| Hébé (c.-à-d. Jeunesse en grec), déesse grecque de la jeunesse, fille de Zeus et de Héra, suivant Homère (Iliade); selon d'autres, Héra seule était sa mère. Invitée à un festin par Apollon, celle-ci y mangea tant de laitues sauvages, que, de stérile qu'elle avait été jusqu'alors, elle devint enceinte d'Hébé. - Hébé. Détail d'une peinture de vase antique. Zeus, charmé de la beauté de sa fille, l'éleva au rang de déesse de la jeunesse et lui confia la charge de servir à boire le nectar aux immortels; auprès de qui elle remplit tous les offices d'hospitalité que, dans la civilisation homérique, nous voyons confiés aux filles de maison royale. Mais, s'étant un jour laissée tomber d'une manière peu décente, Zeus lui retira son emploi pour le donner à Ganymède. Héra la retint à son service et lui confia Ie soin d'atteler son char. Lorsque Héraclès est reçu dans l'Olympe à raison de ses exploits, Hébé devient le gage de la réconciliation d'Héra avec le dieu nouveau et la récompense de son courage. Ils eurent une fille nommée Alexiare et un fils appelé Anicète. A la prière d'Héraclès, elle rajeunit Iolas. Ce mariage est parfois considéré comme une allégorie qui indique l'union de la jeunesse et de la force. Pour d'autres, le mythe d'Hébé et d'Héraclès est, comme celui d'Harmonia et de Cadmus, l'expression de l'idée populaire qu'aux héros vaillants doivent appartenir les femmes les plus belles. Les poètes la désignent par le surnom de Callisphyros, aux beaux pieds. - Hébé, par Demeter Laccataris (1850). Cette déesse était adorée dans divers lieux, en Grèce et en Italie. Les Athéniens lui avaient élevé dans le Cynosarge un autel qui lui était commun avec Héraclès. Cette déesse avait aussi à Corinthe un temple fameux. A Phlionte, où son temple avait droit d'asile, et à Sicyone on la révérait dans un bois sacré, sous les noms de Ganyméda et de Dia. Elle avait aussi plusieurs temples à Rome, où elle était adorée comme déesse de la jeunesse, Juventas. Les images d'Hébé sont très rares dans les monuments antiques. On la représentait sous la forme d'une jeune fille couronnée de fleurs, tenant une coupe d'or à la main. On plaçait souvent sa statue auprès de celle de Héra. Parmi les modernes, la plus célèbre est la statue de Canova, exécutée en marbre blanc, et qui représente la déesse sous la figure d'une jeune fille tenant une coupe. Certains auteurs on cru pouvoir faire un parallèle (très artificiel) entre Hébé et Eve : Hébé ou, comme ou prononçait en grec, Hévé, rappelle le nom d'Eve (Héva), la mère du genre humain dans la Bible. Ce nous signifie, en grec, entrer dans l'âge de puberté, comme Hava = vivre, en hébreu. L'une est venue au monde sans père et sans mère, et l'autre doit sa naissance à sa mère seule. La concupiscence a perdu l'une, et un accident honteux a fait déchoir l'autre de sa céleste dignité. | |