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32 S, 166 55 E |
Nauru est
une île de 21 km² , dans l'Océan Pacifique
Sud (à 42 km de l'équateur). C'est une république souveraine. 80% de
la surface de l'île a été arrasée par l'exploitation minière, laissant
à nu le socle corallien. Seule subsiste, à la périphérie, une étroite
bande
de cent à deux-cents mètres de large de terre fertile (cocotiers,
pandanus et des feuillus locaux tels que le tomano, cultures de bananes,
d'ananas, de légumes). Le climat de Nauru est tropical. Les alizés
du nord-est soufflent de mars à octobre. Précipitations irrégulières
et abondantes.. La saison de la mousson va de novembre à février. Du
fait de la montée du niveau de la mer l'îl est menacée par les tsunamis
et les inondations.
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Carte
de Nauru. (Cliquer
sur l'image pour afficher une carte plus détaillée).
Les revenus de cette île minuscule sont
traditionnellement venus des exportations des phosphates, désormais pratiquement
épuisées. Nauru n'a à peu près aucune autre ressource et doit importer
presque tous ses biens de consommation, principalement d'Australie,
son ancien occupant, qui, entre 2001 et 2008, puis de nouveau de 2012 Ã
2020, a entretenu aussi sur l'île un centre de rétention pour immigrés
clandestins, en échange de compensations financières. Ce qui limite le
désastre dans lequel s'enfonce chaque jour un peu plus le pays.
La réhabilitation des terres des
sites d'extraction du phosphate à des fins agricoles n'est pas envisageable
à court et moyen terme. Pour réduire des coûts, les salaires gelés
et les effectifs des services publics réduits. 2005, a vu s'accélérer
la détérioration dans le secteur du logement et des hôpitaux notamment.
Peu de statistiques complètes sur l'économie du Nauru existent. Les évaluations
du PIB du Nauru changent considérablement selon les sources.
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Vue
satellitaire de Nauru.
Source
de la carte et de la photo : U.S. Department of Energy's Atmospheric
Radiation Measurement Program.
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Luc
Folliet, Nauru,
l'île dévastée, La découverte, 2009. - Connaissez-vous
Nauru? Cette île du Pacifique
est la plus petite république du monde, entourée
d'une mer paradisiaque, apparemment semblable à des dizaines d'autres.
Ces quelque 21 km² furent même, dans les années 1970-1980, l'un des
pays le plus riches du monde. Aujourd'hui, Nauru est un État
en ruine, une île littéralement dévastée, qui concentre tous les maux
et pathologies de la civilisation capitaliste. C'est l'histoire de cet
incroyable effondrement qu'a entrepris de raconter Luc Folliet dans ce
livre. Il raconte son voyage sur cette île dont le coeur est une
forêt
dévastée, où s'érigent les vestiges de l'extraction du phosphate. Car
tout commence à Nauru avec ce "cadeau de Dieu", que le colonisateur allemand
puis australien commence à exploiter au début du XXe siècle. Lorsque
les Nauruans conquièrent leur indépendance, en 1968, des centaines de
millions de dollars tombent dans le portefeuille du nouvel État et de
ses 9000 habitants d'alors, si bien que ceux-ci n'ont plus besoin de travailler.
Ils abandonnent leurs traditions et leur culture pour adopter un mode de
vie occidental : certains voyagent aux quatre coins du monde, d'autres
possèdent jusqu'à huit voitures. C'est l'époque où, à Nauru, on peut
utiliser des billets de 50 dollars en guise de papier toilette... Au début
des années 1990, le phosphate s'épuise. Alors, l'île se vend à qui
bon lui semble. La mafia russe blanchit près des milliards de dollars
dans les centaines de banques off-shore qui choisissent de s'installer
dans ce nouveau paradis fiscal. Mais la chute se poursuit : Nauru devient
l'un des États les plus pauvres au monde et «-choisit » de louer sa
terre, Ã vil prix, Ã l'Australie voisine
qui peut ainsi y "exporter" ses camps d'internement de réfugiés. Le chef
de l'État envisage même alors l'abandon de l'île et l'exil de ses 15
000 habitants. Désastre écologique, blanchiment d'argent sale, instabilité
politique; un taux de diabète parmi les plus élevé au monde, une espérance
de vie en chute libre, des réfugiés venus de partout parqués au milieu
de nulle part : l'histoire de Nauru raconte aussi notre histoire, celle
d'une civilisation capitaliste aux effets désastreux, une parabole édifiante
qui montre comment le rêve de prospérité peut, en quelques années,
virer au cauchemar. (couv.). |
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