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Le Mans

Le Mans. - Chef-lieu du département de la Sarthe, sur les deux rives de la Sarthe, à 210 km, au Sud-Ouest de Paris; 146 100 habitants. Le Mans réunit le contraste habituel des antiques cités de la France, grandies avec les siècles : en bas, une ville neuve, au grandes voies de circulation et aux grandes maisons banales, en haut une vieille ville aux ruelles étroites, qui a su conserver le souvenir de son passé tourmenté.

L'histoire.
Sous le nom de Vindunum, Le Mans était, avant la conquête romaine, la capitale des Cenomanni, l'un des peuples qui composaient la puissante tribu des Aulerci. Sous les empereurs, la ville prit le nom du peuple dont plus tard la langue française a fait Le Mans. Des ruines assez considérables des anciens remparts avec leurs tours attestent son importance à l'époque gallo-romaine; elle faisait alors partie de la troisième Lyonnaise. Le christianisme y fut prêché au IVe siècle par saint Julien. 
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Le Mans.
Vue générale du Mans, sur une ancienne photographie.

Conquise en 486 par les Armoricains, puis par un chef franc du nom de Rigomer, frère du roi de Cambrai Ragnacaire, elle fut prise par Clovis en 510, puis par Thierry, roi de Bourgogne, et enfin par Clotaire II en 598. Sous les Carolingiens, les Bretons et les Normands la saccagèrent tour à tour. Les évêques y avaient établi, comme dans beaucoup d'autres cités, leur autorité temporelle, mais ils en furent peu à peu dépossédés par les comtes du Maine contre lesquels ils s'unirent aux habitants, lorsque ceux-ci voulurent acquérir, vers le milieu du XIe siècle, des franchises communales. Ils y réussirent à la faveur de la minorité du comte, dont le tuteur, Geoffroi de Mayenne, inquiet de la puissance et des prétentions des ducs de Normandie, concéda une charte aux Manceaux. Ceux-ci, peu confiants dans sa sincérité, le chassèrent de la ville; il put cependant rentrer dans le château ou les habitants l'assiégèrent, et qu'ils démantelèrent après s'en être emparé. Mais la conquête du Maine par le duc Guillaume de Normandie en 1063 rendit bientôt leur victoire inutile. Le nouveau seigneur abolit leurs franchises. Les Manceaux crurent pouvoir recouvrer leur indépendance après la conquête de l'Angleterre; mais Guillaume, revenu sur le continent pour réprimer plusieurs séditions locales, ravagea le Maine avec une armée de Saxons, entra dans Le Mans, qui n'osa faire de résistance, et réprima la révolte avec une implacable férocité (1073). 

Plus tard seulement, les Plantagenet concédèrent au Mans, comme à la plupart des villes le leurs possessions du continent, des privilèges municipaux. Philippe-Auguste s'empara de la ville en 1189; Jean sans Terre le reprit dix ans plus tard, mais dut l'abandonner l'année suivante. Durant les guerres anglaises (La guerre de Cent ans), la ville subit à peu près les mêmes vicissitudes que les autres places de la région : tombée aux mains des Anglais en 1424, elle fit retour à la France en 1448. Pendant les Guerres de religion, elle fut prise par les protestants le 3 avril 1562; elle embrassa le parti de la Ligue en février 1589, fut assiégée cette année même par Henri lV auquel elle dut se rendre le 21 décembre. Lors de l'insurrection vendéenne, l'armée de La Rochejaquelein y pénétra le 10 décembre 1793 et y fut attaquée deux jours plus tard par Marceau et Westermann qui l'en délogèrent après deux jours de combats. Le 13 octobre 1799, Bourmont, à la tête des Chouans, surprit la place et l'occupa pendant trois jours. Pendant la guerre de 1870, Chanzy y conduisit la deuxième armée de la Loire en retraite, s'y établit le 19 décembre et en fit le centre de ses opérations, mais il y subit le 13 janvier suivant un échec décisif. En 1874, un monument commémoratif a été élevé sur le plateau d'Auvours, à l'Est de la ville.
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Cathédrale du Mans.
La cathédrale du Mans.

