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Callisto

Planète naine, Satellite Galiléen


Callisto.
L'un des satellites galilĂ©ens de Jupiter : Callisto. 
(Source de la texture : NASA/JPL. (traitement : Imago Mundi, avec POV-ray.)
Découvert part Galilée et Marius en 1610; Callisto est le plus éloigné des quatre satellites galiléens de Jupiter.
• Callisto a un diamètre d'environ 4821 kilomètres, ce qui en fait le troisième plus grand satellite du Système Solaire après Ganymède et Titan. Sa masse est d'environ 1,08 x 1023 kg, soit environ un tiers de la masse de la Lune terrestre.

• Comme la plupart des satellites des planètes gĂ©antes, Callisto est composĂ© pour moitiĂ© de glace et pour moitiĂ© de roches. Sa densitĂ© est de 1,83 gramme par centimètre cube. 

C'est aussi le corps du Système solaire dont la surface est le plus densĂ©ment cratĂ©risĂ©e. Ce qui signifie que ce corps n'a pas subi d'activitĂ© gĂ©ologique significative depuis des milliards d'annĂ©es et possède très probablement l'une des surfaces les plus anciennes, sinon la plus ancienne, de tous ceux qui gravitent autour du Soleil. On donne ainsi Ă  cette surface très craquelĂ©e, un âge de plus de quatre milliards d'annĂ©es. 

La couleur relativement sombre de sa surface indique qu'elle est faite de "glace sale", ou possédant de nombreuses inclusions rocheuses. Les couleurs sombres des sols de Callisto pourraient aussi être dues à la présence de molécules organiques telles que des hydrocarbures aromatiques polycycliques (PAH) et des cyanures (nitriles) de haute masse moléculaire, qui pourraient avoir été formés par des processus photochimiques du satellite, avant de se déposer en surface.

A en croire C. Flammarion, Callisto a fasciné les astronomes du XIXe siècle à cause de l'aspect étrange que leurs observations semblaient lui attribuer. Non seulement, notaient-ils, il subit d'énormes fluctuations d'éclat, non seulement il paraît quelquefois absolument noir pendant ses passages devant la planète, mais encore il cesse parfois d'être rond en apparence, pour offrir une figure polyédrique.

Ainsi, par exemple, le 30 décembre 1871, Burton, qui l'avait remarqué une fois ou deux comme singulièrement sombre et bordé au sud par un croissant brillant, le trouva tout à fait rond. Le 8 avril 1872, il le trouva au contraire allongé dans le sens des bandes de Jupiter, et plus aigu du côté de l'est qu'à l'ouest; il était presque entièrement noir. Erck fit la même remarque le 4 février 1872 : il parut également allongé dans la direction des bandes et gris foncé, tandis que son ombre était ronde et noire. Le 26 mars 1873, il était très sombre, mais pourtant plus clair que l'ombre, et offrait une forme polyédrique.

Callisto (1872, 1873).
Callisto dessiné par Dawes
les 8 avril, 4 février 1872, et 26 mars 1873.

Le même jour, à la même heure, un autre astronome, W. Roberts, observait ailleurs, et fut frappé de l'obscurité de ce satellite et de sa forme. Il la dessina également. Ce n'est pas exactement la forme vue par l'observateur précédent, mais elle concorde néanmoins par ce fait capital que le côté oriental du satellite était plus aigu que le côté occidental. Deux observateurs ont fait en même temps un dessin, chacun de leur côté, et ces deux dessins ont été parfaitement d'accord.

Une illusion d'optique, sans doute Ă  rapprocher de celle qui vers la mĂŞme Ă©poque faisait voir des canaux sur Mars...

La surface de Callisto.
Callisto, comme les autres corps du Système solaire possédant une surface solide, a été bombardé tout au long de son histoire par des météoroïdes et d'autres débris spatiaux, et ces impacts ont laissé leur marque sur la surface. Cette haute densité de cratères d'impact suggère que le satellite a été géologiquement inactif pendant une grande partie de son histoire.

Les cratères de Callisto.
La surface de Callisto est couverte de cratères allant de quelques kilomètres Ă  plusieurs centaines de kilomètres de diamètre. Le plus grand de ces cratères, connu sous le nom de Valhalla, est l'un des plus grands cratères d'impact du Système solaire et mesure 600 km de diamètre, mais avec un système d'anneaux d'environ 2600 kilomètres de diamètre. En plus de Valhalla, la surface de Callisto abrite Ă©galement de nombreux plusieurs autres grands cratères d'impact , tels que : Asgard (système d'anneaux de 1400 km de diamètre), Adlinda (850 km) et Utgard (600 km). 

