| Épiphane est un gnostique valentinien, ne nous est connu que par un passage de saint Irénée (Hérés., I, 11) qu'a reproduit saint Hippolyte ou l'auteur, quel qu'il soit, des Philosophumena (VI, 3). Il fut le maître des gnostiques Secundus et Ptolémée. D'après lui, le premier principe est incompréhensible, inexplicable et innommable. Il le nomme toutefois solité et fait coexister avec lui une vertu ou puissance à laquelle il donne le nom d'unité. La solité et l'unité ont produit le principe non engendré, invisible, de toutes les choses intellectuelles, principe appelé monade. Avec cette puissance, coexiste une autre puissance de même essence, qui est l'un, Ces quatre puissances ont produit tous les autres éons. (C.-E. R.). | |
| Saint Épiphane est un évêque de Constantia (anciennement Salamine), dans l'île de Chypre, né à Besanduke, près d'Eleuthéropolis (Palestine) entre 310 et 320, mort en 403. Il passa les premières années de sa jeunesse chez les moines d'Egypte, et il s'y éprit d'un zèle ardent pour les pratiques ascétiques et d'une haine non moins vive contre les hérésies. A l'âge de vingt ans, il revint à Besanduke et fonda dans le voisinage un monastère dont il prit la direction. En 367, il fut élu évêque de Constantia. Pendant les trente-six années de son épiscopat, il remplit l'île de Chypre de fondations monastiques, et comme, d'autre part, il ne négligeait aucune occasion de dénoncer les hérésies et qu'il combattait les hérétiques avec une passion persécutrice, il fut vénéré par les orthodoxes contemporains comme l'arbitre de la discipline et le champion de la vraie foi. Saint Jérôme l'appelait le père de tout l'épiscopat et le dernier représentant de l'antique piété. Oeuvres de Saint Épiphane. L'Ancre, adressé en 374 aux moines d'Orient, pour affermir leur foi contre les assauts de l'hérésie : prolixe exposition, en vingt et une sections, de la doctrine sur la Trinité, la véritable humanité de Jésus-Christ et la résurrection du corps, avec de continuelles et outrageantes agressions contre les hérétiques contemporains, spécialement contre les sabelliens, les ariens, les pneumatomaques, les apollinariens, mais surtout contre Origène, qu'Epiphane exécrait parce qu'il le considérait comme le père de l'arianisme. Panarium (boîte de remèdes contre la morsure des serpents), composé entre 374 et 377. Ce long traité, divisé en trois livres subdivisés en sections, comprend l'indication et la réfutation de quatre-vingts hérésies. Vingt de ces hérésies, antérieures à Jésus-Christ, sont par application très fantaisiste d'un texte de saint Paul (Epître aux Colossiens, III, 11), classées sous les désignations de Barbarisme (d'Adam à Noé), Scythianisme (depuis Noé jusqu'à la migration de Peleg et Rehu en Scythie), Hellénisme (depuis Serug et réprésenfant l'idolâtrie proprement dite), Judaïsme et Samaritanisme. Après Jésus-Christ, soixante hérésies commençant aux Simoniens et finissant aux Massaliens. Dans ce livre, qui est devenu le modèle du genre et qui forme le fend de la plupart dés histoires accréditées des anciennes hérésies, Epiphane recueille de toutes mains et parfois semble imaginer tout ce qui peut incriminer les intentions et diffamer la vie des hérétiques; il leur prodigue des épithètes empruntées aux noms des animaux les plus féroces ou les plus immondes (selon lui). On y trouve néanmoins des renseignements qu'une critique impartiale peut utiliser. De Mensuris et ponderibus, ouvrage dont le titre promet un traité sur les mesures et les poids mentionnés dans la Bible, mais qui est plutôt une collection incohérente de diverses notices destinées à servir d'introduction à la lecture de la traduction grecque de l'Ancien Testament. De Gemmis, description allégorique des douze pierres précieuses placées sur le pectoral du grand prêtre. Deux Lettres relatives à la controverse contre les origénistes. L'authenticité de quelques autres oeuvres attribuées à Epiphane est discutée. (E.-H. Vollet). |
| Saint Épiphane, est un évêque de Pavie, né en 438, mort en 495. L'évêque Crispin avait recommandé en mourant en 466, au clergé et au peuple, d'élire après lui Epiphane, âgé seulement de vingt-neuf ans, mais connu déjà par sa charité. L'Empire romain s'effondrait alors, battu en brèche par le flot des barbares Epiphane, comme quelques-uns de ses collègues, servit de trait d'union entre la population indigène et les nouveaux maîtres. Il mourut des suites d'un voyage auprès de Gondebaud, chef des Burgondes. Son successeur Ennodius a écrit une Vita beatiss. viri Epiphanii. |