| Aye d'Avignon, l'une des chansons de geste qui forment le cycle carolingien, classée soit dans le cycle de Charlemagne proprement dit, soit dans le cycle de Doôn de Mayence. Ce sont les aventures d'Aye, fille d'un duc d'Avignon, mariée par Charlemagne à Garnier de Nanteuil, l'un de ses fidèles, puis enlevée par Bérenger, fils de Ganelon, à qui elle avait été promise. Transportée par le ravisseur à Majorque, dont le roi musulman Ganor prétend l'épouser, elle retrouve Garnier, qui est venu au secours de ce prince contre un autre roi d'Espagne, et retourne en France, délivrée pendant un pèlerinage de Ganor à la Mecque. Ici commence une deuxième partie du poème, qui est d'un auteur différent. Ganor vient enlever à Avignon le fils de la belle Aye, qui perd bientôt son époux dans une guerre contre Charlemagne; il se fait chrétien pour obtenir sa main à elle-même, quand il l'a délivrée de Milon d'Ardennes, à qui l'empereur voulait la donner. Cette chanson de geste, écrite au XIIe siècle, est conservée à la Bibliothèque nationale de Paris dans un manuscrit du XIVe s. Elle contient 4136 vers; les auteurs sont inconnus. (H. D.).
| En bibliothèque - Une édition d'Aye d'Avignon, annoncée par de Martonne en 1837, n'a point été publiée; Guessard et Meyer en ont donné une dans la collection des Anciens poètes de la France, Paris, 1861, in-18. Voir aussi : l'Histoire littéraire de la France, t. XXII, et les Mémoires de la Société des antiquaires de France, t XV. | | |