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Bastia, Mantinum - Ville de Corse, chef-lieu du département de la Haute-Corse; 37900 habitants. Sur la côte Nord-Est de l'île, à l'entrée orientale de la presqu'île du cap Corse, et à 150 kilomètres au Nord-Est d'Ajaccio, la ville de Bastia est agréablement située, bâtie en amphithéâtre, au milieu de jardins d'oliviers, d'orangers, de citronniers. Elle est dominée par des collines d'où la vue s'étend sur les îles de la Toscane, les îles de Capraiaa, d'Elbe, de la Gorgone, de Monte-Christo, sur la côte de Gênes et, par un temps favorable, jusqu'aux monts de la Romagne. De la pleine mer, surtout en venant du cap Corse, ces collines, couvertes de constructions et de monuments, ont le plus bel aspect. La ville est divisée en trois parties : Terra-Vecchia, Terra-Nova, la Citadelle. Son port, formé par une petite anse d'environ 250 m de profondeur et de 110 à 140 m de largeur, est protégé d'un côté par la pointe de la Citadelle et par une jetée, et de l'autre par un môle de 450 m. Il est d'une entrée extrêmement difficile par les vents d'Est, de Nord-Est. et d'Est-Sud-Est. Les rues de Bastia sont, en général, étroites, escarpées, sinueuses, mais dallées en belles pierres, sorte de marbre jaspé qui rappelle les paysages de Milan et de Florence. Vue de Bastia : l'approche du port. © Catherine Auriac, 2006. Histoire. En 1380, le gouverneur génois Leonello Lomellino fit construire un château sur la colline qui domine le port au Sud. De nouveaux établissements s'y formèrent et reçurent le nom de Terra-Nova; les habitants et les magasins de Porto-Cardo furent nommés Terra Vecchia. La nouvelle cité devint la résidence du gouvernement génois. Nous la trouvons, au milieu du XIVe siècle, au pouvoir de Fregose. De 1480 à 1482, Thomas Fregose fait entourer de murs Terra-Nova. En 1553, la ville de Bastia, devenue le principal centre de la Corse, est assiégée et prise par la flotte franco-ottomane, commandée par l'amiral Paulin de La Garde et par l'amiral turc Dragut. En 1729, à la suite d'un mouvement populaire dirigé contre les Génois, Bastia fut prise par les mécontents. Le 13 juin 1734, à la suite d'un nouveau mouvement contre Gênes et d'une assemblée générale de la nation corse, tenue à Biguglia, Bastia fut de nouveau prise par les insurgés. L'année suivante, elle fut remise sous la puissance génoise par la petite armée allemande que la République avait débarquée en Corse. Après l'annexion de l'île de Corse à la France, la ville de Bastia, ancienne capitale du gouvernement génois, devint également celle du gouvernement français. C'est là que, sous Louis XV, résidèrent les gouverneurs de l'île. Lorsque la Corse devint pays d'États, c'est à Bastia que se réunirent les États corses et que siégea le conseil supérieur de l'île. Lors de la division de la France en départements, le 2 mars 1790, la Corse n'en forma d'abord qu'un seul dont Bastia fut le chef-lieu. C'est dans cette ville qu'eut lieu, le 22 février 1790, une assemblée générale des députés des pièves devant s'occuper de l'organisation municipale de l'île. Le 11 août 1793, la Convention nationale sépara la Corse en deux départements; Bastia devenait chef-lieu de celui du Golo. La loi de l'an VIII sur l'organisation préfectorale consacra cet état de choses. Mais un sénatus-consulte du 19 avril 1811 réunit les deux en un seul dont Ajaccio devint le chef-lieu. Bastia n'en resta pas moins la capitale militaire, judiciaire, commerciale et industrielle. Dans l'ancienne division territoriale de l'île en provinces et en pièves, la ville de Bastia faisait partie des provinces d'en deçà des Monts (Diquà dei Monti). Elle était le chef-lieu d'une province comprenant les pièves de Bastia, Bigorno, Caccia, Canale, Mariana, Orto. Bien que la ville de Bastia n'ait jamais été, au point de vue ecclésiastique, le chef-lieu nominal d'un évêché, les évêques d'Accia et surtout ceux. du Mariana y ont toujours fait leur résidence depuis le XIVe siècle, c. -à-d. depuis la ruine d'Accia et de Mariana et la fondation de Bastia. Le port de Bastia, avec l'église Saint-Jean-Baptiste. © Catherine Auriac, 2006. Monuments. On remarque encore la statue colossale de Napoléon Ier, en empereur romain, sur la place Saint-Nicolas, oeuvre en marbre blanc du sculpteur Bartolini, érigée en 1854. Les monuments religieux offrent plus d'intérêt. Les principaux sont : l'église Sainte-Marie (1604) où on remarque le tombeau de Jérôme Biguglia, poète, jurisconsulte et historien corse; l'église Saint-Jean-Baptiste, près du port, monument religieux le plus vaste et le plus riche de la ville. La chaire est tout en marbre corse. On y voit quelques tableaux dus à des artistes corses et quelques autres de l'école italienne, dons du cardinal Fesch. On peut encore citer les deux petites églises de Saint-Roch et de la Conception. Bastia a vu naître notamment le marin Louis Casabianca, tué à Aboukir (1757-1798), le général Franceschetti (mort en 1802) et le conventionnel Salicetti (mort en 1809). (L. Duhamel). |
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