|
. |
|
|
Le
Ku
Klux Klan (KKK) est une organisation criminelle suprémaciste blanche
fondée aux États-Unis en 1865, peu après la fin de la guerre
de Sécession, par d'anciens soldats confédérés dans l'État du
Tennessee.
Cette organisation extrémiste, qui prône la suprématie blanche, a marqué
l'histoire américaine par ses actions violentes et ses idéologies racistes
et antisémites. Bien que le Ku Klux Klan ait perdu une grande partie de
son pouvoir et de son influence, il reste un rappel des luttes pour les
droits civiques et de l'existence persistante de groupes racistes et xénophobes
dans la société. Aujourd'hui, le Klan ne représente plus qu'une minorité
extrémiste marginalisée, même s'il continue de nourrir les tensions
et de s'opposer aux valeurs de diversité et d'égalité dans la société
américaine moderne.
Histoire.
Le groupe a pratiqué des actes de violence (lynchages, agressions et meurtres) visant non seulement des Afro-Américains, mais aussi des Juifs, des catholiques, des immigrants, et des activistes pour les droits civiques, ou quiconque était perçu comme une menace à leur idéologie. Le Klan a connu plusieurs phases d'activité au cours de l'histoire : Première
vague (1865 - années 1870).
Sous la Reconstruction, le Sud est placé sous la supervision de l'armée américaine, et des droits sont progressivement accordés aux Afro-Américains, comme, par exemple,le droit de vote. En réaction, le Klan organise des campagnes d'intimidation pour empêcher les Afro-Américains de participer aux élections et pour faire peur aux Blancs pro-Union, qui soutiennent le parti Républicain. Les membres du Klan utilisent des méthodes de violence directe : passages à tabac, lynchages, incendies criminels et assassinats. En 1870 et 1871, le président Ulysses S. Grant et le Congrès réagissent en promulguant les "Force Acts", qui rendent illégal le fait de se regrouper pour intimider ou attaquer les Afro-Américains ou les électeurs républicains. Le Ku Klux Act (1871) permet au gouvernement fédéral d'intervenir directement contre le Klan, menant à des centaines d'arrestations de membres. Cela provoque un premier déclin du Klan qui disparaît presque totalement en 1872. Après l'adoption des Force Acts et la fin de la Reconstruction en 1877, les troupes fédérales se retirent des États du Sud, laissant les Afro-Américains à la merci des milices locales et des autorités ségrégationnistes. Bien que le Klan ne soit plus officiellement actif, son idéologie de haine se perpétue à travers des lois de ségrégation et des pratiques racistes, connues sous le nom de lois Jim Crow, imposant une ségrégation stricte entre Blancs et Noirs. Deuxième
vague (années 1910 - années 1940).
Le Klan est refondé en 1915 par William J. Simmons, un ancien ministre méthodiste inspiré par le film The Birth of a Nation, de D.W. Griffith, qui présente le Klan comme une force héroïque. Simmons relance le Klan en s'appuyant sur une rhétorique nationaliste et xénophobe, et en élargissant ses cibles de haine. Le contexte social et économique de l'après-Première Guerre mondiale, marqué par la crainte de l'immigration et des changements sociaux, fournit un terrain fertile pour le renouveau du Klan. Dans les années 1920, le Klan atteint son apogée, avec entre 3 et 6 millions de membres à travers les États-Unis. Il gagne en popularité non seulement dans le Sud, mais aussi dans les États du Midwest et du Nord-Est, en particulier dans des villes comme Chicago, Detroit et Indianapolis. Le Klan s'appuie sur un réseau de propagande et un discours de "protection des valeurs américaines", attirant des millions de sympathisants. Le Klan participe activement à la vie politique et parvient même à influencer des élections. Il utilise des tactiques de pression, de corruption et d'intimidation pour promouvoir des candidats partageant ses idéaux. Il réussit à placer ses membres ou ses soutiens dans des postes politiques locaux et régionaux. Dans certains États, comme l'Indiana et l'Oregon, le Klan domine les législatures locales et utilise son influence pour promouvoir des lois de ségrégation raciale et des restrictions visant les minorités ethniques et religieuses. À la fin des années 1920, le Klan subit un déclin rapide en raison de plusieurs facteurs. Des affaires de corruption, de détournement de fonds et des scandales impliquant des leaders du Klan éclatent, notamment le scandale lié à David Stephenson, Grand Dragon du Klan de l'Indiana, impliqué dans le viol et le meurtre d'une jeune femme. Ce scandale choque le public et ternit l'image de l'organisation. Par ailleurs, face à la violence du Klan, des groupes de citoyens s'organisent pour s'opposer à ses activités, et des élus dénoncent publiquement l'organisation. Enfin, la crise économique de 1929 détourne l'attention des Américains vers des préoccupations financières, réduisant l'influence du Klan. Les membres se désengagent peu à peu, et le nombre d'adhérents diminue drastiquement. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le Klan voit son influence s'effriter davantage. En effet, les idéaux fascistes et racistes du Klan sont de plus en plus mal perçus dans un contexte de guerre contre l'Allemagne nazie et le Japon impérial. Le gouvernement fédéral s'emploie à réprimer les organisations radicales et à renforcer les lois anti-séditieuses. Le Klan fait l'objet de surveillances et de pressions croissantes, ce qui réduit son activité publique. Mais la Seconde Guerre mondiale exacerbe également les tensions raciales dans le pays, et le Klan tente sporadiquement de profiter de ces tensions pour se relancer. Néanmoins, la majorité des Américains considère désormais le Klan comme une organisation réactionnaire, rétrograde et incompatible avec les valeurs démocratiques que les États-Unis entendent défendre à l'international. À la fin des années 1940 et au début des années 1950, le Klan reste affaibli et son influence politique est marginalisée. Cependant, la montée du Mouvement des droits civiques dans les années 1950 et 1960 va lui offrir une nouvelle occasion de relancer ses activités. Troisième
vague (Des années 1950 à 2000).
