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Louis, chevalier de Jaucourt est un philosophe, et l'un des principaux collaborateurs de l'Encyclopédie. Il naquit à Paris, le 26 septembre 1704 et mort à Compiègne le 5 février 1779. Ses parents s'attachèrent à développer ses heureuses dispositions, et l'envoyèrent, dès l'âge de huit ans, faire ses études à Genève. Après avoir terminé ses cours, il passa en Angleterre, et y suivit trois ans les leçons des meilleurs professeurs de l'université de Cambridge; il vint ensuite en Hollande, à Leyde, où il s'appliqua à la médecine sous Boerhaave. Pendant son séjour à Leyde, il connut Tronchin, et se lia avec lui d'une amitié durable. Les deux amis soutinrent leur thèse le même jour, et reçurent ensemble le bonnet de docteur; mais le chevalier de Jaucourt était déjà résolu à ne pratiquer la médecine que pour les pauvres, et à n'employer ses talents qu'au soulagement des malheureux. - Louis de Jaucourt (1704-1779). Il revint en 1736 à Paris où il vécut dans une société mondaine et philosophique, et se vit obligé de donner quelque temps à l'arrangement de ses affaires : enfin il paya sa tranquillité par le sacrifice d'une partie de sa fortune, et put dès lors se livrer uniquement à son goût pour l'étude. D'Alembert l'ayant invité à travailler à l'Encyclopédie, il se chargea, avec Buffon, de la rédaction des articles scientifiques, et plus spécialement ceux de médecine et de physique pour ce grand ouvrage; mais il tint plus qu'il n'avait promis. Tout en partageant le zèle de quelques-uns de ses associés pour les progrès de la raison humaine, il sut conserver à ses écrits un constant esprit de modération. Il fut plutôt du parti philosophique de Montesquieu que de celui de La Mettrie et de d'Holbach. Les qualités de son caractère lui attirèrent partout l'estime et l'amitié. Le chevalier de Jaucourt était d'un caractère doux et affable; et quoique sa fortune fût médiocre, il aidait de sa bourse tous ceux qui s'adressaient à lui. Il ne sollicita jamais aucune faveur, ne prit part à aucune dispute littéraire : enfin, comme il le dit lui-même, sans besoins, sans désirs, sans ambition, sans intrigue, il chercha son repos dans l'obscurité de sa vie. Ce fut un homme d'esprit et de savoir que la renommée ne tenta pas. L'affaiblissement de ses forces lui faisant présager sa fin prochaine, il se retira à Compiègne, et y mourut quelques mois après, en 1779, âgé de 76 ans. Les écrits du chevalier de Jaucourt, dit Palissot, se font lire avec intérêt; son style est simple, naturel, facile, et ne manque ni de correction, ni d'élégance : mais ce qui caractérise surtout ses productions, c'est que l'honnête homme n'est jamais éclipsé par l'auteur; il fait aimer la vertu en imprimant à ses moindres ouvrages le caractère d'une personnalité droite et sensible. Le chevalier de Jaucourt a laissé un grand nombre de mémoires adressés à diverses académies ou sociétés savantes, mais pas une grande oeuvre. Outre les nombreux articles qu'il a fournis à l'Encyclopédie (il en aurait rédigé 18000 articles sur les 72000 que comprend l'ouvrage), on a de lui : 1° Recherches sur l'origine des fontaines (en latin), in-4°;On a réuni les Synonymes français de Jaucourt, d'Alembert et Diderot, épars dans l'Encyclopédie, 1800, in-12. Jaucourt a coopéré à la Bibliothèque raisonnée des ouvrages des savants de l'Europe, depuis l'établissement de ce journal, en 1728, jusqu'en 1740. Jaucourt est, avec Gaubius, Musschenbroëck et Massuet, l'un des éditeurs de la description du cabinet de Seba (Musaeum Sebaeanum) 1734, 4 vol. in-fol. Enfin il avait rédigé un Lexicon medicum universale, qui devait former 6 volumes in-fol.; mais le manuscrit qu'il envoyait à un imprimeur d'Amsterdam sombra dans le naufrage du bâtiment qui le portait, sur les côtes de la Nort-Hollande. (W-s. / GE). |
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