Les monuments.
La cathédrale de Saint-Julien est un des beaux monuments religieux de la France. La nef, qui en est la partie la plus ancienne, est relativement modeste; il y subsiste des vestiges d'un édifice du XIe siècle repris au XIIe; le porche latéral Sud, orné de statues et de sculptures décoratives, a été exécuté vers 1150. Les fenêtres ont conservé quelques vitraux de l'époque, les plus anciens que l'on connaisse. Contre la façade de l'Ouest a été élevé au Moyen âge un menhir qu'on avait surmonté d'une croix de fer. Le choeur est une splendide construction gothique; il a été élevé de 1217 à 1254. Les fenêtres en sont ornées de verrières magnifiques. Entre la nef et le choeur, le transept a été construit au XVe siècle; l'une de ses extrémités est flanquée d'une tour carrée. Saint-Julien possède de belles tapisseries des XVe et XVIe siècles, un beau buffet d'orgues du XVIe siècle, le tombeau de la reine Bérengère, veuve de Richard Coeur de Lion et comtesse du Maine; le tombeau de Charles III, comte du Maine, mort en 1473, oeuvre, malheureusement mutilée, du sculpteur Laurana; le tombeau de Guillaume de Langey, faussement attribué à Germain Pilon, etc.

L'église de Notre-Dame de la Couture (mon. hist.) est l'ancienne abbatiale du monastère fondé au XIIe siècle par l'évêque Bertrand. Le choeur est de construction très ancienne, mais il a été très remanié du XIIe au XVe siècle. Le reste de l'édifice qui se composait d'une nef avec bas-côtés a subi, à la fin du XIIe siècle, une transformation singulière destinée à en faire une vaste nef unique, voûtée selon le système angevin. Le portail principal encadré de deux tours inachevées, date du XIIIe siècle. Le trésor de l'église est riche; le suaire de saint Bertrand est une pièce de soierie orientale certainement antérieure au XIIe siècle. Dans l'église : Vierge en marbre de Germain Pilon, exécutée en 1570; tableaux de Manfredi, Carrache, Philippe de Champaigne, Parrocel, etc. 

L'église de Notre-Dame-du-Pré (mon. hist.) est, comme la précédente, celle d'une ancienne abbaye fondée au XIe siècle. L'édifice est roman avec des restaurations modernes. L'église Saint-Benoît, construction du XVIe siècle, passe pour conserver les reliques de sainte Scholastique, soeur de saint Benoît. Saint-Pavin-des-Champs est un édifice roman dans lequel un cercueil de pierre est regardé comme celui du patron de l'église, évêque du Mans au IVe siècle. Saint-Pierre-de-Ia-Cour (mon. hist.), ancienne chapelle du château comtal, est une construction des Xe, XIe et XIIIe siècle. L'église de la Mission a été construite en 1180, pour servir de salle d'hôpital; elle fut convertie plus tard en église puis en caserne; elle a conservé un beau portail. La préfecture occupe une partie des bâtiments de l'abbaye de la Couture, qui datent du milieu du XVIIIe siècle; une autre partie des mêmes bâtiments est occupée par les musées, les archives départementales et la bibliothèque. Le grand séminaire occupe les bâtiments (XIVe, XVIIe et XVIIIe siècle) de l'ancienne abbaye de saint Vincent. 
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Le Pont en X, au Mans.
Le Pont en X, au Mans. Il franchit la rivière de la Sarthe à côté du pont Yssoir.

Parmi les maisons anciennes qui sont assez nombreuses, il faut signaler le Grabatoire, ancienne infirmerie des chanoines, qui est une charmante construction de la Renaissance, et la maison dite de la reine Bérengère de l'époque de Louis XII. Le musée lapidaire, riche en monuments mérovingiens et carolingiens, a été installé dans le rez-de-chaussée du théâtre. Statues du général Chanzy, commémorative de la bataille du Mans, par Crauk, et du naturaliste Belon, par Ch. Filleul. La Sarthe est traversée par quatre ponts, tous modernes; l'un d'eux aboutit à la place de la cathédrale par un tunnel de 200 m de Iong.
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Le Mans : place de la République.
Place de la République, au Mans. - Les grands hôtels, les beaux cafés 
la bordent, sans compter la Bourse du commerce, l'hôtel des Postes, l'église de la
Visitation. Statue du général Chanzy (1895).
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Dictionnaire Villes et monuments
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