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Pietro di Benedetto de'Franceschi, dit Piero della Francesca est un peintre italien, né à Borgo San Sepolcro, dans les Apennins, en 1416, mort en 1492. Cet artiste s'adonna d'abord à l'étude des mathématiques, puis, vers l'âge de quinze ans, aborda la carrière des arts, sans négliger toutefois la géométrie et la perspective, sciences pour lesquelles il conserva toujours un goût marqué, En 1439, il se rendit à Florence, où il s'inspira de Paolo Uccello, tout en se gardant d'imiter le naturalisme brutal du maître florentin; il fut admis, cette même année, à collaborer, avec, Domenico Veneziano, aux fresques de l'église Sainte-Marie-Nouvelle, aujourd'hui détruites. De retour à Borgo San Sepolcro, Piero peignit à fresque, pour l'hôtel de ville de cette cité, une Résurrection du Christ, d'un bel effet (1445). Quelques années plus tard, le pape Nicolas V lui confiait la décoration d'une partie des Stances du Vatican. - - L'Invention de la vraie croix (Salomon et la reine de Saba), par P. della Francesca (ca. 1460). Ces peintures furent détruites sur les ordres de Jules II à l'époque où Raphaël peignit à cette même place la Delivrance de saint Pierre et la Messe de Bolsène. Des copies partielles furent données par Jules Romain à Paul Jove. En 1451, Piero exécuta pour le temple des Malatesta, à Rimini, le portrait à fresque de Sigismond Malatesta, ceuvre correcte, d'une observation rigoureuse, mais sans âme. L'ouvrage le plus important du maître est la suite de fresques de l'église Saint-François, à Arezzo (vers 1450). Elles représentent différentes scènes bibliques ou historiques : la Mort d'Adam, la Visite de la reine de Saba à Salomon, le Songe de Constantin, l'Invention de la vraie croix, l'Annonciation, les Prophètes, etc. Ces différentes compositions, où l'influence de l'Antiquité classique se révèle dans les détails architecturaux, caractérisent très exactement la manière de Piero della Francesca; malgré l'absence d'émotion vraie et de poésie, elles restent admirables, par la vigueur du dessin, la transparence de la couleur et les effets de lumière. La chapelle de l'Ecole des beaux-arts, à Paris, renferme les copies de plusieurs des fresques d'Arezzo. La Résurrection du Christ, par Piero della Francesca (1445). Parmi les tableaux de chevalet du maître, citons d'abord le remarquable Baptême du Christ, à la National Gallery, à Londres; oeuvre d'un style élevé, d'une exquise pureté de dessin et d'une coloration charmante. La Madone qui figure aujourd'hui au Musée du Louvre nous offre - malgré la sécheresse de l'ensemble et la disproportion de l'Enfant Jésus - un type de distinction véritable; le coloris da tableau est singulièrement lumineux, tendre et délicat. Piero della Francesca a exécuté un assez grand nombre de portraits. Ces effigies, dans lesquelles le personnage est toujours vu de profil, sont de véritables chefs-d'oeuvre, comme tonalités savamment combinées, modelé impeccable et précision dans le caractère physique. Les plus célèbres sont celles du duc Frédéric d'Urbino et de Battista Sforza, son épouse, réunies sur un petit dyptique; le revers présente deux paysages, intéressants au point de vue de la netteté des moindres détails. Au Musée de Brera, à Milan, une Sainte Famille, ouvrage important du maître (autrefois attribué à Fra Carnevale), contient encore, outre la Madone avec des saints, un groupe de personnages représentant la famille ducale d'Urbino. Madone avec des saints et des donateurs (famille ducale d'Urbino), par Piero della Francesca (détail, ca. 1472). Dans les dernières années de son existence, l'artiste, dont la vue s'était sensiblement affaiblie (jamais il ne fut atteint de cécité complète, ainsi que l'a prétendu Vasari), délaissa la peinture pour s'occuper de la rédaction d'un livre technique, le Tractatus de quinque corporibus, qu'il dédia au duc Guidobaldo d'Urbino. |
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