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De l'Indépendance à l'arrivée des Français |
Le début du XIXe siècle marque un tournant dans l'histoire mexicaine. Il y eut d'abord trois tentatives inutiles d'indépendance : sous Hidalgo, 1810; sous Morelos, 1815; sous Mina, 1816. En 1821, Augustin Iturbide, général de l'armée royale, passa aux insurgés, battit le vice-roi Apodaca, s'empara de Mexico et se fit proclamer empereur en 1822, sous le nom d'Augustin Ier, mais il fut renversé dès l'année suivante, et le Mexique se constitua en république fédérative : la victoire de Tampico, gagnée en 1829 sur les troupes de Ferdinand VII, assura son indépendance. Mais depuis cette époque, le pays n'a plus cessé d'être déchiré par des dissensions intestines. Une foule d'ambitieux se sont succédé à la présidence, se renversant ou s'égorgeant les uns les autres : Vittoria (1824), Pedrazza et Guerrero (1828), Bustamente (1829 et 1836), Santa-Anna (1832), Parèdes (1841 et 1846), Santa-Anna de nouveau (1843, 1847 et 1853). Ce dernier avait réussi un moment à restaurer l'autorité; mais il fut renversé de nouveau en 1855, et depuis la pays est resté livré à la plus déplorable anarchie : plusieurs partis, les fédéralistes et les unitaires, le parti clérical et le parti libéral, s'y disputaient le pouvoir avec acharnement. Aux maux de la guerre civile sont encore venus se joindre ceux de la guerre extérieure : en 1838, les mauvaises relations avec la France conduisirent au bombardement de St-Jean d'Ulloa et de la Vera-Cruz; en 1846, la sécession du Texas, qui s'annexa aux États-Unis, amena une guerre avec cette puissance, à la suite de laquelle le Mexique, partout vaincu, fut forcé de signer à Guadalupe un traité qui lui enlevait le territoire à l'Est du Rio-del-Norte, le Nouveau- Mexique et la Nouvelle-Californie (2 février 1848). En 1861, sous la présidence de Juarez, le Mexique suspend le réglement de sa dette extérieure, et les Européens (la France, l'Angleterre et l'Espagne), encouragés par les conservateurs malmenés par le régime libéral de Juarez, se décident à intervenir militairement. L'affaire se règlera rapidement avec l'Espagne et l'Angleterre. Mais la France décida de rester encore un peu... Dates-clés : 1810- Rebellion de Hidalgo. | ||
Rébellion créole et indépendance Dans ce pays si peu vivant, la première agitation importante fut le contre-coup de l'occupation de l'Espagne par Napoléon. Dans toutes les colonies espagnoles, les Créoles s'associèrent au gouvernement pour protester en faveur de la monarchie des Bourbons. Mais la jalousie des Espagnols les mécontenta bientôt et fut la cause des premiers soulèvements. Le 56e vice-roi, Don José Ituvrigaray, voulut donner aux Créoles l'égalité de droits avec les Espagnols; il fut saisi par ceux-ci (16 septembre 1808) et renvoyé en Espagne. La junte révolutionnaire de la péninsule tenait à maintenir l'ancien état de choses et nomma un vice-roi, Venegas (1810). Cette année, Hidalgo, curé de Dolorès, un Créole à qui le gouvernement avait interdit de planter des vignes, souleva les métis et les Indiens du Nord, s'empara de Guanajuato et de Valladolid et menaça Mexico. Il fut battu par le vice-roi Calleja, pris et fusillé (27 juillet 1811). En 1812, le curé Morelos recommença la même tentative dans le Sud, avec les mêmes éléments, et fut proclamé dictateur au congrès d'Oaxaca; il déclarait qu'il en voulait aux Espagnols purs, non à Ferdinand. Mais déjà, en novembre 1813, un congrès d'insurgés proclamait l'indépendance du Mexique. Le congrès fut dispersé, Morelos pris et fusillé (21 décembre 1815). Après six années de réaction, l'indépendance fut proclamée en 1824, par le général espagnol Iturbide qui fit un coup d'État contre le vice-roi. C'était un créole qui s'était distingué dans l'armée espagnole et s'exaspéra de se voir préférer les natifs d'Europe. Iturbide profita de ce que le clergé, mécontent du triomphe de la révolution en Espagne (1820), devint séparatiste, et complota avec les créoles modérés l'érection du Mexique en royaume autonome sous un prince espagnol; c'était le plan dit de Grito de Ignala. Iturbide fut nommé généralissime des forces nationales (janvier 1821). Un commissaire royal, débarqué à Veracruz pour prendre le gouvernement, signa avec lui la convention de Cordoba (24 août 1821) par laquelle la garnison espagnole évacua Mexico, où Iturbide entra le 27 