie, lettres grecques et latines; même et peut-être surtout à la comédie licencieuse et à l'épigramme libertine. En donnant son nom au commencement du siècle où il vécut, l'histoire l'entoure des noms des artistes que nous venons de rappeler et de ceux de Machiavel, Guichardin, Marsile Ficin, Pic de La Mirandole, Politien, l'Arioste, Berni, Bibliena, Paul Jove, Sannazar, Vida, Sadolet, Bembo. (E.-H. V.).

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Dictionnaire biographique
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