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Clermont-en-Beauvaisis |
Clermont (ou Clermont-en-Beauvaisis) est une commune de France, chef-lieu d'arrondissement du département de l'Oise, sur une colline isolée, au-dessus de la petite rivière de Brèsche; population : 11 000 habitants Malgré des légendes donnant à Clermont une haute antiquité, il est probable que cette ville doit son origine aux invasions des Vikings pendant lesquelles sa forte position servit de refuge aux populations voisines. Plus tard, ce fut un simple fief de l'église de Beauvais. Un château fort y avait été construit, qui devint sous Hugues Capet le siège d'un comté formé par un démembrement des anciens comtés de Beauvais et de Breteuil, de différents domaines de l'abbaye de Saint-Denis et de la châtellenie de Creil. Ce comté appartint successivement à des seigneurs appelés Baudoin (1023) et Gilduin (1040). Mais le véritable fondateur de cette maison fut, en 1054, Renaud Ier qui eut pour successeurs Hugues Ier, Renaud II (1114), Raoul Ier, connétable de France qui mourut à à Saint-Jean-d'Acre en 1191, ne laissant qu'une fille, Catherine, qui apporta le comté de Clermont à Louis, comte de Blois et de Chartres, lequel périt en 1205 à la bataille d'Andrinople (Les croisades). Leur fils, Thibaut le Jeune, étant mort sans héritier, en 1218, le comté échut à Raoul de Clermont d'Ailly, son cousin, qui le vendit la même année à Philippe-Auguste. Ce prince donna Clermont en apanage à Philippe Hurepel, le fils qu'il avait eu d'Agnès de Méranie et qui avait épousé en 1216 Mahaut de Dammartin. Cette donation fut confirmée en 1223, par Louis VIII, et Clermont fut érigé en pairie. Philippe Hurepel mourut en 1233, et sa fille Jeanne mariée à Gaucher de Châtillon, ne laissant pas d'héritier, lors de son décès arrivé en 1251, la régente, en l'absence du roi, laissa la jouissance du comté de Clermont à titre précaire, à Mahaut de Dammartin, qui avait épousé en secondes noces (1235), Alphonse roi du Portugal. Après une assez longue contestation avec ses frères, contestation qui fut tranchée au parlement de 1268, saint Louis réunit à la couronne le comté de Clermont devenu alors un domaine très considérable, mais ce fut pour le donner presque aussitôt (1269) en apanage à son sixième fils Robert, tige des comtes de Clermont, d'où sortit la maison royale de Bourbon. Louis Ier, fils aîné de Robert de Clermont, surnommé le Boiteux ou le Grand, lui succéda en 1318 comme comte de Clermont, mais Charles le Bel échangea ce domaine, vers 1327, contre le comté de la Marche et d'autres terres, en érigeant en duché la sirerie Bourbon. Philippe de Valois, successeur de Charles, ne ratifia pas cet arrangement et Louis de Bourbon reprit le comté de Clermont érigé en pairie, tout en conservant le titre de duc de Bourbon que ses descendants portèrent toujours depuis. Ces descendants comme comtes de Clermont furent Pierre Ier, Louis II, Jean Ier, Charles Ier et Jean II. Ce dernier ne laissa pas d'enfants et à sa mort, arrivée en 1488, Clermont passa à la branche de Bourbon-Montpensier et fut confisqué au profit de la couronne, en 1524, entre les mains du fameux connétable de Bourbon. François ler le donna de nouveau en apanage le 12 juin 1540, à son second fils, Charles, duc d'Orléans; puis, ce prince étant mort sans enfants en 1545, Clermont fit encore retour à la couronne, pour être, en 1562, constitué en dot à la reine Catherine de Médicis. Charles IX l'engagea peu après au duc de Brunswick en paiement des sommes qu'il lui devait pour les troupes qu'il lui avait fournies, et après diverses vicissitudes, le comté de Clermont fut donné, en 1582, à Marguerite de Navarre avec celui de Senlis et les duchés de Valois et d'Étampes, en échange du Quercy et d'autres terres; puis, Marie de Médicis le retira en 1610, et en investit Henri Il, prince de Condé, qui le céda à son frère, Charles de Bourbon, comte de Soissons, sur le fils duquel, Louis, le comté de Clermont fut confisqué parce qu'il avait pris le parti du duc de Savoie contre la France. Il fut vendu en 1696 au prince de Carignan, qui le revendit en 1702 à la princesse d'Harcourt, laquelle mourut à Clermont en 1715. Le prince de Condé acheta alors, en 1719, le comté de Clermont à la maison d'Harcourt, et ses descendants l'ont conservé jusqu'à la Révolution. Le château primitif des comtes de Clermont avait été beaucoup agrandi par Philippe-Auguste, et cette forteresse joua un rôle important dans les guerres du Moyen âge. Elle fut attaquée vainement par les Jacques et en 1358, le Dauphin régent et le roi de Navarre y tinrent une conférence qui n'aboutit pas, car peu après, le captal de Buch s'empara par surprise de Clermont pour le compte des Navarrais, la ville fut pillée et brûlée. En 1419, les Anglais assiégèrent vainement la forteresse. En 1430, Jacques de Crèvecoeur, gouverneur de Clermont pour les Bourguignons, y résista victorieusement à une attaque des Armagnacs (La Guerre de Cent ans). La ville fut ensuite successivement occupée par les Anglais, par Lahire et par le seigneur d'Offémont, jusqu'en 1449, époque à laquelle les habitants en facilitèrent la reprise par le duc de Bourbon. Cette ville fut choisie, en 1472, pour les conférences de la paix entre le roi et les ducs de Bourgogne et de Bretagne. Elle embrassa, au XVIe siècle, le parti de la Ligue, fut prise par Henri IV en 1589, reprise par Mayenne au mois de mars 1590 et enlevée de nouveau d'assaut par les troupes royales au mois de septembre de la même année. La ville fut pillée pendant dix-sept jours de suite, et resta au roi, malgré une nouvelle tentative faite par les ligueurs le 20 octobre suivant (Les Guerres de Religion). Le prince de Condé, mécontent de la cour, en 1615, se fortifia dans le château de Clermont qui fut assiégé et pris par le maréchal d'Ancre; Condé en rentra en possession lors du traité de Loudun en 1616. Les fortifications cessèrent alors d'être entretenues, et il n'en reste plus que quelques ruines dont la plus importante est l'arcade de la porte de Nointel, ancienne poterne du château. Le comté de Clermont relevait du comté-pairie de Beauvais, ce qui amena souvent des conflits. Personnalités de Clermont. Armoiries. Monuments. L'hôtel de ville (mon. hist.), qui était le siège commun de la mairie, du bailliage et des autres juridictions du comté, est un édifice du XIVe siècle dont le rez-de-chaussée est divisé en deux nefs. Sa façade principale est terminée par un grand pignon flanqué au milieu d'une sorte de beffroi polygonal peu élevé au-dessus du toit. Le donjon du vieux château, probablement du Xe ou du XIe siècle, est une grosse tour en parallélogramme de plus de 29 m de hauteur; bien qu'elle ait perdu son couronnement. Il a 25,50 m de long sur 17,50 m de large; les murs, épais de 9,50 m, sont soutenus par douze contreforts. Le Châtellier est une promenade établie sur une partie de l'emplacement du vieux château et des remparts qui l'avoisinaient. Les principaux hameaux sont le Pont-de-Pierre et Béthencourtel, qui était une seigneurie particulière relevant de Béthencourt-Saint-Nicolas. (GE). |
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