septembre. Naturellement, les Cortès espagnols n'acceptèrent pas cette solution et rejetèrent le traité de Cordoba. La scission fut complète. Iturbide réunit un congrès. La révolution avait été militaire, et l'armée joua un grand rôle politique au Mexique dans tout le cours du siècle. De 1821 à 1857, le Mexique eut 6 formes de gouvernement, 55 ministères, 250 révolutions. La lutte, au Congrès de 1822, s'engagea entre trois partis : les monarchistes, composés de grands propriétaires et des évêques; les libéraux, divisés en Écossais et en Yorkinos (du nom des rites maçonniques rivaux; les premiers étaient aristocrates et cléricaux; les derniers voulaient une république fédérale comme les États-Unis; ils comptaient avec eux le plus grand nombre des métis. Iturbide, appuyé sur les monarchistes, se fit nommer empereur sous le nom d'Augustin Ier. Mais le général Antonio Lopez de Santa-Anna, soutenu par les libéraux, s'insurgea à Veracruz (décembre 1822), fit un coup d'État, chassa Augustin Ier et réunit le Congrès qui organisa une république mexicaine fédérative, dont la constitution, datée du 4 octobre 1824, fut calquée sur celle des États-Unis. Elle comptait 48 États pourvus de législatures particulières. Le gouvernement central comprenait le Congrès formé d'une chambre des députés et d un sénat et un président de la république élu par le Congrès et choisissant ses ministres. Cette constitution, votée le 16 décembre 1823, mise en vigueur le 4 octobre 1824, a été la base de la constitution du Mexique; 1824 est donc la date initiale dans l'histoire de la République mexicaine. L'épreuve des réalités. Le succès des libéraux semblait complet, mais le clergé fit échouer les réformes votées par le Congrès (abolition des couvents et de la dîme). Santa-Anna, qui ne voulait pas réduire l'armée, laissa faire. Le général Bravo et l'évêque de Puebla provoquèrent de nouveaux troubles. Santa-Anna, après avoir transmis le pouvoir à Farias, puis au général Baragnan, le reprit et fit, avec l'aide des centralistes ou écossais, adopter, après dissolution du Congrès, la constitution du 23 octobre 1835. Les États n'étaient plus que des départements, administrés par des préfets. Les électeurs devaient avoir un revenu de 100 piastres; le cens écartait les Indiens. La conséquence déplorable de cette réforme fut la sécession du Texas (2 mars 1836). Cette sécession devint irrévocable à cause de la suppression de l'esclavage au Mexique; les planteurs du Texas, d'accord avec ceux des États méridionaux de la république voisine, étaient absolument résolus à le maintenir à tout prix. Santa-Anna, voulant le soumettre, fut battu à San Jacinto et fait prisonnier (20 avril 1836). La présidence revint à Bustamente (25 février 1837), lequel, ayant refusé de donner satisfaction aux Français lésés, se vit déclarer la guerre par la France; l'amiral Baudin s'empara de San Jean d'Ulloa (28 novembre 1838). La médiation de l'Angleterre fit conclure le 9 mars 1839 une paix par laquelle le Mexique paya à la France une indemnité de 600 000 piastres. Après plusieurs changements présidentiels, le pouvoir revint à Santa-Anna, libéré da sa captivité et président provisoire dès mars 1839; le pacte des bases acordados en Tacubaya l'investit de la dictature en octobre 1841. Il s'appuyait sur le clergé, dont il maintint les fueros, et sur les officiers; de 1842 à 1844, il nomma 1 200 officiers. Néanmoins sa prépotence ne dura que jusqu'en 1844. Déjà le Yucatan, demeuré fédéraliste, s'était séparé. En décembre 1842, le dictateur modifia arbitrairement la constitution. Le 1er novembre 1844, Paredes se souleva à Guadalajara; le 2 décembre, Herrera à Mexico; le Congrès nomma un gouvernement provisoire, Santa-Anna dut s'enfuir, fut banni et ses biens confisqués. Son ami Canalizo fut élu le 20 septembre, mais renversé dès décembre 1844 et remplacé par Herrera. La guerre avec les États-Unis. Battu par Taylor à Borenavista (23 février 1847), Santa-Anna ne fut pas plus heureux contre Scott débarqué le 9 mars devant Veracruz; la prise de cette ville (29 mars), la défaite de Santa-Anna à Cerro-Gordo (18 avril), sa proclamation comme dictateur, l'arrêt des Américains à Puebla, leur succès de Contreras et Churubusco (19-20 août), la guerre civile entamée par Paredes prêchant la lutte à outrance, la prise de Mexico le 14 septembre 1847 furent les principaux épisodes de cette guerre. Force fut alors de subir