Callisto : Valhalla.

Le bassin de Valhalla et son système concentrique d'anneaux. - Valhalla est un bassin d'impact qui s'est formĂ© lorsqu'un gros objet est entrĂ© en collision avec la surface de Callisto. L'impact a provoquĂ© une onde de choc qui s'est propagĂ©e Ă  l'intĂ©rieur du satellite, entraĂ®nant la formation d'anneaux concentriques de montagnes et de vallĂ©es autour du site d'impact. Valhalla est une structure qui rappelle dans une certaine mesure la Mer Orientale sur la Lune, ou le bassin Caloris sur Mercure, mais aucun autre corps du Système solaire ne possède un cratère vĂ©ritablement semblable Ă  celui-ci. 

Il existe aussi des cratères sensiblement plus petits, possĂ©dant des pics centraux et des murs en terrasses, indiquant qu'ils ont Ă©tĂ© formĂ©s par des impacts Ă  grande vitesse, tels que Heimdall (210 km de diamètre), Lofn (200 km), Debegey (125 hm) et GloĂŻ (115 km). 

Reste l'immense majoritĂ© des cratères de Callisto. Leur diamètre est infĂ©rieur Ă  150 km. Ceux-lĂ  affectent une forme de bol. Cette abondance de cratères de petite taille  laisse penser que l'aspect actuel de Callisto, bien que très ancien, remonte Ă  une Ă©poque  de l'histoire du Système solaire oĂą les gros impacts des dĂ©buts Ă©taient devenus très rares. On peut ainsi faire l'hypothèse que Callisto qu' après ses premières centaines de millions d'annĂ©es d'existence, a connu un resurfaçage global dĂ» Ă  une remontĂ©e depuis ses rĂ©gions profondes et chaudes de matĂ©riau meuble et qui a effacĂ© ainsi les traces des gros impacts subis jusqu'alors. Le surface redevenue lisse n'a plus Ă©tĂ© affectĂ©e ensuite que par des impacts beaucoup plus faibles.

Certains cratères de Callisto sont alignés pour former des chaînes, semblables à celles qu'on observe sur Ganymède ou sur Io (et aussi sur d'autres corps, Mars, la Lune, Cérès, etc.). Les plus longues sont nommées Gipul Catena (640 km de long), Gomul Catena (344 km) et Fimbulthul Catena (287 km). Ces structures correspondent à la chute de multiples météoroïdes issus de la fragmentation d'un corps plus gros sous l'effet des forces de marées avant l'impact.

Les taches brillantes.
Les taches brillantes peuvent ĂŞtre vus dans et autour de certains des cratères, en particulier autour de la zone d'impact de Valhalla. Ces taches peuvent varier en taille et en forme, et  sont gĂ©nĂ©ralement entourĂ©s d'un halo sombre. La plus grande, Kol Facula, a près de 400 km de diamètre. Les donnĂ©es recueillies par les instruments de Galileo entre 1995 et 2003 suggèrent que les taches brillantes sont constituĂ©es d'un mĂ©lange de glace d'eau et d'autres composĂ©s volatils, tels que le dioxyde de carbone et l'ammoniac. Elles se comprennent comme le rĂ©sultat d'impacts mĂ©tĂ©oritiques relativement rĂ©cents et qui ont exposĂ© la glace et d'autres matĂ©riaux clairs situĂ©s sous Ă  la surface plus sombre du sol. 

Autres formations. Indications d'activité tectonique.
En plus des cratères d'impact, la surface de Callisto est marquĂ©e par des zones lisses de petite Ă©tendue, par des crĂŞtes, des vallĂ©es et des montagnes, ainsi que par de longues stries sombres. Le satellite est, des quatre satellites galilĂ©ens, le plus Ă©loignĂ© de Jupiter. Si bien que le chauffage de marĂ©e y est moins important. Il n'y a pas de volcans ou de geysers actifs Ă  la surface de Callisto, et les dĂ©placements tectoniques causĂ©s par des mouvement du manteau y sont aussi très modĂ©rĂ©s. Mais cela ne signifie pas leur absence totale. Un rĂ©chauffement rĂ©siduel dĂ» Ă  la dĂ©sintĂ©gration radioactive Ă  l'intĂ©rieur de Callisto et Ă  l'action, malgrĂ© tout, des effets de marĂ©e peuvent expliquer une fluidification du matĂ©riau sous la couche glacĂ©e et dure qui est en surface. Un certain volcanisme (cryovolcanisme), pour ces mĂŞmes raisons, a aussi pu exister dans le passĂ©. Au final, la combinaison de ces divers facteurs, aussi faibles soit-ils, peut ĂŞtre invoquĂ©e pour expliquer les observations. 

