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Roger Cotes
est un mathématicien né
en 1682 à Burbach, dans le comté de Leicester, mort à
Cambridge
le 5 juin 1716. Son père, membre de l'Eglise
anglicane, le destina d'abord au sacerdoce, mais le laissa bientôt
suivre le penchant décidé qui l'entraînait vers les
sciences et que l'un de ses parents le mit à même de cultiver.
Dès 1706, il était choisi, à l'âge de vingt-quatre
ans, pour occuper une chaire d'astronomie et de philosophie expérimentale
que venait de fonder Thomas Plume à l'université de Cambridge.Tout
en poursuivant ses travaux scientifiques, il continuait cependant, suivant
le désir de son père, l'étude des langues
et de la théologie, se faisait recevoir docteur de cette dernière
faculté et entrait dans les ordres en 1713.
Sa mort prématurée ne lui
permit que de publier, en dehors d'une seconde édition (1713) des
Principia
de Newton, pour laquelle il composa une remarquable
préface, seulement deux mémoires qui furent insérés
dans les Transactions philosophiques; le premier est un traité
d'analyse intitulé
Logometria;
le second contient la description d'un météore observé
en Angleterre, le 6 mars 1716. Pour qu'il se décidât à
faire paraître son premier travail, il avait d'ailleurs fallu les
vives instances d'un de ses amis, le docteur Bentley. Mais il laissait
en manuscrit de plus importantes recherches; elles furent réunies
par un autre de ses amis, Robert Smith, qui lui succéda dans sa
chaire et les fit paraître sous le titre : Harmonia mensurarum
sive Analysis et Synthesis per rationum et angulorum mensuras promota
: accedunt alia opuscula mathematica (Cambridge,1722, in-4). Il
publia également (Londres, 1737 et 1747) des Lectures de
Cotes sur l'hydrostatique et la pneumatique. Ces deux ouvrages ont été
traduits en français, le premier assez librement et avec des développements
dus au bénédictin anglais Walmsley : l'Analyse des mesures,
des rapports et des angles ou réduction des intégrations
aux logarithmes et aux arcs de cercle (Paris, 1747); le second, par
Lemonnier,
sous le titre : Leçons de physique expérimentale sur l'équilibre
des liqueurs (Paris, 1740). Le plus bel éloge de Cotes est dans
le mot célèbre de Newton-:
«
Si Cotes avait vécu, nous saurions quelque chose. »
Il fut prononcé à l'occasion
de recherches sur l'optique que le jeune mathématicien avait commencées
avant sa mort. On doit dès lors être d'autant plus surpris
du pamphlet : Epistola ad amicum de Cotesii
inventis, qui parut anonyme à Londres à la suite de la
publication de l'Harmonia mensurarum et où l'on s'attache à
réduire les inventions de Cotes à de simples déductions
des théories de Newton. Il est certainement fâcheux pour l'illustre
inventeur du calcul des fluxions qu'il ait eu des amis trop jaloux de sa
gloire, non seulement vis-à-vis des étrangers, comme Leibniz,
mais encore vis-à-vis de ses compatriotes : car si Cotes procède
évidemment de Newton, s'il doit même sans aucun doute être
considéré comme un de ses disciples, il n'en est pas moins
réellement indépendant et l'idée mère qu'il
a développée se retrouverait plutôt dans lés
écrits antérieurs de Leibniz et de Jean
Bernoulli que dans ceux de Newton. Cette idée mère se
trouve au reste condensée dans l'énoncé du théorème
auquel on a conservé le nom Cotes. (P.
T.).
Théorème
de Cotes. - Si, dans un cercle de rayon a, décrit sur un diamètre
AB,
on divise, à partir de l'origine A,
cotée O,
la circonférence en un nombre pair 2m
de parties égales, aux points cotés 1,
2,... 2m-1; si de plus, on prend sur le diamètre
un point O, (à
une distance x
quelconque, comptée du centre vers A)
et qu'on le joigne à tous les points de division, le produit de
toutes les droites menées aux numéros impairs est égal
à xm+am
et le produit de toutes les droites menées aux numéros pairs
est égal à xm
-am.
Si,
en effet, on prend la droite menée de O
au point de division coté n,
il est aisé de voir que : [On]²
= x² - 2ax Cos (n/m)
+ a²,
et l'on reconnaît dès lors facilement que l'énoncé
ci-dessus correspond à la solution complète de l'équation
binôme, si l'on fait le produit des facteurs imaginaires conjugués
au premier degré.
En
d'autres termes, le théorème de Cotes représente la
première forme donnée à la théorie développée
plus tard par Moivre, tandis que l'origine première
en remonte évidemment aux découvertes de Viète
sur les sections angulaires. D'ailleurs, en partant de ce théorème,
Cotes a obtenu l'intégration des fractions
rationnelles ayant pour dénominateur xm
± am;
il a donc fait faire un pas décisif au calcul
intégral, et l'on ne peut guère douter que, si sa vie
se fût prolongée, il n'eût dignement rivalisé
avec les Bernoulli.
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Francis Cotes
est un peintre anglais, né
à Londres en 1726, mort à Londres le 20 juillet 1770. Elève
de G. Knapton, il devint bientôt célèbre par ses portraits
au crayon, au pastel et à l'huile.
Membre de l'Incorporated Society of Artists, il fut l'un des fondateurs
de l'Académie royale.
Brillant coloriste, il sut donner à
ses portraits une vivacité d'expression et un charme vraiment remarquables.
On peut citer parmi ses meilleurs ouvrages, le portrait de la Reine
Charlotte, tenant la princesse royale sur ses genoux (1767, gravé
par Rowland); à l'Académie royale, le portrait du Père
de l'artiste, et à l'hôpital de Greenwich, le portrait
en pied de l'Amiral Hawkes. (Ad. T.). |