Dans les années 1950, des chapitres du Klan dans le Sud prennent part à de nombreux actes de violence, notamment des attaques contre des leaders des droits civiques comme Martin Luther King Jr. et Medgar Evers. En plus des menaces, des passages à tabac et des incendies criminels, le Klan utilise des tactiques de terreur comme le cross burning ( = brûlage de croix) pour intimider les communautés noires. Dans les années 1960, le Klan devient encore plus actif et violent en réaction aux avancées des droits civiques. Durant cette période, de nombreux crimes sont commis par le Klan ou avec son soutien. Le Klan perpètre des attentats à la bombe et des assassinats. Un des cas les plus célèbres est l'attentat de l'église baptiste de la 16e rue à Birmingham, Alabama, en 1963, où quatre jeunes filles afro-américaines sont tuées dans l'explosion d'une bombe posée par des membres du Klan. Suivront, l'année suivante les meurtres de Freedom Summer : trois militants des droits civiques, James Chaney, Andrew Goodman et Michael Schwerner, sont enlevés et tués par des membres du Klan dans le Mississippi. Ce crime attire l'attention nationale et conduit à des enquêtes fédérales. Face à la montée des violences, le président Lyndon B. Johnson met en place des mesures pour limiter l'influence du Klan. En 1965, le Voting Rights Act est adopté, garantissant le droit de vote aux Afro-Américains et mettant fin à de nombreuses pratiques de discrimination dans le Sud. Dans les années 1970, l'influence du Klan diminue en raison de plusieurs facteurs. Le FBI lance des enquêtes pour infiltrer et démanteler le Klan. Sous la direction de J. Edgar Hoover, le FBI met en oeuvre des opérations secrètes visant à surveiller, infiltrer et affaiblir l'organisation. De nombreux membres du Klan sont arrêtés, et le gouvernement adopte des lois contre les crimes de haine pour limiter les activités du groupe. De plus, le Klan se divise en de multiples factions qui luttent pour le contrôle, chaque groupe ayant des idéologies ou des objectifs légèrement différents. Cette division affaiblit l'organisation et diminue sa capacité à agir efficacement. En parallèle, le Klan perd du soutien populaire, même dans le Sud, où ses idées sont de plus en plus considérées comme extrêmes et dépassées. Dans les années 1980, le Klan tente de se réinventer pour attirer de nouveaux membres. Il collabore avec des groupes néonazis et d'autres organisations suprémacistes blanches pour amplifier son message. Cette alliance permet au Klan de toucher une base plus large, mais elle le rend également plus radical. A l'opposé, des dirigeants comme David Duke, ancien membre du Klan, adoptent un discours plus policé et utilisent des termes moins agressifs. Duke se présente à plusieurs élections dans les années 1980 et 1990, prônant un nationalisme blanc moins explicite. Bien qu'il rencontre un certain succès localisé, la majorité de la population continue de rejeter ces idées. Malgré ces tentatives, l'organisation perd des adhérents, et les actions du Klan sont de plus en plus surveillées par le gouvernement et condamnées par la population. Dans les années 1990, le Klan est de plus en plus marginalisé. Les groupes néonazis, les milices anti-gouvernementales et d'autres organisations suprémacistes attirent désormais les recrues potentiellement intéressées par des idéologies radicales. Les actes de violence raciste deviennent moins fréquents de la part du Klan, mais des membres isolés continuent de participer à des actes haineux. À la fin des années 1990, le Klan est fragmenté et divisé en petites cellules locales ayant peu de pouvoir ou d'influence. Il reste actif dans certaines régions, mais ne possède plus l'ampleur qu'il avait durant les décennies précédentes. Le
Ku Klux Klan aujourd'hui.
