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Gui de Bourgogne, de Nanteuil, de Warwyke

Gui de Bourgogne, chanson de geste qui appartient au cycle des romans carolingiens, et qui, à en juger par la langue et par certains détails de moeurs et de costume, dut être composée à la fin du XIIe siècle ou au commencement du XIIIe

Le sujet se rapporte à la conquête fabuleuse de l'Espagne par Charlemagne. Il y a déjà 27 ans que la guerre est commencée, lorsque de jeunes chevaliers, dont les pères servent sous l'empereur, décernent la royauté à l'un d'entre eux, Gui de Bourgogne, personnage qui n'a rien de commun avec celui que les légendes font figurer parmi les paladins de Charlemagne et que l'on trouve dans la chanson de Fierabras. Gui, au lieu de gouverner paisiblement la France, enjoint à ses compagnons, après avoir reçu leur serment de foi et d'hommage, de le suivre en Espagne, où, après de brillants exploits, il va se soumettre à Charlemagne, et l'aide à prendre la ville de Luiserne, vainement assiégée depuis sept ans.

Le Trouvère qui a écrit Gui de Bourgogne est inconnu; il possède sur ses contemporains une supériorité évidente dans les scènes dialoguées. Son poème n'a été conservé que dans deux manuscrits du XIIIe siècle : l'un, conservé au British museum de Londres, a fait partie de la bibliothèque Harléienne; l'autre, qui est le meilleur, provenant du monastère de Marmoutiers, et conservé à la bibliothèque de Tours, est celui qu'ont publié Guessard et Michelant dans la collection des Anciens poètes de la France, Paris, 1859, in-16. B.

Gui de Nanteuil, chanson de geste qui se rattache au cycle des romans carolingiens

Gui de Nanteuil est fils de Garnier de Nanteuil et d'Aye d'Avignon; il a pour aïeul Doon de Nanteuil, le second des douze fils de Doon de Mayence. S'étant rendu à une cour plénière tenue par Charlemagne il reçoit de ce prince la faveur de porter l'oriflamme. La famille de Ganelon en est jalouse : Hervieu de Lyon, fils du fameux traître Macaire et neveu de Ganelon, qui a récemment fait à l'empereur un riche présent pour obtenir la main de la belle Eglantine de Gascogne, accuse Gui d'un meurtre. Celui-ci demande le combat, et Hervieu n'échappe à la mort que par une lâche intervention des siens. Pendant la mêlée, Gui a frappé le jeune Hardré, l'une des espérances de la famille de Ganelon : poursuivi jusque sous les murs de Nanteuil par Charlemagne et Hervieu, il voit arriver à son aide une armée de 100 000 hommes, sous les ordres de Ganor, le second époux d'Aye. La victoire n'est plus un instant douteuse; Hervieu périt sous les coups de son rival et l'empereur, couvert de honte et de ridicule est réduit à demander la paix. Églantine épouse Gui de Nanteuil.

Ce roman, de 3000 vers environ, fait suite immédiatement à celui d'Aye; il est l'oeuvre d'un trouvère inconnu, et semble avoir été composé à la fin du XIIe siècle. On n'en connaît aujourd'hui que deux manuscrits : l'un, appartenant à la bibliothèque de la faculté de Médecine de Montpellier; l'autre, en français fortement italianisé, conservé dans la bibliothèque de Saint-Marc, à Venise. Ils ont servi pour la publication du Gui de Nanteuil de P. Meyer, lequel fait partie de la collection des Anciens poètes de la France, Paris 1861.

Gui de Warwyke, roman d'aventures, supposé du XIIIe siècle. Un jeune valet anglais, Gui; est épris de la fille de son seigneur. Pour la mériter, il se distingue dans des tournois, et va rendre des services à l'empereur d'Allemagne, au roi de Constantinople contre le sultan de Babylone, etc. Ce poème quoique peu intéressant, a été très répandu en Angleterre. Le manuscrit, contenant 11 230 vers, est à la Bibliothèque nationale de Paris.
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