les clauses du traité de Guadalupe Hidalgo (2 février 1848), qui mit la frontière au rio Grande del Norte, annexant au Texas les portions des États de Tamaulipas, Cohahuila et Chihuahua sises sur la rive gauche dn fleuve. En outre, les États-Unis prenaient le Nouveau-Mexique et la Nouvelle-Californie en échange d'une indemnité dérisoire de 15 millions de dollars. Le Mexique perdait ainsi 1 650 000 km². On avait déjà quelque notion des richesses minières de la Californie. Quant au Nouveau-Mexique, ses premiers maîtres européens étaient devenus impuissants à y maintenir la sécurité contre les Indiens; les provinces du Nord étaient désolées par les brigandages des Apaches et des tribus voisines, l'armée mexicaine et ses chefs presque constamment absorbés par les pronunciamentos et les guerres civiles. Troubles politiques, désordres financiers Après la guerre contre les États-Unis, les choses ne firent qu'empirer; la paix avait été signée par Herrera réélu président; mais, dès le départ des Américains, il fut menacé par Paredes et le prêtre Jaranta, chef de guerillas; Bustamente les vainquit, mais Paredes reprit les armes en août 1849. Herrera n'arrivait ni à combler le déficit budgétaire, ni à vaincre les Indiens du Nord, non plus que ceux du Yucatan, soutenus en cachette par l'Angleterre. Le gouvernement fédéral ne pouvant protéger les États particuliers, ceux-ci étaient conduits à pourvoir seuls à leur sécurité, à former des lignes, à se créer des ressources propres en levant des impôts, des droits de douanes. Une dissolution parut imminente; les États de Vieille-Californie, Sonora, Sinaloa, Chihuahua, Cohahuila, Tamaulipas proclamèrent leur sécession le 16 juin 1849. Toutefois, en 1850, la situation s'améliora un peu. L'année suivante, le général Mariano Arista fut élu président; le colonel Carbajal, chef de la garde nationale, s'insurgea en septembre 1851, réclamant la réduction des droits de douane; il fut battu devant Matamoros et dut se réfugier au Texas, d'où il avait été appuyé. Mais la protestation contre les taxes excessives et les prohibitions, le conflit entre le pouvoir central et le gouverneur de Matamoros, le général Analos, qui, de sa propre autorité, avait abaissé les droits, les tendances autonomistes des États, les progrès des Indiens rendaient la situation intenable. Arista fut renversé par le général Cevallos (1852), puis on se tourna vers Santa-Anna, réfugié à la Jamaïque; Cevallos le rappela ; il fit une rentrée triomphale à Mexico le 27 avril 1853. Le 16 décembre, le conseil d'État lui décerna la dictature, pour une durée illimitée avec faculté de désigner son successeur; un plébiscite ratifia ces dispositions en janvier 1855. Santa-Anna avait agi énergiquement dans le sens centraliste, à l'imitation du prince Napoléon. Il avait donné l'autorité législative à un conseil d'État, restreint la liberté de la presse, rappelé les jésuites. Pour se procurer de l'argent, il fit une nouvelle cession de territoire aux États-Unis, leur rendit la vallée de Mecilla et la région au Sud du rio Gila pour 10 millions de dollars (traité Gadsden). Il ne put se maintenir. Le général Comonfort à Ayotla, puis le métis Alvarez, gouverneur de l'État de Guerrero, s'insurgèrent en 1854; Monterey, Veracruz furent gagnés par les libéraux, et en août 1855 Santa-Anna dut quitter la place. Son rôle était fini... pour l'instant. Radicaux, libéraux et cléricaux. Les puros appelèrent aux armes les gens des campagnes contre les réactionnaires de la capitale, installèrent un gouvernement successivement à Queretaro, Guanajuato, Guadalajara, et finalement le 24 mai 1858 à Veracruz et soutinrent les hostilités contre Zuloaga et son général, Miramon. Ceux-ci ayant refusé de reconnaître aux États-Unis le droit perpétuel de transit par l'isthme de Tehuantepec, les Américains reconnurent Juarez (avril 1859), qui prévalut dans les États du Nord et de l'Atlantique; ceux du Centre acceptaient le régime conservateur. Le jeune général Miramon, qui avait battu les libéraux au Nord, ne tarda pas à évincer Zuloaga (janvier 1859) et marcha sur Veracruz qu'il assiégea (mars 1860) ; mais l'escadre américaine captura ses transports de guerre, et il dut se replier sur Mexico, poursuivi par les constitutionnels. Ceux-ci se procuraient des ressourcés par la vente des biens du clergé; Juarez avait prononcé la séparation de l'Église et de l'État, la suppression