| Blaye (Blaventum, Blavia, Blayum) est une ville de France, dans le département de la Gironde, sur la rive droite de la Gironde; population : 4700 habitants. La ville de Blaye se divisait autrefois en ville basse et ville haute; celle-ci, groupée autour d'un ancien château fort établi sur un roc escarpé, fut presque entièrement détruite lors de la construction de la citadelle par Vauban. La ville actuelle s'étend surtout en longueur, du Nord au Sud. Les promenades, le cours de l'Hôtel-de-Ville, celui de la Fontaine, séparent la ville de la citadelle. Le long de la Gironde, en amont de la ville, s'étend le beau cours du Quai, d'où la vue est très belle. Histoire. Blaye fut au temps des Romains une station militaire sur la voie de Bordeaux à Saintes, on la trouve mentionnée dans les textes sous les noms de Promontorium Santonum ou de Blavia militaris. Plus tard, Grégoire de Tours (De gloria confessorum, chap. XLVI), raconte que le tombeau d'un saint prêtre nommé Romain était situé en ce lieu, auprès de la Garonne. Cette basilique de Saint-Romain fut célèbre pendant tout le Moyen âge; les légendes épiques y placèrent les tombeaux des héros carolingiens, Roland, Olivier et l'archevêque Turpin. Elle fut détruite lors de la construction de la citadelle de Vauban. A l'époque carolingienne, Blaye devint le chef-lieu d'une viguerie comprise dans le Bordelais et suivit les destinées de l'Aquitaine. Un château fut construit à une époque fort ancienne sur le roc escarpé, et cette forteresse souvent reconstruite eut toujours, à cause de sa situation, un rôle important. Dès 1261, les habitants de Blaye reçurent de leur seigneur des privilèges dont le texte nous est parvenu. Ces privilèges furent confirmés successivement par les rois d'Angleterre et de France jusqu'au XVIIe siècle. An cours des guerres anglaises, la citadelle de Blaye fut plusieurs fois prise et reprise; elle fit définitivement retour à la France en 1451. Les protestants s'en emparèrent en 1568 et la saccagèrent. Quelques années plus tard, Blaye embrassait le parti de la Ligue et le maréchal de Matignon, lieutenant général en Guyenne, tenta vainement de la reprendre de vive force (1593). Elle se soumit pourtant l'année suivante et reçut du roi Henri IV confirmation de ses privilèges (20 juillet 1594). Sous Louis XIV, Vauban construisit la citadelle actuelle (1683), qui engloba l'ancien château fort et une grande partie de l'ancienne ville dont on rasa alors plus de 200 maisons. Cette forteresse, qui commande la Gironde large de plus de 4 km, réussit en 1814 à empêcher les vaisseaux anglais de forcer le passage. Elle a servi à plusieurs reprises de prison d'Etat. La duchesse de Berry, arrêtée en 1832, lorsqu'elle cherchait à soulever la Vendée, y fut quelque temps détenue (du 15 novembre 1832 au 8 juin 1833), sous la garde du général Bugeaud; elle y accoucha d'une fille le 10 mai 1833. Monuments. Le principal monument de Blaye est la citadelle dont il a-été question plus haut. L'ancien château' gothique, défendu par des tours énormes, flanqué de quatre bastions et entouré de fossés, a été englobé dans les fortifications de Vauban. On y montre encore le tombeau du roi de Toulouse, Caribert, fils de Clotaire II. La basilique Saint-Romain, fondée, d'après la légende, au IVe siècle, occupait une partie de l'emplacement de la forteresse et a été démolie, lors des travaux exécutés par Vauban. Le fort Pâté, autrefois fort Saint-Simon, bâti sur un îlot au milieu de la rivière, et le fort Médoc sur la rive gauche tous deux commencés en 1689, complètaient les défenses de Blaye. L'église est sans intérêt; l'hôtel de ville, édifice sans caractère, est accompagné d'un beffroi surmonté d'une flèche. La place située au centre de la ville est décorée d'une jolie fontaine. (GE). | |