• Les zones lisses. - Ces régions plates, dépourvues de cratères visibles, sont relativement jeunes par rapport au terrain fortement cratérisé. Elles s'expliquent par la remontée localisée en surface de matériau meuble, soit lentement par des failles, soit par des épanchements liés à un volcanisme plus actif.

• Les montagnes. - L'activitĂ© tectonique pourrait Ă©galement expliquer la prĂ©sence des montagnes et des crĂŞtes, rĂ©sultant du repliement et du soulèvement de grandes sections de sa croĂ»te Ă  la suite du mouvement de l'intĂ©rieur de Callisto. 

• Les fractures et fissures. - On observĂ© Ă  la surface de Callisto des fractures et des fissures de longueurs très diverses. Les fissures courtes  peuvent ĂŞtre isolĂ©es, alors qu'il existe aussi de grands complexes de fractures interconnectĂ©es, parfois longues d'un millier de kilomètres. 
On pense que ces formations peuvent résulter aussi bien des tensions causés par l'interaction de Callisto avec le champ gravitationnel de Jupiter, que des processus internes de chauffage et de refroidissement unternes.

L'intérieur de Callisto.
La faible densité de Callisto signifie que c'est un corps composé d'un mélange de roche et de glace, à part à peu près égales. Si l'on ajoute à cela le caractère inerte de sa géologie, il est possible d'élaborer des modèles de sa structure interne. Ceux-ci prévoient alors une différenciation interne assez peu marquée.
• Le noyau de silicates. - Callisto pourrait avoir un très important noyau composĂ© d'un mĂ©lange de roche silicatĂ©e, riche en magnĂ©sium et en fer. Son diamètre estimĂ© dĂ©pend des modèles. Il pourrait ĂŞtre de 600 Ă  1200  km, et peut-ĂŞtre davantage encore.

• Le manteau de glace. - On place autour du noyau une couche externe de glace (d'eau, de dioxyde de carbone et d'autres composĂ©s volatils) de quelques centaines de kilomètres d'Ă©paisseur. Cette couche pourrait ĂŞtre partiellement fondue en raison de la chaleur gĂ©nĂ©rĂ©e par la dĂ©sintĂ©gration des Ă©lĂ©ments radioactifs dans le noyau de silicate. Des mouvements convectifs pourraient s'y dĂ©velopper et expliquer en partie la tectonique observĂ©e en surface. 

• La croĂ»te. - La couche la plus externe de Callisto pourrait n'ĂŞtre qu'une  croĂ»te mince, peut-ĂŞtre d'une vingtaine de kilomètres d'Ă©paisseur. On la pense constituĂ©e d'un mĂ©lange de glace et de roche silicatĂ©e. Avec une tempĂ©rature de l'ordre de -180°C, elle serait plus froide que les rĂ©gions internes. 

L'environnement de Callisto.
L'exosphère.
Callisto a une atmosphère très tĂ©nue, composĂ©e principalement de dioxyde de carbone et d'oxygène molĂ©culaire. Cette atmosphère, avec une densitĂ© d'environ 1000 particules par centimètre cube seulement, est si fine et tĂ©nue qu'elle est souvent qualifiĂ©e d'exosphère plutĂ´t que de vĂ©ritable atmosphère. On la pense composĂ©e de particules qui ont Ă©tĂ© Ă©jectĂ©es de la surface de la lune par des Ă©vĂ©nements d'impact, ainsi que de particules qui ont Ă©tĂ© ionisĂ©es par le rayonnement solaire. 

Le champ magnétique de Callisto.
L'absence de noyau mĂ©tallique fluide dans le coeur de Callisto et un manteau insuffisamment conducteur l'empĂŞchent de gĂ©nĂ©rer un champ magnĂ©tique puissant comme celui de la Terre, par exemple, ou d'autres corps du système jovien. Callisto possède cependant un champ magnĂ©tique intrinsèque extrĂŞmement faible (environ 0,02% de la force du champ magnĂ©tique terrestre). Ce champ a une structure dipolaire, similaire Ă  un barreau magnĂ©tique et est, en cela aussi,  très diffĂ©rent des champs magnĂ©tiques des autres satellites de Jupiter. Le champ magnĂ©tique de Callisto pourrait ĂŞtre induit par l'interaction du vent solaire et de la magnĂ©tosphère de Jupiter, Ă  l'intĂ©rieur de laquelle, malgrĂ© la distance, est plongĂ©e l'orbite du satellite.



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