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Histoire de la Lombardie

Au Moyen âge on donnait le nom de Lombardie à toute la partie de l'Italie occupée par les Lombards; elle se composait de l'Italie septentrionale, d'une partie de l'Italie centrale et de presque toute l'Italie méridionale. On la divisait en 32 duchés, dont les principaux étaient ceux de Frioul, de Spolète et de Bénévent; la capitale générale était Pavie. On la partageait aussi géographiquement en huit régions : 1° Austrie, au Nord-Est; 2° Neustrie, au Nord-Ouest ; 3° Flaminie et partie de l'Émilie; 4° Tuscie lombarde; 5° duché de Spolète; 6° duché de Bénévent et de Salerne; 7° Istrie; 8° Exarchat de Ravenne et Pentapole (les Lombards ne possédèrent ce dernier pays qu'un instant).

Les rois lombards

Audoin, 526
Alboin,561
Cleph, 513
Les 32 ducs, 575
Autharis, 584 
Agiluif, 591 
Adaloald, 615 
Ariovald, 625 
Rotharis, 636
Rodoald, 652 
Aribert I, 653 
Gondibert et Pertharite, 661 Grimoald, 662
Garibald,  671
Pertharite (rétabli), 671
Cunibert, associé en 678 puis roi, en 686 Luitpert, 700
Ragimbert, 701
Aribert II, 701 
Ansprand, 712 
Luitprand, 712 
Hildebrand, 744
Ratchis, 744
Astolfe, 749 
Didier, 756

Conquête de Charlemagne, 774

Dans les temps modernes, malgré la destruction de l'empire des Lombards, le nom de Lombardie continua de subsister, mais il désigna spécialement l'Italie septentrionale, l'ancienne Gaule Cisalpine. Ainsi comprise, la Lombardie, qui répond à peu près à l'ancien duché de Milan, est bornée au Nord par les cantons suisses du Tessin et des Grisons, à l'Ouest par le Tessin et le lac Majeur, qui la séparaient des États Sardes, au Sud par le Pô, qui la séparait de l'arcien duché de Modène et de Ferrarais, à l'Est par le Mincio, qui la séparait de la Vénétie. Capitale : Milan

Ainsi délimitée la Lombardie se divise en provinces qui tirent leur nom des villes qui en sont les chef-lieux : Milan, Côme, Sondrio, Pavie, Bergame, Brescia, Crémone. Elle est arrosée, de l'Ouest à I'Est, par le Tessin, le Lambro, l'Olona, l'Adda, l'Oglio, le Mincio, et renferme plusieurs lacs : lac Majeur, de Côme, d'Idro, d'Iseo, de Garda; on y compte en outre de nombreux canaux, dont la principal est celui de Milan à Pavie. Le climat, froid dans les régions montagneuses, est chaud dans les plaines. Le sol est presque partout d'une grande fertilité, qui est encore augmentée par une culture très soignée, ce qui fait de tout ce pays un grand jardin. Les principaux produits sont les céréales, le maïs et surtout le riz; on y cultive aussi avec succès le chanvre le lin, les plantes oléagineuses, l'olivier, le citronnier, l'oranger, le grenadier, etc.; les pâturages, nombreux et excellents, nourrissent beaucoup de bétail. En outre on s'y livre à l'élevage des abeilles, qui donnent un miel estimé, à celle du ver à soie, qui produit chaque année plus de 2 millions de kg de soie grège. Le pays contient de riches mines de cuivre, de fer, de plomb, de houille, d'alun, et des carrières de marbre, d'albâtre, et autres minéraux utiles. L'industrie est très développée.

Cette partie de l'Italie, après avoir été occupée par les Gaulois et les Romains, fut conquise par les Lombards en 568; elle leur fut enlevée par Charlemagne en 774, et passa ensuite à ses successeurs, sous le nom de Royaume d'Italie. Pendant les guerres des Guelfes et des Gibelins, elle se rendit indépendante, et il s'y forma une foule de petites républiques (Milan, Pavie, Crémone, Venise, Modène, Padoue, Plaisance, Ferrare, etc.), qui figurèrent pour la plupart dans le parti guelfe. Le plus souvent elles se faisaient la guerre, mais au XIIe siècle plusieurs d'entre elles se réunirent pour opposer une digue à la puissance des empereurs et formèrent à Puntido (1167), sous le patronage du pape Alexandre III, la Première Ligue lombarde, qui vainquit Frédéric Barberousse (1175-1183), et le força à reconnaître l'indépendance des villes lombardes. En 1225, il se forma contre l'empereur Frédéric II une Deuxième ligue lombarde, soutenue également par les papes, et qui, après diverses vicissitudes, finit également par triompher (1249) : Milan fut l'âme de toutes deux. Après la victoire, des tyrans surgirent presque dans chaque ville lombarde; enfin, au XIVe  s., toute la Lombardie du Pô fut soumise soit aux ducs de Milan, soit à Venise. Les Etats restés libres étaient Mantoue, Modène et Ferrare, Gênes, le Piémont, et plus tard Parme.

Longtemps la France et l'Autriche se disputèrent le Milanais : il finit par rester à la branche espagnole de la maison d'Autriche, qui le conserva jusqu'au commencement du XVIIIe  siècle. En 1714, après la guerre de la succession d'Espagne, il fut donné à l'Autriche qui se fit confirmer dans sa possession au congrès d'Aix-la-Chapelle (1748). Les Autrichiens perdirent pendant quelques années la Lombardie, d'abord par suite de la création de la République Cisalpine (1797). puis lors de la formation du nouveau Royaume d'Italie (1805); mais ils se la firent rendre en 1815, et, la réunissant à la Vénétie, en formèrent leur Royaume Lombard-Vénitien. En 1848, la Lombardie, aidée du Piémont, tenta de s'affranchir; mais, après la défaite de Novare (23 mars 1849), elle retomba sous le joug de l'Autriche. Enfin, en 1859, à la suite de la brusque invasion des Autrichiens dans le Piémont, l'empereur d'Autriche, vaincu à Magenta et à Solferino par l'armée franco-sarde se vit forcé, par la convention de Villafranca (12 juillet), d'abandonner la Lombardie à l'empereur Napoléon III, qui la céda aussitôt au roi de Sardaigne.

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Dictionnaire Territoires et lieux d'Histoire
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