| Altkirch est une commune de la France, dans le département du Haut-Rhin, à 16 km au Sud-Ouest de Mulhouse, sur la ligne de chemin de fer de Mulhouse à Paris et sur la route de Bâle à Belfort. Population : 5400 habitants. Histoire. Altkirch, pour la première fois mentionné dans des documents du commencement du XIIe siècle, doit son origine, comme le nom l'indique, à une ancienne église (Alte Kirche),dédiée à saint Christophe, dont la tradition fait remonter la construction à l'époque de l'établissement du christianisme en Alsace (VIe siècle). Sur une colline, à dix minutes de cette église, existait déjà au XIe siècle le château des comtes de Montbéliard, qui étaient les seigneurs du Sundgau et dont la branche alsacienne, à partir du commencement du XIIe siècle, porte le nom de comtes de Ferrette. Frédéric Ier, l'un de ces derniers, céda l'église à des bénédictins de Cluny, construisit un couvent qu'on appella plus tard le prieuré Saint-Morand en l'honneur de l'apôtre du Sundgau (mort le 3 juin 1115). Le hameau qui s'était formé peu à peu autour de ce monastère, détruit par un incendie vers la fin du XIIe siècle, fut reconstruit sur la colline où se trouvait le manoir des comtes de Ferrette, sur l'emplacement de la ville actuelle. La ligne masculine des comtes de Ferrette s'éteignit avec Ulric II, mort en 1324; Jeanne, sa fille unique, épousa l'archiduc d'Autriche Albert II et lui apporta en dot Altkirch avec tout le comté. 1330, l'archiduc Albert II fait construire un mur d'enceinte. - 1375, les Compagnies anglaises, sous Enguerrand de Couey, essaient de s'emparer nuitamment de la ville pour la piller; d'après la légende, les habitants réveillés par une apparition de la Vierge, les repoussent victorieusement. - La ville a été pillée en 1444, par les Armagnacs; en 1525, par les paysans révoltés, et pendant la guerre de Trente Ans, tour à tour par les Suédois (1633); les Impériaux et les Français. Altkirch, qui a souvent servi de résidence aux archiducs, est resté à la maison d'Autriche jusqu'à la paix de Westphalie (1648), par laquelle toutes les possessions autrichiennes, en Alsace, furent cédées à la France. Sous la domination des archiducs, la cité naissante se développa rapidement grâce à sa constitution de ville municipale et surtout grâce aux nombreux privilèges qui lui furent accordés successivement. La plupart des institutions et libertés datant de cette époque furent maintenues sous le régime français et ne disparurent que lors de la Révolution de 1789. La seigneurie d'Altkirch fut comprise dans l'acte de donation que Louis XIV fit en 1659, en faveur de Mazarin, intendant d'Alsace; les ducs de Valentinois, héritiers du cardinal, la possédèrent jusqu'au moment de la confiscation de leurs biens au profit de l'Etat (1793). Lors de la division de la France en départements, Altkirch devint chef-lieu d'arrondissement; par un décret du 17 novembre 1857, la ville de Mulhouse fut créée chef-lieu de sous-préfecture et Altkirch cessa de l'être. A 1 km d'Altkirch, vers l'Ouest, dans une charmante vallée se trouve Saint-Morand, aujourd'hui lieu de pèlerinage, autrefois célébre prieuré, fondé et enrichi par les comtes de Ferrette, cédé aux moines de Cluny le 2 juillet 1305 (Diplôme de Pascal ll, de 1406, Bibl. Clun. p. 537), détruit par les Armagnacs en 1444, reconstruit par le prieur Martin Granter, de Colmar, incendié par les paysans en 1525, restauré par le prieur Garandus, cédé par l'archiduc Léopold, en 1624, aux jésuites de Fribourg-en-Brisgau, qui, après leur proscription, en 1774, le rendirent à l'ordre de Cluny. Transformé en hôpital en 1827. Les armoiries d'Altkirch consistent en une église sur champ d'azur. Monuments. L'église paroissiale, style roman, consacrée en 1850, remplace l'ancienne église gothique, fondée en 1255 par l'évêque Berthold de Bâle et démolie en 1845 en même temps que le château, construit probablement au XIe siècle par les comtes de Montbéliard et qui a été visité au milieu du même siècle par Hugues, abbé de Cluny (Hildebert, Vita S. Hugonis Clun. dans Bibl. Clun., p. 426. - Acta SS. 29 apr.). La tour de ce château, élevée au XVe siècle, en partie démantelée par les Suédois et démolie en 1845, passait pour être la plus élevée de la Haute-Alsace. Au côté Nord et au côté Ouest de la ville, restes de l'ancien mur d'enceinte avec une tour et une porte gothique. Sur la place, une fontaine monumentale en style du XVe siècle, du sculpteur Laurent, érigée en 1857. Le Musée, fondé en 1877, contient entre autres des antiquités romaines, découvertes dans les environs. A Saint-Morand, probablement sur l'emplacement de l'ancienne église, mentionnée dès le commencement du XIIe siècle, et à laquelle il faut rapporter le nom d'Altkirch, il existait jusqu'en 1885 une église moderne avec une tour et une sacristie en style gothique, datant du XIVe siècle; à l'intérieur, on voyait le sarcophage de saint Morand (style roman), rappelant celui de saint Adeloch, à l'église de Saint-Thomas, à Strasbourg, et un haut relief en grès, grossièrement sculpté, dune haute antiquité et représentant le Christ et les apôtres Pierre et Paul. (Louis Will). | |