Dans la pratique, on reconnaît mécaniquement un verbe neutre en ce qu'il ne peut prendre la forme passive, ou en ce qu'il ne peut être suivi d'un complément direct en français, en italien, en espagnol, en anglais; de l'accusatif en grec, en latin, en allemand. Néanmoins, certains verbes neutres deviennent actifs dans quelques cas; tels sont en français valoir, coûter, passer, parler, employés figurément pour procurer, occasionner, nécessiter, franchir, omettre, employer (en parlant). Réciproquement, beaucoup de verbes actifs deviennent neutres en vertu d'une ellipse; ainsi, changer, tourner, retourner, repousser, tenir, etc.

Il y a encore des verbes neutres qui se construisent comme des verbes passifs en vertu d'une syllepse, comme périr. Une particularité des verbes neutres latins et allemands est de pouvoir s'employer passivement et impersonnellement à la troisième personne du singulier, par exemple saltatur. (P.).

La dénomination de verbe neutre est criticable, car, lorsque le mot actif s'oppose à passif, il a rapport à la forme du verbe, à la voix, et non pas à sa nature et à sa construction. Or les verbes appelés neutres se conjuguent sous la forme; active tout aussi bien que ceux qui ont un complément direct; on dit : j'ai dormi comme on dit  : j'ai reçu. 

Il convient donc de ne pas employer l'expression de verbe neutre, de restreindre celle de verbe actif au sens de verbe conjugué sous la forme active, et alors on divise les verbes actifs en deux classes, ceux qui peuvent avoir un complément direct ou verbes transitifs, et ceux qui n'en peuvent avoir ou verbes intransitifs. 

L'expression de verbe neutre est maintenant généralement abandonnée par les grammairiens.