| Trompette marine, n. f. - Variété du monocorde. Le monocorde était employé comme instrument de musique aux XIIIe et XIVe s. Il est cité sous ce nom et comme n'ayant qu'une seule corde dans plusieurs poèmes, notamment par G. de Machaut. Plus tard; il est monté d'une seconde corde à l'octave; on en joue avec l'archet. Praetorius (1619) l'appelle tympanischiza et le dit en usage chez les Allemands, les Français et aux Pays-Bas. Il le décrit comme fait de 3 planchettes jointes grossièrement en forme de très longue pyramide triangulaire, et monté à l'ordinaire d'une seule longue corde de boyau, quelquefois de 2 cordes à l'octave l'une de l'autre. On le joue avec un archet, l'extrémité pointue appuyée contre la poitrine. Vers la fin du XVe s. ou au XVIe, on y ajouta un petit chevalet mobile dont les trépidations passaient pour donner au son de la corde plus de force et quelque ressemblance avec celui de la trompette. L'origine du nom trompette marine est inexpliquée, du moins d'un manière satisfaisante. Luscinius écrit trummscheit (1536). Glaréan trouve cet instrument ridicule (1547). Mersenne le dit difficile à jouer, tellement qu'on rencontre peu d'hommes qui le jouent bien (1636). Cependant on cite de nombreux joueurs pendant le XVIIe s. Selon le mémoire de J.-B. Prin, (1742), la longueur totale de l'instrument à cette époque atteignait 6 pieds, dont 4 pour le corps et 2 pour le manche, sa largeur en bas était d'un pied. La corde unique de 5 pieds 4 pouces était une 4e corde de basse non filée, que l'on accordait en ut ou en ré. Il n'y avait ni ouïes, ni échancrures. A l'intérieur de la caisse, Prin tendait une série de 21 à 24 cordes de laiton accordées à l'unisson de la grosse corde à vide et qui vibraient par sympathie. Le chevalet, d'une forme particulière, était retenu par une petite corde appelée guidon. L'instrument se jouait debout, avec un archet dont ne parle pas spécialement Prin, et qui devait être un archet de contrebasse. Prin y obtenait, dit-il, des sons de trompette, de flûte et des effets d'écho fort admirés. Il y a au Musée du Conservatoire de Paris deux trompettes marines dont une avec cordes vibrantes dans la caisse. En 1768, J.-J. Rousseau oublie d'en parler. (M. B.). | |