|
. |
|
|
Les
premiers habitants de la Nouvelle-Zélande, les Māori, sont des
populations polynésiennes qui ont migré depuis d'autres îles du Pacifique.
Les Māori seraient arrivés en Nouvelle-Zélande entre le IXe
et le XIIIe siècle, probablement en plusieurs
vagues migratoires. Ils ont appelé cette terre Aotearoa, qui, selon la
légende, était le nom du canoë que Kupe, le premier Polynésien de Nouvelle-Zélande,
avait utilisé pour naviguer vers ce pays; le nom Aotearoa est maintenant
largement utilisé comme nom māori du pays. Les Māori ont développé
une culture basée sur des concepts comme le whakapapa ( = généalogie),
le mana ( = prestige, pouvoir spirituel), et le tapū ( =
sacré). Leur société était organisée en iwi (= tribus) et hapū
( = sous-tribus), chaque groupe contrôlant son propre territoire. Les
Māori vivaient dans des villages fortifiés appelés pā, et avaient
une économie fondée sur la chasse, la pêche et l'horticulture, notamment
la culture de la patate douce (kumara). La concurrence pour l'appropriation
des terres et des ressources a conduit à des combats intermittents entre
différents iwi (tribus) maoris au cours du XVIe
siècle alors que le gros gibier s'éteignait.
Le premier Européen à atteindre la Nouvelle-Zélande fut Abel Tasman en 1642. Cependant, ses contacts avec les Māori furent violents, et il ne débarqua pas sur les îles. Plus d'un siècle plus tard, en 1769, James Cook explore les côtes de la Nouvelle-Zélande lors de son premier voyage dans le Pacifique. Il cartographie les îles et engage des interactions plus positives avec les Māori. Les récits de Cook encouragent l'intérêt européen pour ces terres. À partir de la fin du XVIIIe siècle, des baleiniers, des chasseurs de phoques et des commerçants commencent à visiter régulièrement la Nouvelle-Zélande. Ils échangent avec les Māori et introduisent aussi de nouvelles technologies, des armes à feu et des maladies européennes, ce qui modifie profondément la société et l'économie māori. Le début du XIXe siècle voit une intensification des contacts entre Européens et Māori. Des missionnaires chrétiens, principalement britanniques, arrivent et commencent à convertir les Māori au christianisme. Ces missionnaires interviennent aussi dans l'introduction de l'alphabétisation et de l'agriculture européenne. Les guerres des mousquets (1807-1837) marquent une période de conflits intenses entre les iwi māori, exacerbés par l'introduction des armes à feu par les Européens. Ces guerres provoquent des changements démographiques et politiques significatifs au sein des sociétés māori. Le Royaume-Uni n'a d'abord revendiqué que nominalement la Nouvelle-Zélande et l'a incluse dans la Nouvelle-Galles du Sud en Australie. En 1832, les inquiétudes concernant l'augmentation de l'anarchie ont conduit le Royaume-Uni à nommer son premier résident britannique en Nouvelle-Zélande. Il n'avait que peu de pouvoirs juridiques. En 1835, certains iwi de l'île du Nord vaient déclaré leur indépendance en tant que tribus unies de Nouvelle-Zélande. Craignant une prise de contrôle française imminente, ils ont bientôt demandé la protection des Britanniques. En 1840, les Britanniques négocient leur protection dans le traité de Waitangi, qui a finalement est signé par plus de 500 chefs maoris différents, bien que de nombreux chefs n'aient pas signé ou n'aient pas été invités à signer. Dans la version anglaise du traité, les Britanniques pensaient que les Māori cédaient leurs terres au Royaume-Uni, mais les traductions du traité semblaient donner aux Britanniques moins d'autorité, et les problèmes de régime foncier découlant du traité sont toujours lobjet de négociations en Nouvelle-Zélande. Après la signature du Traité de Waitangi, la Nouvelle-Zélande devient officiellement une colonie britannique. La ville de Wellington est fondée en 1840 et devient un centre important pour les colons. L'immigration britannique augmente rapidement, avec des colonies comme Auckland, Christchurch et Dunedin se développant au cours des décennies suivantes. Les colons britanniques s'approprient de vastes étendues de terres, souvent au détriment des Māori. Différentes traditions d'autorité et d'utilisation des terres ont conduit à une série de guerres entre 1845 et 1872 entre les Européens et divers iwi. Ces guerres dites néo-zélandaises (ou guerres māori), ajoutés aux maladies, réduisent de moitié la population maorie. Les guerres se terminent par la confiscation de terres māori par le gouvernement colonial, provoquant des ressentiments durables parmi les populations