Les estimations varient, mais le nombre total de membres du KKK aujourd'hui est généralement évalué entre quelques milliers et moins de 10 000. Le Klan attire principalement des individus dans les États du sud et du Midwest, bien que sa présence existe dans tout le pays. Avec l'évolution de la société américaine et la forte désapprobation sociale à l'égard des groupes racistes, le KKK a perdu son ancienne influence et attire surtout des membres des classes sociales défavorisées, désenchantées par les changements démographiques et politiques. Le KKK continue de promouvoir une idéologie suprémaciste blanche et s'oppose fermement à l'immigration, au multiculturalisme, aux droits des LGBTQ+, et à toute forme de diversité ethnique ou religieuse. Cependant, ses actions se limitent souvent à des campagnes de propagande, comme la distribution de tracts ou l'organisation de petits rassemblements. Contrairement à ses périodes les plus violentes, le Klan évite aujourd'hui les actions criminelles ouvertes, car la surveillance des autorités a intensifié les poursuites contre les crimes de haine. Toutefois, certains membres sont encore liés à des actes de violence isolés contre des minorités, perpétrant ainsi les objectifs idéologiques du Klan. Le KKK est aujourd'hui en compétition avec d'autres groupes d'extrême droite et suprémacistes blancs, comme les néo-nazis, les milices armées, et des groupes associés à l'alt-right. Ces organisations, parfois plus modernes dans leur communication, utilisent les réseaux sociaux pour propager leurs idées et recruter de nouveaux membres, ce qui marginalise encore davantage le Klan, perçu comme une organisation du passé. Beaucoup de jeunes adeptes de l'extrême droite préfèrent des groupes qui ne portent pas le stigmate historique du Klan. Le Klan reste sous la surveillance des agences gouvernementales comme le FBI, qui le considère comme une menace intérieure. La plupart des groupes affiliés au Klan sont aujourd'hui classés comme organisations haineuses par des associations de surveillance comme le Southern Poverty Law Center (SPLC) et l'Anti-Defamation League (ADL), qui publient des rapports sur leurs activités et les surveillent de près. Ces groupes signalent également les nouveaux groupes dérivés du Klan et informent le public sur leurs dangers potentiels. Le Klan, bien que faible en termes de nombre et d'influence politique directe, reste un symbole puissant de l'histoire raciste des États-Unis et des tensions raciales actuelles. Ses pratiques (comme la croix en feu) et son apparence iconique (les capuchons blancs) continuent d'être exploités dans les médias pour illustrer le racisme extrême et l'intolérance. Cet héritage rend la présence du Klan, même sous une forme affaiblie, importante dans les discussions contemporaines sur le racisme et la violence raciale. Organisation.
Organisation
hiérarchique.
• Le Grand Sorcier (Imperial Wizard). - C'est (ou c'était) le chef suprême de l'organisation, au niveau national.Chaque niveau de cette hiérarchie avait ses propres responsabilités et rites spécifiques. Les
symboles et codes.
• La croix en feu. - Ce symbole est l'un des plus connus du Klan et est censé représenter la « lumière du Christ ». En réalité, il s'agit surtout d'un acte d'intimidation visant ceux qui s'opposent aux idéologies du Klan, et ce rituel est souvent utilisé pour menacer les communautés ciblées.Rituels. Les cérémonies d'initiation sont importantes dans le Klan. Elles sont généralement réalisées la nuit, souvent en extérieur et parfois avec une croix en feu pour symboliser la puissance et le mystère de l'organisation. Les nouveaux membres prêtent un serment de loyauté et jurent de soutenir l'idéologie du Klan. Ce serment inclut l'engagement à garder le secret, à protéger les membres du Klan, et à promouvoir la « cause blanche ». Les membres participent également à des cérémonies religieuses, qui comportent des prières et des invocations chrétiennes, bien que la plupart des églises chrétiennes aient condamné les activités du Klan. Les réunions du Klan (ou klaverns) se tiennent généralement dans des lieux isolés pour maintenir le secret. Durant ces réunions, ils discutent de la planification d'actions, de propagande, et parfois d'actes d'intimidation ou de violence. Les rituels d'd'intimidation, comme les rassemblements avec des croix en feu, sont souvent organisés dans des endroits bien visibles afin de semer la peur parmi les communautés ciblées. |
. |
|
|
||||||||
|