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Alto

Alto, n. m. italien formé du latin altus = élevé, pluriel alti ou francisé en altos.  - Nom ancien de la voix de ténor élevé appelée en français, au XVIIe et au XVIIIe s., haute-taille ou haute-contre. Sa partie se notait en clef d'ut 3e ligne, de façon à être contenue dans la portée.

Poussée en fausset vers la région aiguë, la voix d'alto se transportait une tierce plus haut et se notait en clef d'ut 2e ligne, sous le nom de contre-ténor. La voix de femme correspondante est appelée contralto.

On nomme aussi alto le second instrument de la famille du violon, appelé en France, au XVIIe s., quinte de violon. Il a succédé à la viola da braccio, en souvenir de laquelle il se nomme en Allemagne' Bratsche. Son patron diffère de ceux des instruments de sa famille, non seulement par les dimensions, mais par la forme plus large et où les échancrures sont moins accusées. Ses quatre cordes sont accordées une quinte au-dessous de celles du violon.

Sa partie se note en clef d'ut 3e ligne, avec usage de la clef de sol 2e ligne pour les notes aiguës qu'il atteint à partir de la troisième position. Les positions du violon se répètent à la quinte grave sur l'alto, sans que l'on y dépasse habituellement la septième. Pendant longtemps ce bel instrument a été abandonné, dans l'orchestre, aux violonistes fatigués. Sa mise en valeur est relativement tardive. 

Mozart, qui l'a employé volontiers en parties divisées dans ses Quintettes et ses premières symphonies, a laissé une Symphonie concertante pour violon et alto (1780), dans laquelle, pour obtenir une sonorité incisive, l'alto est accordé un demi-ton plus haut que son accord normal. Méhul, croyant donner par là une couleur « ossianique » a son opéra' Uthal (1806), n'y a pas employé de violons, mais deux parties d'alto avec la basse.

Cherubini, dans l'orchestre de son Requiem, Beethoven, dans ses Quatuors, ont mis en complète valeur le timbre grave et poétique de l'instrument, auquel Wagner a confié l'exposition du thème principal, dans l'ouverture et la bacchanale de Tannhäuser (1845 et 1861). Vers 1833, Paganini s'étant pris d'un caprice passager pour l'alto, Berlioz composa pour lui sa symphonie Harold en Italie, avec une partie d'alto solo. (Michel Brenet).

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Dictionnaire Musiques et danses
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