autochtones. Dans les années 1890, la Nouvelle-Zélande a d'abord exprimé son intérêt à se joindre aux pourparlers d'indépendance avec l'Australie, mais a finalement opté contre et a changé son statut en un dominion indépendant en 1907. L'économie de la Nouvelle-Zélande se développe rapidement au cours du XIXe siècle, avec l'agriculture (notamment l'élevage de moutons) devenant le pilier de la prospérité du pays. Le commerce de la laine et plus tard des produits laitiers devient essentiel. L'or est découvert dans l'île du Sud dans les années 1860, déclenchant une ruée vers l'or qui attire de nombreux immigrants. Les villes comme Dunedin et Queenstown connaissent un essor grâce à cette ruée. Sur le plan social, la Nouvelle-Zélande se distingue par des réformes progressistes à la fin du siècle. En 1893, elle devient le premier pays au monde à accorder le droit de vote aux femmes. La Nouvelle-Zélande, en tant que dominion de l'Empire britannique, s'engage dans la Première Guerre mondiale dès 1914. Environ 100 000 Néo-Zélandais, soit 10 % de la population, s'enrôlent pour combattre, principalement sur le front occidental et lors de la campagne de Gallipoli aux côtés des forces australiennes. La bataille de Gallipoli en 1915 est un événement important dans l'histoire nationale, commémoré chaque année lors de l'ANZAC Day (25 avril), une journée dédiée à la mémoire des soldats australiens et néo-zélandais. Après le conflit, la Nouvelle-Zélande connaît une période de reconstruction et de modernisation. L'économie se diversifie, mais reste largement centrée sur l'agriculture, avec une dépendance envers le Royaume-Uni pour les exportations de produits laitiers et de laine. Dans les années 1930, la Grande Dépression frappe durement la Nouvelle-Zélande. Elle entraîne une hausse du chômage et des troubles sociaux. En réponse, le gouvernement travailliste de Michael Joseph Savage, élu en 1935, introduit des réformes radicales, notamment la création de l'État-providence avec des politiques de protection sociale, de santé publique et de logement social. Ce programme devient un modèle de bien-être social. Comme lors de la Première Guerre mondiale, la Nouvelle-Zélande soutient activement l'effort de guerre britannique pendant la Seconde Guerre mondiale. Plus de 140 000 Néo-Zélandais participent à des combats en Europe, en Afrique du Nord, et dans le Pacifique. La guerre accélère l'industrialisation du pays et renforce les liens militaires et économiques avec les États-Unis, un partenaire incontournable dans le théâtre du Pacifique. Après la guerre, la Nouvelle-Zélande devient un membre fondateur des Nations unies et s'engage activement dans la construction de l'ordre mondial d'après-guerre. Les décennies suivantes se signalent par une croissance économique rapide, soutenue par une forte demande de produits agricoles néo-zélandais. Les années 1950 et 1960 sont une période de prospérité relative, avec un niveau de vie élevé et une expansion des infrastructures sociales. Les années 1970 voient cependant des défis économiques liés à la fin du boom économique d'après-guerre, l'adhésion du Royaume-Uni à la Communauté économique européenne en 1973 réduisant l'accès aux marchés traditionnels pour les exportations néo-zélandaises. Le mouvement pour les droits des Māori a pris de l'ampleur au cours du XXe siècle. Les Māori réclament la reconnaissance des droits issus du Traité de Waitangi, souvent ignoré ou mal appliqué par les gouvernements successifs. En 1975, la création du Tribunal de Waitangi (Waitangi Tribunal) permet d'examiner les revendications foncières et les griefs des Māori concernant le traité. Cette institution s'implique dans la restitution de terres et la compensation pour les injustices passées. Les années 1980 et 1990 voient des progrès significatifs dans la reconnaissance des droits des Māori. Sous le gouvernement travailliste de David Lange (1984-1989), la Nouvelle-Zélande entreprend une série de réformes économiques radicales connues sous le nom de Rogernomics (du nom du ministre des Finances Roger Douglas). Ces réformes comprennent la déréglementation des marchés, la privatisation des entreprises publiques et la réduction des subventions agricoles. Bien que ces réformes modernisent l'économie néo-zélandaise et la rendent plus compétitive, elles provoquent également des bouleversements sociaux, à commencer par une augmentation du chômage et des inégalités. À partir de 1984, la Nouvelle-Zélande a commencé à adopter des politiques anti-nucléaires, contribuant à un différend avec les États-Unis sur