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Sphinx

Les Sphinx sont des statues de pierre colossales, de granit ou de porphyre, en Égypte (Religion égyptienne), dont le visage et la poitrine sont féminins et le reste du corps celui d'un lion couché (mais non ailé); fréquemment les sphinx avaient une tête d'homme avec une barbe au menton, par exemple le visage du roi, ou encore, mais plus rarement, une tête de bélier ou d'épervier sur un corps de lion : ces derniers étaient consacrés à Zeus Ammon. Ces représentations fantastiques étaient placées, en général, à l'entrée des temples et parfois dans l'intérieur, en Égypte et dans la Grèce ancienne; ils semblaient les gardiens du monument lors des cérémonies secrètes ou des fêtes de Dionysos. Symboles du dieu du Soleil ils s'appelaient Neb (seigneur). 
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Sphinx de Gizeh.
Le grand Sphinx de Gizeh.

Parmi la foule immense des sphinx égyptiens, le plus considérable au point de vue de la dimension et de la classification est celui de Memphis, non loin de la deuxième pyramide de Gizeh (Képhren). Il mesure environ 20 m du sommet de la tête au pied et 55 m de long; il est probable qu'il a été taillé dans un rocher qui présentait déjà une forme analogue, les griffes seules sont rapportées et reposent sur un socle : sa dimension écarte l'idée qu'il ait pu être transporté. Thoutmès IV fit bâtir un temple entre ses griffes; enterré en grande partie dans le sable, il a été en partie déterré par Caviglia en 1848, puis par Mariette; en 1886, une société française l'a dégagé complètement et a cherché à le protéger à l'aide d'un mur contre l'ensevelissement du sable. 

On ne peut plus rien distinguer de la belle expression du visage qui a été complètement abîmé; sur la poitrine se trouvent des hiéroglyphes qui datent de Thoutmès IV et de Ramsès le Grand, et un peu plus loin un lion assis qui regarde le sphinx. Sur l'autel élevé entre ses pattes on devait lui offrir des sacrifices, car il était révéré comme Ra (le Soleil) ou Re-ma-Choi (c.-à-d. celui aimé de Horus); trente-deux marches conduisent au temple qui se trouve entre ses griffes; on y avait retrouvé une porte qui devait conduire par une voie souterraine à la pyramide voisine; c'est par là que les prêtres venaient rendre les oracles du sphinx. 

Les sphinx égyptiens étaient disposés des deux côtés d'allées qui conduisaient aux temples : ainsi de la porte de LouqsorThèbes) une longue allée de 1200 à 1400 sphinx (datant d'Aménophis Ier) conduisait jusqu'au temple : les visages de ces sphinx sont en grande partie brisés et les sphinx eux-mêmes renversés; ils étaient disposés adroitement au point de vue de la perspective, serrés au début, puis de plus en plus éloignés les uns des autres; ils reposaient sur des socles plus hauts qu'un humain, avaient des visages de bélier sur des corps de lions, les pattes de devant étendues et celles de derrière repliées. On trouve encore à Thèbes d'autres longues allées de sphinx à têtes de béliers portant le nom d'Osiris II; de même, il en existe des débris près de l'obélisque d'Héliopolis au village de Matarych. 
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Sphinx de Gizeh.
Les touristes montés seur leurs chameaux donnent l'échelle du grand Sphinx du Gizeh.

En Basse-Nubie, à Ouadou Sebna, on trouve aussi des temples avec des allées de sphinx. Au point de vue de la signification et de l'expression artistique, les sphinx étaient comme tous les monuments de l'art égyptien grandioses, graves et mystérieux : on les considère d'une manière générale comme les protecteurs mystiques des temples et des demeures des morts. Pline prétend que les sphinx se trouvaient surtout nombreux dans les contrées inondées par le Nil et servaient à marquer la hauteur annuelle des eaux et la différence des crues : ils auraient été ainsi des symboles de la puissance des eaux; à cette explication se rattache une figure de sphinx à tête de vierge et mains humaines surmonté de l'oiseau sacré aux ailes étendues; devant lui Osiris avec la coiffure symbolique et dans la main une croix ansée (en forme de clef ouvrant les écluses des canaux du Nil). 

On divise parfois les sphinx en masculins et féminins, ces derniers se rattachant à la saison de la crue du Nil qui a lieu entre le signe de la Vierge et celui du Lion (ce qui expliquerait les deux aspects des sphinx); les sphinx féminins seraient les plus anciens et auraient été remplacés ensuite par les sphinx masculins qui avaient pris le sens de sagesse, de force, de perfection; les sphinx à têtes de béliers symboliseraient l'époque de l'année (L'Année et les saisons) où le Soleil est dans le signe du bélier; mais les sphinx sont plus anciens que les signes du zodiaque, et ce type d'interprétation astrologique, ne peut donc être que tardif. (A19).-
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Louqsor : allée de Sphinx.
Allée de sphinx, à Louqsor. Images : The World Factbook.
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