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Chapelle du roi

On désignait sous le nom de chapelle du roi l'ensemble des ecclésiastiques chargés d'assurer la célébration du service divin à la cour de France. Le nom de chapelle, capella, appliqué à l'oratoire du palais, vient de la chape de saint Martin, la relique la plus précieuse qu'on y gardât. C'est ce que nous apprend Walafrid Strabon (De exord. eccles., c. 33). Le terme de capella désigne même cette relique dans une formule de Marculfe. Les clercs préposés à sa garde et chargés de la transporter à la suite de l'armée furent dits chapelains. La coutume d'emporter des reliques à la guerre persistait encore sous Charlemagne. Les clercs de chapelle royale avaient à leur tête, sous les Mérovingiens, l'abbé palatin, et, à l'époque carolingienne, l'archichapelain. Le clergé palatin comprenait des évêques, des prêtres, des diacres et des sous-diacres, largement pourvus par le roi d'évêchés et d'abbayes. Sous les Carolingiens, les deux services de la chapelle et de la chancellerie étaient étroitement unis, car les notaires appartenant au clergé se trouvaient placés sous la direction de l'archichapelain; sous Charles le Chauve les charges d'archichapelain et d'archichancelier furent réunies entre les mains de Gozlin; enfin certains actes solennels étaient conservés dans la chapelle. 

La chapelle royale subsista sous les Capétiens. L'historien Helgaud parle d'un clerc lorrain que le roi Robert associa au Collège de ses clercs. Au milieu du XIe siècle, les chartes royales mentionnent I'archichapelain, des chapelains, des sous-chapelains et un gardien de la chapelle. La dignité de Chapelain du roi était très recherchée, car elle conduisait aux dignités ecclésiastiques les plus élevées. Sous les premiers Capétiens, le personnel de la chancellerie était le même que celui de la chapelle. Le titre de chapelain du roi était parfois honorifique et attaché à certaines dignités; ainsi I'abbé de Saint-Magloire prétendait avoir droit, de toute antiquité, à ce titre; I'évêque d'Angoulême devenait chapelain du roi aussitôt que celui-ci avait franchi la Loire et mis le pied en Aquitaine.

Outre les chapelains du palais, les rois avaient encore une chapelle et des chapelains dans les villes où ifs faisaient de fréquents séjours, comme à Bourges, Étampes, la Forêt dans le Berry, Compiègne, Laon, Senlis, Melun, Fontainebleau, Sens, etc. Au XIIIe siècle, le nombre des officiers de la chapelle s'augmenta. L'aumônier apparut. Sous saint Louis le titre de premier chapelain fut donné à celui qui avait plus spécialement la garde des reliques et des ornements, comme aussi la charge de faire transporter ces reliques là où le roi se trouvait. Par acte de 1348, Denys le Grant, premier chapelain du roi, reconnaît avoir reçu des trésoriers royaux la somme nécessaire

« pour venir de Bourbel-sur-Saine à Paris pour quérir les saintes reliques de la sainte chapelle du jour à Paris, pour les conduire et mener à l'abbaye du Lys, où le Roy [...] sera à ceste sainte prochaine feste de Pasques. »
En 1286, la chapelle royale comprenait le confesseur, les chapelains, les clercs de la chapelle, l'aumônier, le clerc de l'aumône, les sommeliers. Le confesseur, les Chapelains et l'aumônier habitaient l'hôtel du roi; le confesseur mangeait dans sa chambre. L'aumônier avait, pour l'aider dans son office, outre son clerc, deux sergents. Les sommeliers, plus tard appelés sommiers, avaient pour fonctions de faire transporter la chapelle à la suite du roi. En vertu de privilèges accordés aux rois par les souverains pontifes, tous les clercs attachés au service du roi étaient réputés présents dans les églises où ils possédaient leurs bénéfices, de telle sorte qu'ils pouvaient percevoir les revenus de ceux de leurs bénéfices qui comportaient la résidente.

Le titre de grand aumônier apparut au XVe siècle; il fut porté pour la première fois par messire jean L'Huillier, sous Louis XI. Dès 1551 apparaît un maître de l'oratoire du roi, quoiqu'on attribue généralement la création de cette charge à Louis XI. La direction de la chapelle était partagée entre le maître de l'oratoire et le grand aumônier. Mais, en 1680, tous les officiers de la chapelle passèrent sous la direction du grand aumônier de France et la charge de maître de l'oratoire devint un titre sans fonctions, En 1749, d'après I'État de la France, la chapelle royale comprenait le grand aumônier, le premier aumônier, le maître de l'oratoire, les confesseurs du roi, huit aumôniers, huit chapelains, un Clerc ordinaire de la chapelle et oratoire du roi (charge créée le 26 février 1748), huit clercs de chapelle, qui depuis 1677 étaient toujours des prêtres, un sacristain, créé le 2 décembre 1681, deux sommiers. Tous ces officiers constituaient la chapelle oratoire du roi. Il convient de ne pas la confondre avec la chapelle-musique, dont le service consistait a chanter les grand-messes, les vêpres et quelques autres offices solennels. La charge de mettre de la chapelle-musique est mentionnée dès 1533. Ce maître dirigeait le corps de la chapelle-musique composée au XVIIIe siècle de maîtres de musique, chapelains, chantres, organiste et quelques officiers inférieurs tels que l'imprimeur de musique, le maître de grammaire des pages de la chapelle-musique, le cierger et le lavandier. En dehors de la chapelle du roi, il y avait à la cour les aumôniers et le confesseur, de la maison du roi; les aumôniers de la grande et de le petite écurie et des autres corps de la maison du roi, les chapelains des compagnies des gardes et mousquetaires. (M. Prou).

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Dictionnaire Religions, mythes, symboles
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