les visites de navires de guerre. Par mesure de rétorsion, les États-Unis ont suspendu leurs obligations de défense envers la Nouvelle-Zélande en 1986. Parallèlement, la Nouvelle-Zélande s'implique dans des opérations de maintien de la paix à travers le monde, renforçant ainsi son image de pays engagé dans le multilatéralisme et la résolution pacifique des conflits. Les années 1990 voient une diversification accrue de la population néo-zélandaise avec l'arrivée d'immigrants d'Asie, du Pacifique, et d'autres régions. Ce changement démographique pousse la Nouvelle-Zélande à devenir une société plus multiculturelle. La transition vers un système électoral de représentation proportionnelle mixte (MMP) en 1996 transforme par ailleurs la scène politique, en encourageant la formation de gouvernements de coalition et en offrant une représentation accrue aux minorités et aux petits partis. Sous le gouvernement travailliste de Helen Clark (Première ministre de 1999 à 2008), la Nouvelle-Zélande met en place des politiques progressistes en matière de santé, d'éducation et de protection de l'environnement. Clark est également reconnue pour son opposition à l'invasion de l'Irak en 2003. En 2004, la Loi sur la Sélection des Plages et des Fonds Marins (Foreshore and Seabed Act) suscite des controverses majeures, car elle est perçue par les Māori comme une appropriation injuste de leurs droits sur les territoires côtiers. (Cette loi sera en partie annulée en 2011 avec la promulgation du Marine and Coastal Area Act). Le Parti national, sous la direction de John Key, remporte les élections en 2008. Son gouvernement se concentre sur la gestion économique après la crise financière mondiale de 2008. Key met en oeuvre des réformes fiscales et encourage le développement des infrastructures, tout en maintenant une politique étrangère alignée sur les valeurs occidentales traditionnelles. Pendant cette période, la Nouvelle-Zélande a envisagé de réduire certains de ses liens avec le Royaume-Uni. Un mouvement minoritaire, mais actif, pousse à transformer de la Nouvelle-Zélande en république. En 2015-2016, un référendum sur le changement du drapeau néo-zélandais pour supprimer l'Union Jack (le drapeau britannique) a échoué (57% des voix contre ce changement, 43% pour). Jacinda Ardern, leader du Parti travailliste, devient l'une des plus jeunes femmes dirigeantes du monde lorsqu'elle devient Première ministre en 2017. Son gouvernement se distingue par une approche compassionnelle et progressiste, notamment avec des réformes en matière de bien-être social, une législation ambitieuse sur le climat, et une réponse empathique après l'attentat de Christchurch (Le 15 mars 2019), lorsqu'un terroriste suprémaciste blanc attaque deux mosquées, tuant 51 personnes. Cet événement tragique choque la nation et le monde entier. Jacinda Ardern appelle à l'unité et à la solidarité, et son gouvernement met en œuvre des réformes strictes sur la législation sur les armes à feu. Ardern reçoit une reconnaissance internationale pour sa gestion de la pandémie de covid-19 en 2020, avec des mesures strictes de confinement qui réussissent à contenir la propagation du virus dans le pays. En 2023, Chris Hipkins succède à Jacinda Ardern à la tête du Parti travailliste et devient Premier ministre. Toutefois, lors des élections d'octobre 2023, Christopher Luxon du Parti national devient Premier ministre, mettant fin à six ans de gouvernement travailliste. Au cours des dernières années, la Nouvelle-Zélande a connu une croissance économique soutenue, notamment grâce à son secteur agricole performant, particulièrement les produits laitiers. Le pays développe également ses secteurs technologiques et touristiques, diversifiant ainsi son économie. La Nouvelle-Zélande s'est affirmée comme un leader mondial en matière de politique environnementale. Le gouvernement Ardern, en particulier, introduit la Zero Carbon Act en 2019, fixant des objectifs ambitieux pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et atteindre la neutralité carbone d'ici 2050. La reconnaissance des droits des Māori continue de progresser. Les gouvernements successifs se sont engagés dans des négociations pour régler les griefs liés au Traité de Waitangi, aboutissant à plusieurs accords de compensation et à la restitution de terres. Le renforcement de la culture et de la langue māori se poursuit, avec des initiatives visant à promouvoir l'enseignement du te reo māori et à intégrer les perspectives māori dans la gouvernance et la société néo-zélandaises. |
. |
|
|
||||||||
|