| François Philelphe est l'un des plus célèbres humanistes du XVe siècle, naquit en 1389, à Tolentino, dans la Marche d'Ancône, et mourut à Florence, le 31 juillet 1481. Disciple et gendre de Jean Chrysoloras, il séjourna, en enseignant les lettres grecques, à Venise, à Constantinople, à Bologne, à Florence, à Milan, à Rome, chassé en quelque sorte de ville en ville, par la peste et la famine, par les troubles civils, par les guerres étrangères, enfin par de nombreuses querelles littéraires. Le pape Nicolas V le nomma secrétaire apostolique, et Alphonse, roi d'Aragon, le créa chevalier de la Toison-d'Or, en le couronnant du laurier poétique au milieu de son camp. Très versé dans la langue grecque, il traduisit plusieurs ouvrages d'Hippocrate, de Plutarque, de Xénophon et d'autres classiques. On lui doit aussi une version de la Rhétorique d'Aristote. Comme moraliste, il doit être cité ici tant à cause de ses cinq livres de Morali disciplina, que pour les dialogues intitulés Convivia mediolanensia. Le traité de Morali disciplina, dont le cinquième et dernier livre n'est pas achevé, parut à Venise en 1552. C'est un résumé précis, parfois sec, des lois morales établies par Aristote et par Cicéron. Distinction des vices et des vertus, des qualités privées et publiques; indication des moyens d'acquérir les vertus, d'éviter ou de dépouiller les vices; le tout sans une marche bien réglée, sans liaison systématique : tel est le sommaire et l'esprit de cet ouvrage. Le Banquet de Milan, publié en 1477, se compose de deux dialogues ou il s'agit plus de littérature en général que de philosophie. Il y est question pourtant d'un grand nombre de problèmes métaphysiques, de l'âme et de ses facultés, de l'idée, de l'univers créé par Dieu, de l'harmonie du monde et de celle de la musique, etc. Une profonde connaissance de la philosophie de Pythagore et de Platon s'y révèle à chaque page. Le second livre renferme quelques belles réflexions sur la philosophie, et se termine par cette proposition : Qui n'est pas philosophe est à peine un homme. Mais, par philosophie, l'on entendait alors les humanités et les sciences, aussi bien que l'étude particulière de Dieu et de la nature morale. (C. Bs.). | |