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Pédale,
n. f. - Terme de facture. Leviers mûs
par l'action des pieds et qui ont pour effet : dans l'orgue,
de faire parler les tuyaux
de jeux correspondant au clavier de pédales, ou bien d'obtenir certains
effets, pédales de transmission, de combinaisons, d'accouplement,
etc.; dans le piano moderne, d'augmenter la
durée de la résonance des cordes
en levant les étouffoirs, ou au contraire de la restreindre en diminuant
la résonance de deux cordes par chaque groupe de trois, ou en l'appliquant
sur les groupes complets (cette pédale était appelée
céleste par certains facteurs, vers 1830); dans la harpe
ordinaire, de raccourcir ou allonger les cordes de manière à
leur faire prendre le demi-ton au-dessus ou au-dessous de leur accord
normal.
Les pédales de la harpe, au XVIIIe
s., étaient au nombre de 7 et communiquaient au moyen de tiges cachées
dans l'intérieur de la colonne, avec le mécanisme de tension
placé dans la console.
Dans les anciens piano-forte du commencement
du XIXe s., les facteurs ajoutaient souvent
« une pédale de tambourin » dont le mécanisme,
à chaque pression du pied, venait frapper une membrane avec ou sans
entourage de grelots, semblable au tambour de basque.
Cette pédale, et celles que l'imagination
des facteurs a essayé vers la même
époque d'y associer, étaient déjà justement
abandonnées vers 1820. La pédale du piano à pour effet
de lever tous les étouffoirs et les empêcher dé retomber.
Les vibrations se prolongent jusqu'au moment où le pied, cessant
de presser sur la pédale, celle-ci abandonne les étouffoirs.
La pédale-sourdine fut inventée, dit-on, pour l'épinette,
par Pietro Prosperi, de Sienne, en 1700. |
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Dans la composition,
on nomme pédale un son prolongé par tenue ou par répétition
pendant une succession d'accords différents, à plusieurs
desquels il peut rester étranger, mais en appartenant à ceux
sur lesquels il commence et finit de se faire entendre. La pédale
est inférieure quand elle se place à la basse,
supérieure quand elle est placée à la première
partie, intérieure ou médiaire, quand elle occupe l'une des
parties intermédiaires. Les pédales inférieures sont
les plus usitées. Elles se font le plus souvent sur la tonique et
la dominante.
Lorsqu'il y a pédale à la
basse, ou inférieure; un peu prolongée, les accords placés
au-dessus sont calculés sur la partie immédiatement supérieure,
qui est prise transitoirement comme basse harmonique. Il peut y avoir des
pédales simultanées de tonique et dominante, tonique et médiante,
etc. La pédale intérieure est quelquefois placée au
centre d'un accord redoublé. La pédale peut être ornée.
Dans le chiffrage de la basse, la pédale
peut s'exprimer par une barre de continuité. Exemple de pédale
intérieure, dans la soudure du scherzo au
finale de la Symphonie en ut mineur de
Beethoven, où la pédale soutient
et amène le nouveau thème en un crescendo
magnifique :
(il y a double pédale, l'une tenue,
l'autre répétée, à l'octave).
La pédale peut consister en une réitération de la
même noter au lieu d'une tenue. Cette réitération
est parfois syncopée ou à contre-temps. Exemple d'une pédale
intérieure placée au centre d'un accord redoublé et
syncopée :
Wagner a écrit
dans le prélude de Rheingold une pédale grave sur
mi. qui se prolonge pendant 136 mesures. Elle est tenue par les contrebasses
divisées, dont une moitié, pour obtenir le mi -1,
ou mi 0,
suivant les diverses manières de compter. les sons, sont discordées,
leur 4e corde étant baissée
d'un demi-ton, l'autre moitié les double à l'octave aiguë
:
A la pédale des contrebasses
s'ajoute, à la 5e mesure, une pédale
des bassons divisés également à l'octave sur si bémol.
Sur cette double pédale se dessine depuis la 17e
mesure le dessin mélodique exposé et repris en imitation
par les huit cors.
Debussy, dans
son poème pour orchestre De l'aube à midi sur la mer,
a posé tout le début sur un roulement ppp de timbales
qui forme pédale grave (si naturel) et que doublent les contrebasses
divisées, un groupe donnant le même si en longues tenues,
l'autre en pizzicati sur le 1er et le 3e
temps de chaque mesure 4/4, le tout pp. |
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Le mot pédale
a deux sens en harmonie, celui de simple
tenue d'un son pendant laquelle se succèdent des dessins ou des
accords divers, et celui, théorique, de la « considération
de pédale » qui entre en jeu seulement dans le cas où
se produisent des dissonances, relativement à la pédale.
Celle-ci a pour but d'affirmer puissamment une tonalité, soit par
tenue de la tonique, ou de la tonique avec la dominante (pédale
double) ou par tenue ou répétition de l'accord
parfait du ton. On a qualifié aussi de « pédale »
un dessin obstiné de trois notes se répétant sous
le développement des harmonies des parties supérieures. A
ce compte, le Carillon de L'Arlésienne serait une
pédale. (Michel Brenet). |