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L'histoire de Nauru
Nauru a été habitée il y a environ 3000 ans par des populations austronésiennes, venues probablement des îles voisines de Micronésie ou de Polynésie. Ces premiers habitants vivaient dans une société organisée en 12 clans ou tribus, chacun ayant ses propres terres et ses propres traditions. L'île s'est développée dans un isolement relatif parce que les courants océaniques rendent difficile le débarquement sur l'île. En conséquence, la langue nauruane ne ressemble clairement à aucune autre dans la région de l'océan Pacifique.L es Nauruans étaient principalement des pêcheurs, mais ils cultivaient aussi des cocotiers et du pandanus, et exploitaient les eaux douces intérieures pour élever des poissons dans des lagons. Les terres arables étaient limitées.

Le premier Européen à apercevoir Nauru fut le capitaine John Fearn, qui visita l'île en 1798 lors d'un voyage entre la Nouvelle-Zélande et la Chine. Fearn surnomma Nauru Pleasant Island en raison de la végétation luxuriante et de l'accueil chaleureux des habitants. Cependant, l'île resta relativement isolée des contacts européens pendant les décennies suivantes.

Au cours du XIXe siècle, Nauru commença à établir des contacts plus réguliers avec les Européens et d'autres navigateurs du Pacifique. Ces contacts furent fréquemment désastreux pour la population locale. Des commerçants, des baleiniers et des missionnaires arrivèrent sur l'île, apportant avec eux des maladies, de l'alcool et des armes à feu, ce qui perturba gravement la société traditionnelle nauruane. Dans les années 1830, des conflits armés éclatèrent entre les clans de Nauru, exacerbés par la présence d'armes à feu introduites par les Européens. En 1878, une guerre civile a réduit la population de plus d'un tiers. Ces guerres tribales se poursuivirent jusqu'à ce que l'île soit annexée par l'Allemagne à la fin du siècle. 

En 1888, Nauru fut annexée par l'Allemagne et intégrée à la colonie de l'Empire allemand dans le Pacifique, connue sous le nom de Protectorat des îles Marshall. Les Allemands placèrent les 12 chefs en résidence surveillée jusqu'à ce qu'ils consentent à l'annexion et imposèrent une administration coloniale et tentèrent de mettre fin aux conflits tribaux en désarmant la population. L'occupant interdit l'alcool, confisqua les armes, institua des codes vestimentaires stricts et fit venir des missionnaires chrétiens pour convertir la population. 

En 1900, un géologue britannique, Albert Ellis, découvrit que Nauru possédait de vastes gisements de phosphate, une ressource extrêmement précieuse pour la production d'engrais. Cette découverte transforma l'île de manière radicale. En 1906, la Pacific Phosphate Company, une entreprise anglo-allemande, commença l'exploitation du phosphate. Ce fut le début de l'extraction intensive qui allait dominer l'économie de Nauru pour les décennies à venir.

Au début de la Première Guerre mondiale, l'Australie, alors membre de l'Empire britannique, occupa Nauru en 1914, chassant les Allemands de l'île. Après la guerre, Nauru devint un territoire sous mandat de la Société des Nations, administré conjointement par l'Australie, le Royaume-Uni, et la Nouvelle-Zélande, mais l'Australie exerça une influence prédominante. Sous administration australienne, l'exploitation du phosphate s'intensifia, avec la British Phosphate Commissioners (BPC) prenant le contrôle de l'industrie. Les Nauruans bénéficiaient très peu des énormes profits générés, tandis que l'environnement de l'île commençait déjà à montrer des signes de dégradation en raison de l'exploitation minière.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Nauru fut envahie par les forces japonaises en 1942. Les Japonais occupèrent l'île et construisirent des fortifications pour la défendre contre une éventuelle attaque alliée. Cette période fut particulièrement difficile pour les Nauruans, qui souffrirent de pénuries alimentaires et de mauvais traitements sous l'occupation japonaise. En 1943, environ 1200 Nauruans furent déportéscomme travailleurs forcés par les Japonais vers les îles Chuuk (anciennement Truk) dans les Carolines, où beaucoup d'entre eux périrent en raison des conditions de vie difficiles et du manque de nourriture. À la fin de la guerre, en 1945, Nauru fut libérée par les forces alliées, et les survivants des Nauruans déportés furent rapatriés sur leur île en 1946.

