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Flammarion

Camille Flammarion  est un astronome et écrivain français, né à Montigny-le-Roi (Haute-Marne), le 26 février 1842, et mort  le 3 juin 1925 Juvisy. Destiné à L'état ecclésiastique, il commença ses études au petit séminaire de Langres, mais dut les interrompre à quatorze ans et se mettre en apprentissage chez un graveur sur métaux. Il fut pourtant reçu à ses deux baccalauréats dès 1858, entra aussitôt comme élève-astronome à l'Observatoire de Paris, passa en 1862 au Bureau des longitudes et y resta jusqu'en 1866. Il n'avait que vingt-quatre ans, mais il avait déjà écrit : la Pluralité des mondes habités (Paris, 1862, in-18), les Mondes imaginaires et les Mondes réels (Paris, 1865, in-18), les Merveilles célestes (Paris, 1866, in-18), s'était vu confier en 1864 la rédaction scientifique du Cosmos et du Magasin pittoresque, en 1865 celle du Siècle, et venait d'ouvrir dans un amphithéâtre de l'école Turgot un cours très fréquenté d'astronomie populaire. 
Flammarion.
Camille Flammarion (1842-1925).

Une modeste aisance lui était assurée; il renonça aux emplois officiels et travailla pour son compte personnel dans un petit observatoire installé d'abord rue Gay-Lussac, à Paris, et transporté après la guerre rue Cassini. En 1867, il inaugura, avec Lissagaray, Sarcey et Deschanel, les conférences de la salle des Capucines, où il obtint un grand succès, fut nommé président de la Ligue de l'enseignement, que venait de fonder Jean Macé, reçut pareil honneur de la Société aérostatique de France et commença une série de voyages en ballon poursuivis jusqu'en 1873 et avant pour but principal l'étude de l'état hygrométrique de l'atmosphère et de la direction des courants aériens. 

Plus tard, il a fondé l'Astronomie (1882), revue mensuelle dont il est demeuré directeur, et la Société astronomique de France (1887), dont il fut le premier président; il a en outre établi à Juvisy-sur-Orge (Essonne), où il s'éteindra à l'âge de 83 ans, dans la propriété de la Cour de France dont lui a fait don en 1882 un généreux ami des sciences, Méret, de Bordeaux, un observatoire admirablement situé et très confortablement aménagé.

Camille Flammarion a été le plus populaire des nombreux vulgarisateurs de son époque; il a été du reste le plus méritant, et l'on pourrait dire que, dans son domaine en tout cas, il n'a jamais été égalé depuis. Le secret de cette supériorité n'est pas seulement dans le charme d'un style coloré et abondant; il réside aussi dans une réelle compétence. D'autres ont été plus féconds, ont touché aux sujets les plus divers; il a au contraire consciencieusement limité son apostolat à une science qu'il connaissait à fond et qu'il avait même notablement enrichie. L'astronomie pure lui doit en effet plusieurs découvertes et un grand nombre de travaux originaux. Il convient de citer tout d'abord son étude des étoiles doubles et multiples, qui a embrassé 11,000 systèmes, puis ses recherches sur la topographie et la constitution physique de la planète Mars et de la Lune, sur les taches du Soleil, sur le mouvement propre des étoiles, sur leur distance, sur la couleur intrinsèque des astres, sur les météorites, leur origine et leurs conséquences, sur l'existence d'une planète transneptunienne, sur les variations de l'obliquité de l'écliptique, sur les fluctuations de l'activité solaire, sur la climatologie, etc.; les résultats s'en trouvent consignés dans un nombre considérable de mémoires publiés par les Comptes rendus de l'Académie des Sciences de Paris, dans ses Etudes et lectures sur l'astronomie (Paris, 1867-1880, 9 volumes), dans son Catalogue des étoiles doubles et multiples en mouvement relatif certain (Paris, 1878, in-8), dans son édition, augmentée de cinq cartes nouvelles, de l'Atlas céleste de Ch. Dien (Paris, 1877; 8e tirage, 1887) et dans des cartes spéciales : Globe géographique de la planète Mars (1884), Carte géographique de la Lune (1887), Globe géographique de la Lune (1888), etc. 

Il a encore écrit : Dieu dans la nature (Paris, 1867); Contemplations scientifiques (Paris, 1870 et 1887, 2 séries); Lumen (Paris, 1872); Uranie (Paris, 1889), - quatre livres qui nous montrent derrière le savant un poète et un philosophe aux tendances quelque peu mystiques; - Voyages en ballon (Paris, 1870); Vie de Copernic (Paris, 1872); l'Atmosphère (Paris, 1872); Histoire du Ciel (Paris, 1873); Petite Astronomie descriptive (Paris, 1877); les Terres du ciel (Paris, 1877); François Arago (Paris, 1879); Astronomie populaire (Paris, 1880), chef-d'oeuvre du genre, qui a été couronné par l'Académie française et a eu plus de 100,000 exemplaires; les Etoiles et les curiosités du Ciel (Paris, 1881); le Monde avant la Création de l'homme (Paris, 1886); Dans le Ciel et sur la Terre (Paris, 1886); les Tremblements de terre (Paris, 1886); Rêves étoilés (Paris, 1888); l'Eruption du Krakatoa (Paris, 1890); Qu'est-ce que le Ciel? (Paris, 1894); la Planète Mars et ses conditions d'habitabilité (Paris, 1893), l'un de ses plus remarquables ouvrages, qui renferme toutes les observations faites, y compris les siennes propres, et qui les analyse avec beaucoup de soin et de méthode. Il a enfin fourni d'intéressants articles au Temps, à l'llustration, au Figaro, au New York Herald, à l'Evénement, etc., et a traduit en français les Derniers Jours d'un philosophe, de sir Humphry Davy (Paris, 1869). (Léon Sagnet).

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