| Dans la musique moderne, n. m. - Dernier morceau d'une sonate, d'une symphonie, d'un opéra. Le finale d'une composition instrumentale de l'époque classique n'est pas astreint à une forme traditionnelle aussi rigoureusement tracée que le morceau initial; les maîtres le traitent à leur guise selon le plan d'un premier morceau, ou en rondo, ou en variations, en lui donnant généralement un caractère animé et une péroraison brillante; dans le finale de sa 9e Symphonie, Beethoven unit les voix aux instruments, seuls interprètes de sa pensée dans les trois morceaux précédents; les compositeurs modernes qui adoptent la forme cyclique font du finale un résumé de l'oeuvre entière, en y rappelant et en y traitant à nouveau les thèmes successivement exposés ou développés jusque-là. Le finale d'opéra est, dit E. Dent, le produit de deux idées associées : idée purement musicale, qui est le désir de réunir et de combiner plusieurs voix en un morceau; idée purement dramatique, qui est la volonté de terminer un acte ou un drame par une scène émouvante où s'opposent les caractères des personnages. La fusion de ces deux idées ne se produisait pas dans les premiers opéras, où le drame se développait dans les récitatifs, séparément de la musique, qui régnait exclusivement dans les airs. Alessandro Scarlatti (mort en 1725) pressentit et réalisa partiellement la conception italienne du finale, que Nicolo Logroscino (mort 1763) dessina complètement dans ses opéras-bouffes et qui fut portée à son apogée par Mozart et ses successeurs. Le finale du ler acte de Don Giovanni, de Mozart (1787), un des chefs-d'oeuvre du genre, se compose de neuf épisodes enchaînés, se développant l'un de l'autre et dans lesquels entrent en action neuf personnages, le choeur, l'orchestre et un petit orchestre de danse placé sur la scène. A ce type du finale appartiennent nombre de pages fameuses, dans le répertoire du grand opéra : finale du 2e acte de Guillaume Tell, de Rossini (1829), du 2e acte de Benvenuto Cellini, de Berlioz (1838), du 4e acte du Prophète, de Meyerbeer (1849), du 2e acte d'Aïda, de Verdi (1871), etc. (Michel Brenet). |