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Hermann Boerhaave,
de son vrai nom Boerhaaven, est l'un des plus illustres médecins
et savants qui aient existé, né à Woorhout, près de Leyde, le 13 décembre
1668, mort à Leyde le 23 septembre 1733. A quatorze ans, il se rendit
à Leyde pour compléter ses études, et la générosité de van Alphen,
bourgmestre de Leyde, lui procura les ressources qui lui faisaient défaut.
Il étudia avec ardeur l'hébreu, le chaldéen ,
l'histoire, la philosophie,
les mathématiques, etc., et ne se livra
exclusivement à la médecine qu'à l'âge de vingt-deux ans.
Hermann Boerhaave lut tous les livres de
médecine, suivit les dissections de Ruysch, et
apprit en botanique et en chimie tout ce qu'on
pouvait savoir de son temps. Reçu docteur à Harderwijk en 1693, il revint
à Leyde, et au bout de quelques années, fut appelé à suppléer le professeur
de médecine Drelincourt, son ancien maître. C'est alors qu'il commença
ces célèbres leçons qui lui attirèrent des auditeurs venus de tous
les pays.
En 1709, il fut nommé professeur titulaire,
et peu après chargé en outre de l'enseignement de la botanique et de
la direction du jardin des plantes; à ces deux chaires, déjà si importantes,
il joignit en 1718 celle de chimie, qu'il occupait du reste comme suppléant
depuis quinze ans. Enfin, continuant la tradition du célèbre De le Boé,
il fit ouvrir aux étudiants un hôpital où, deux fois par semaine, il
leur fit une véritable clinique.
Malgré le régime hygiénique qu'il s'était
imposé, Boerhaave fut atteint d'un accès de goutte compliqué de paralysie
en 1712; sa rentrée dans l'enseignement fut saluée comme un bonheur public,
et le soir, toute la ville fut spontanément illuminée. De nouvelles attaques,
en 1727 et en 1729, l'obligèrent en 1730 de se démettre de ses fonctions.
« Le système
de Boerhaave a régné plus longtemps dans la science que ceux de ses deux
rivaux de gloire, F. Hoffmann et Stahl, et si le
professeur de Leyde dut en partie cette supériorité à la séduisante
harmonie de sa doctrine, à l'éloquence de ses leçons, il le dut aussi
aux illustres disciples sortis de son école, aux Haller ,
aux De Haen, aux Van Swieten, qui remplirent le XVIIIe siècle de la gloire
de son nom. » (Beaugrand).
On a classé Boerhaave parmi les iatro-mécaniciens,
mais il fut en surtout un éclectique. Son
système, absolument hypothétique, est basé sur les idées des méthodistes
combinées avec celles des systématiques plus récents, chimiâtres et
mathématiciens. II admet des maladies des solides ou organiques, et des
maladies des liquides ou humorales. Nous devons nous borner à cette indication.
(L. Hn).
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Ouvrages
principaux :
Institutiones
rei medicae in usus annuae exercitationis domestica (Leyde, 1708, in-8
nomb. édit. en Hollande, à Paris, à Londres, etc.;. trad. franç., par
La Mettrie, Rennes, 1738, in-8; Paris, 1750,
in-12 ; etc,); Index plantarum quae in horto academico LugdunoBatavo
reperiuntur (Leyde, 1710, in-8; 1720, in-4 ; 1727, 2 vol. in-4); Epistola
de fabrica glandularurn in corpore humano, etc. (Leyde, 1722, in-4,
et plus. édit.), etc. |
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