| Morgan (Henry), célèbre flibustier né vers 1635 en Angleterre, mort à la Jamaïque en 1688. Il passa de bonne heure à la Jamaïque où l'un de ses oncles était lieutenant-gouverneur en 1664. En 1666, il commandait un navire dans l'expédition du boucanier Edward Mansfield contre Curaçao. Mansfield ayant été tué, Morgan fut élu amiral par les boucaniers. Henry Morgan ravagea les côtes de Cuba (1668), pilla Puerto Principe, enleva Porto Bello après des prodiges d'audace, rançonna Maracaïbo (1669), défit le 1er mai une escadre espagnole commandée par l'amiral don Alonso del Campo y Espinosa qui lui était bien supérieure en forces et, en 1670, muni d'un commandement régulier du gouverneur anglais. - Henry Morgan (1635-1688). Il dirigea aussi contre Panama la plus grande expédition que les flibustiers eussent jamais entreprise. Avec des troupes bien réduites, 3000 hommes au plus, il force le passage de la rivière de Chagre et vient battre, le 26 janvier 1671, sous les murs de Panama, une armée espagnole de 10 000 hommes pourvue d'une forte artillerie et d'une cavalerie bien montée. La ville fut pillée et incendiée. Morgan, de retour à la Jamaïque avec un butin considérable, y fut accueilli avec enthousiasme. Il fit un voyage en Angleterre en 1674, y fut reçu avec faveur par le roi et pourvu du poste de lieutenant-gouverneur de la Jamaïque ou il exerca paisiblement jusqu'à sa mort. (R. S.). | |
| Morgan (Augustus de), mathématicien né à Madura (Inde anglaise) le 27 juin 1806, mort le 25 mars 1871. Professeur de mathématiques à l'University College de Londres, membre de la Société royale de Londres, secrétaire de la Royal Astronomical Society, il a écrit un nombre considérable de mémoires originaux et de notes, qui ont paru dans les Cambr. Soc. Transactions, dans le Philos. Magazine, dans le Cambr. and Dublin Math. Journal, dans les Transactions de la Société royale, dans The Mathematician, dans la Penny Cyclopaedia, etc., et qui portent sur toutes les branches des mathématiques, mais plus spécialement sur son histoire, sur le calcul différentiel, sur la théorie des probabilités, sur les projections gnomoniques. Augustus de Morgan a publié à part : A Treatise on the calculus of functions (Londres, 1836, in-4); Differential and integral calculus (Londres, 1842, in-8; 2e éd., 1854); Trigonometry and double Algebra (Londres, 1849, in-8); Book off almanacks (Londres, 1849, in-8); Formal logic or the calculus of inférence (Londres, 1852, in-8), etc. Il a collaboré à partir de 1833 au Compassion to the Almanack. (L. S.). |
| Morgan (Lewis Henry), sociologie et ethnographe né à Aurora (New-York) le 21 novembre 1818, mort à Rochester le 17 décembre 1881. Gradué en droit, député, puis sénateur (1868) de son Etat natal il a publié de remarquables ouvrages sur les Indiens américains : The League of lhe Iroquois (Rochester, 1851); Systems of consanguinity and affinity of the human family (Washington, 1869); Ancient Society (New-York, 1877); ces deux derniers ouvrages sont parmi les plus importantes productions de la sociologie au XIXe siècle. Morgan a aussi publié The House and house-life of the American aborigines (Washington, 1881), et The American beaver and his works (Philadelphie, 1868). | |
| Morgan (Jacques Jean-Marie de), archéologue né au château de Riou, commune d'Huisseau-sur-Cosson (Loir-et-Cher), le 3 juin 1857. Elève de l'Ecole des mines, dont il sortit ingénieur en 1882, de Morgan fut (1892-97) directeur général du service des antiquités de l'Égypte. Il a publié un grand nombre d'études de géologie et d'archéologie, parmi lesquelles : Voyage en Scandinavie (Bull. Soc. géol. de France, 1877); Etudes géologiques en Autriche-Hongrie (Paris, 1884); Mission scientifique au Caucase et dans l'Arménie (Paris, 1886-89); Mission scientifique en Perse et au Kurdistan (Paris, 1889-91, inachevé); Catalogue des monuments de l'Égypte antique (Gizeh, 1892-95); Fouilles à Dahchoûr en 1894 (Gizeh). Jacques de Morgan s'est illustré surtout par les belles fouilles qu'il a faites en Égypte. On lui doit la découverte à Memphis des statues colossales du dieu Ptah, le déblaiement et la consolidation du temple d'Ombos, la découverte du scribe assis de Gizeh (1892), la découverte à Saqqarah des Mastabas de Mera et de Kabin (VIe dynastie), de Ptah Chepses (Ve dynastie) (1893); les fouilles du Dahchoûr (1894-95) sont les plus importantes. Elles ont fait découvrir les trésors des princesses contemporaines de Sésostris III, les tombeaux du roi Hor-Ra-Fou-Ab et de la princesse Noub-Hotep, les tombeaux de Sésostris III, d'Amenemhat II, d'Amenemhat III (XIIe dynastie) et des princesses contemporaines d'Amenemhat II avec leurs trésors, enfin trente Mastabas contemporaines de Snéfron (IVe dynastie). Jacques de Morgan a déblayé en 1895 le temple de Médinet-Aboû, Il a fondé en 1892 le musée d'Alexandrie. (A. Guy). | |