Après la guerre, Nauru revint sous administration australienne en tant que territoire sous tutelle des Nations Unies, administré par l'Australie avec le soutien du Royaume-Uni et de la Nouvelle-Zélande. Les conditions de vie restèrent difficiles pour les Nauruans, qui commencèrent à se mobiliser pour obtenir plus de contrôle sur leur île et une plus grande part des profits tirés de l'exploitation du phosphate. 
Reconnaissant que les stocks de phosphate finir aient par être épuisés, en 1962, le premier ministre australien Robert Menzies a offert de réinstaller tous les Nauruans sur l'île Curtis dans le Queensland, mais les Nauruans ont rejeté ce plan et a opté pour l'indépendance, qui a été effective le 31 janvier 1968, devenant ainsi la plus petite république indépendante du monde. Hammer DeRoburt devint le premier président de Nauru.

Le gouvernement de Nauru a réussi à prendre le contrôle des opérations minières, nationalisant l'industrie du phosphate en 1970. Cette prise de contrôle a entraîné une période de grande prospérité économique pour l'île, les revenus provenant de l'exportation de phosphate permettant à Nauru de devenir l'un des pays les plus riches au monde en termes de PIB par habitant. Le gouvernement a investi dans des infrastructures, des services sociaux et un fonds souverain destiné à assurer la prospérité future de l'île, mais aussi, plus imprudemment, dans un opéra, une compagnie aérienne et dans l'immobilier. Cependant, cette période de prospérité a été de courte durée. L'exploitation intensive du phosphate a épuisé les réserves de l'île, et dès les années 1980, la production a commencé à diminuer. L'économie de Nauru, qui dépendait presque exclusivement du phosphate, a commencé à s'effondrer. En 1989, Nauru a poursuivi l'Australie pour les dommages causés par l'exploitation minière lorsque l'Australie a administré l'île. L'extraction généralisée de phosphates a officiellement cessé en 2006.

Le gouvernement de Nauru a tenté de diversifier ses sources de revenus, mais de nombreux investissements à l'étranger se sont révélés désastreux. Parallèlement, la mauvaise gestion et la corruption ont aggravé la situation économique. Le fonds souverain de Nauru, autrefois bien doté, a été pratiquement épuisé au cours de cette période. L'exploitation intensive du phosphate a laissé l'intérieur de l'île gravement endommagé, avec environ 80 % de la surface terrestre de Nauru devenue stérile et inhabitée. Les problèmes environnementaux, combinés à une forte dépendance alimentaire aux importations, ont contribué à une crise sanitaire, notamment une augmentation des taux de diabète, d'obésité et d'autres maladies liées à un régime alimentaire pauvre et à un mode de vie sédentaire.

Nauru s'est trouvée au bord de la faillite en 2000  et a tenté de se repositionner comme une place bancaire offshore, mais à cette pratique a pris fin en 2005. Une des politiques les plus controversées a été l'accord avec l'Australie pour établir un centre de rétention pour demandeurs d'asile sur l'île, dans le cadre de la Pacific Solution. En échange, l'Australie a fourni une aide financière significative à Nauru. Ce centre, qui a fonctionné de manière intermittente, a attiré des critiques internationales en raison des conditions de vie des détenus et des allégations de violations des droits humains.

Aujourd'hui, Nauru, avec peu de ressources naturelles restantes et un environnement largement dégradé, reste dépendant de l'aide étrangère, en particulier de l'Australie. L'économie de Nauru repose en grande partie sur les services gouvernementaux, le centre de rétention australien, et des initiatives telles que la vente de ses droits de pêche dans ses vastes zones économiques exclusives. Le changement climatique représente également une menace sérieuse pour Nauru, avec l'élévation du  niveau de l'océan.

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