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Théodose
Ier le Grand,
empereur
romain (316-395). - Fils du comte d'Afrique Théodose,
Espagnol d'origine, il avait trente-trois ans et était un de ses
meilleurs généraux de l'Empire, quand, après la mort
de Valeas à la bataille d'Andrinople
(378), Gratien l'associa au trône et le
chargea de gouverner l'Orient et l'Illyricum (janvier 379) contre les barbares
qui dévastaient l'Empire. Théodose se mit aussitôt
en campagne; il réorganisa l'armée, rétablit la discipline
et malgré une nouvelle invasion des Goths en 380, il réussit
à leur imposer le prestige romain; la paix de 382 fit des Wisigoths,
qu'on établit au Sud du Danube, les soldats de l'Empire : politique
qui sembla admirable aux contemporains, mais qui n'allait pas sans de grands
dangers pour l'avenir.
Théodose ne fut pas moins soucieux
de maintenir à l'intérieur de l'Empire l'ordre et la paix.
Quand, à la mort de Gratien (383), Maxime
se proclama empereur en Bretagne, quand surtout il menaça en Italie
le jeune Valentinien II (387), Théodose
intervint énergiquement, battit l'usurpateur (388), et pendant les
trois années qu'il passa en Occident (388-91) pour réorganiser
l'État, vraiment il fut à côté de son jeune
collègue, maître incontesté de l'Empire tout entier.
Il n'intervint pas moins activement quand, après la mort de Valentinien
II (392), le général barbare Arbogast
fit du rhéteur Eugène un empereur : à la journée
d'Aquilée
(394), Arbogast fut vaincu. Mais ici aussi, malgré les efforts de
Théodose pour maintenir l'unité, la séparation était
proche entre l'Orient et l'Occident. Et à l'intérieur de
la monarchie de redoutables incidents (émeute d'Antioche,
387; affaire de Thessalonique, 390), de constantes intrigues de palais
annonçaient la décadence.
Théodose était chrétien,
orthodoxe et passionné. La politique religieuse tient donc une grande
place dans son règne. Soucieux d'établir l'unité religieuse
dans son Empire, il attaqua dès son avènement les hérétiques.
L'édit de 380 ferma les églises ariennes ,
interdit le culte, punit rigoureusement ceux qui résistèrent;
le concile de Constantinople (381)
fixa le dogme en complétant le
Credo de Nicée
et condamna les hérétiques. Ce fut ensuite le tour des païens.
En 384-85, les sacrifices furent interdits et le préfet d'Orient
Cynégius, aidé des soldats et des moines, fit dans tout l'Orient
fermer et démolir les temples. L'édit de 391, plus rigoureux
encore, porta le dernier coup au paganisme, interdisant même les
cérémonies
privées; et si Théodose mit tant de hâte à combattre
Arbogast,
c'est que la révolte prit dès le début une couleur
franchement païenne; aussi, après la victoire, les rigueurs
furent-elles grandes. A Rome, la statue de la Victoire
fut retirée du Sénat, le feu
sacré des vestales
s'éteignit ; la même année (394), les jeux Olympiques
étaient célébrés en Grèce pour la dernière
fois.
Serviteur dévoué de l'orthodoxie,
Théodose fit naturellement dans l'État une grande place à
l'Église .
Il subit fortement l'influence de saint Ambroise
de Milan, et, lorsque, en 390, à la
suite du massacre de Thessalonique, l'évêque imposa une pénitence
à l'empereur et osa lui interdire l'accès de l'Église,
l'humiliation de Théodose eut pour les rapports futurs des deux
pouvoirs les plus graves conséquences. Pour la première fois,
un empereur reconnaissait un pouvoir supérieur au Dieu
et admettait, selon le mot de saint Ambroise, que
«
l'empereur est dans l'Église, non au-dessus d'elle ».
Théodose mourut le 17 janvier 395,
ayant partagé l'Empire entre ses deux fils Arcadius
et Honorius. (Ch. Diehl). |
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Théodose
II le Jeune, empereur romain d'Orient (401 - 450). Agé de huit
ans seulement quand il succéda à son père Arcadius
(408), il eut d'abord pour tuteur le préfet du prétoire Anthémius,
qui gouverna habilement, et ensuite sa sœur Pulchérie, proclamée
auguste en 414; prince faible, il subit toute sa vie des influences étrangères,
après celle de Pulchérie, celle de sa femme Athénaïs,
Eudoxie, qu'il épousa en 421, plus tard celle de son favori l'eunuque
Chrysaphius.
Les seuls grands événements
de ce règne ont, à l'intérieur, le concile d'Ephèse
(431), où fut condamné, sous l'influence de Cyrille
d'Alexandrie, l'héritier de Nestorius;
au dehors, l'invasion d'Attila (441) ( Les
Huns ),
qui, profitant de ce que l'Empire était alors occupé à
la fois contre les Perses et les Vandales,
ravagea la Thrace, et ne fut éloigné que par la paix de 443.
Mais par l'habile administration des ministres du prince, le règne
de Théodose II marque une époque décisive dans l'histoire
de l'Empire d'Orient .
Constantinople
agrandie par Anthemius, embellie par le préfet
de la ville Cyrus, reçut une Université dont l'influence
sera considérable; d'autre part, la rédaction du Code
Theodosien (429-38) n'eut pas pour la législation de moindres
conséquences.
Les bonnes relations maintenues avec l'Occident,
fortifiées par le mariage de Valentinien
III avec Eudoxie, fille de Théodose (437), augmentaient en même
temps le prestige de la monarchie. Et si la lutte contre le paganisme fut
marquée par de déplorables épisodes (meurtre d'Hypatie,
415), si la cour fut le théâtre de scandales et d'intrigues
(disgrâce de l'impératrice Eudoxie, 443), cette époque
fut celle pourtant où fut conjurée en Orient la crise qui
allait emporter l'empire d'Occident. |
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Théodose
III, empereur byzantin
(715-17). Obscur fonctionnaire porté à l'Empire, malgré
sa résistance, par les troupes de l'Opsikion révoltées
contre Anastase Il, il put par une trahison se faire livrer la capitale,
mais les quatre chefs militaires, Artavasde, stratège des Arméniaques,
et Léon, stratège des Anatoliques, ne le reconnurent pas,
et bientôt Léon, après avoir repoussé les Arabes
et sauvé Amoriceau (716), se proclama empereur. Reconnu par le Sénat
et le patriarche, par le peuple et l'armée, qui tous sentaient le
besoin d'un souverain énergique pour écarter le péril
arabe, il obtint sans peine l'abdication de Théodose qui se retira
dans un cloître à Éphèse. |