des couvents, la sécularisation des biens ecclésiastiques (1859). Miramon eut recours aux pires expédients financiers, empruntant à n'importe quel taux, s'emparant de fonds déposés à la légation anglaise. Il fut battu par Ortega, chef de l'armée libérale, à Silao (8 août 1860) et à Calentalpa (22 décembre) et s'enfuit à Cuba. Le 14 janvier 1861, Juarez entrait à Mexico. Il appliqua les réformes ecclésiastiques, proclama la liberté de conscience, le mariage civil, expulsa l'archevêque de Mexico et la plupart des évêques qui avaient dirigé la dernière insurrection et renvoya de même le nonce. Un congrès élu alors le confirma dans la présidence (juin) et lui décerna même la dictature (1er juillet 1864). Les chefs cléricaux, Marquez, Mejia, Ca,jique, Lozada, Vicario, Cobos, tenaient encore la campagne; le premier fit fusiller un des principaux libéraux, Ocampo, et fut mis hors la loi. Nonobstant, Juarez réussissait dans la pacification lorsqu'il se vit aux prises avec une intervention étrangère. « Les étrangers établis au Mexique ne s'étaient pas tenus à l'écart des luttes des partis; les négociants, les consuls eux-mêmes avaient, au contraire, souvent favorisé les révolutions sur lesquelles un grand nombre spéculaient et ils en avaient parfois profité pour accroître rapidement leur fortune, soit au moyen de prêts et de transactions usuraires, soit au moyen d'arrangements de douanes. Cependant, après chaque crise, les ministres des puissances étrangères, interprètes trop complaisants parfois des plaintes exagérées de leurs nationaux, présentaient au nouveau gouvernement une longue liste de dommages à réparer qui se traduisaient toujours par un chiffre excessif d'indemnités pécuniaires. Les maisons de banques étrangères, qui disposaient de capitaux importants, tiraient très habilement parti de la situation en les prêtant à des conditions qu'elles savaient fort bien proportionner aux risques à courir. »Le plus fameux de ces prêts usuraires est celui que fit le banquier Jecker. Le 19 octobre 1859, le gouvernement insurrectionnel clérical de Miramon avait décidé une émission de papier-monnaie de 15 millions de piastres (75 millions de F de l'époque) destinés à amortir les titres discrédités de la dette moyennant une soulte de 25 à 28 % en argent; on échangeait les anciens titres contre les nouveaux bons, lesquels devaient être admis pour un cinquième en paiement des impôts et jouir d'un intérêt de 6%, dont moitié garantie pendant cinq ans par le banquier suisse Jerker qui les émettait en prélevant les trois cinquièmes de la soulte. L'émission échoua; en mai 1860, Jecker fit faillite; il avait encore en caisse presque tous les bons. Juarez avait déclaré ne pas reconnaître l'arrangement fait par Miramon. Le banquier s'entendit alors avec Almonte, qui avait représenté Miramon à Paris, promit à Morny 30 % dans les bénéfices et par son influence obtint que le ministre de France à Mexico imposât à Juarez la reconnaissance de la légalité des bons Jecker. Il avait aussi dû promettre diverses indemnités pécuniaires. Mais la caisse était vide, et la banqueroute inévitable. Les 80 millions de pesos produits par la vente des biens ecclésiastiques n'arrivèrent qu'en partie au trésor et ne purent combler le déficit. Le congrès suspendit le paiement de la dette intérieure, puis le 17 juillet 1861, ajourna à deux ans le paiement de la dette extérieure, dont la principale était un emprunt anglais 3% réglé en 1851 à 256 millions de francs. En même temps, il frappait une contribution de 1% sur le capital. Huit jours après, les ministres de France et d'Angleterre rompirent les relations diplomatiques. L'Espagne se joignit à eux : le parti clérical y était au pouvoir avec, la reine Isabelle et souhaitait ardemment la ruine des libéraux mexicains; il réclamait vainement à Juarez une indemnité pour un navire dont il s'était emparé. Les conservateurs mexicains émigrés trouvèrent à Paris un chaud appui chez l'impératrice Eugénie, une Espagnole fanatique, et chez Morny. Le 31 octobre 1864 fut conclue la convention de Londres entre la France, l'Angleterre et l'Espagne. Les trois puissances déclaraient s'unir dans une action commune pour obtenir satisfaction à leurs griefs, des garanties pour les personnes et propriétés de leurs nationaux, l'exécution des obligations contractées par la république mexicaine, s'engageant à n'intervenir en aucune façon dans les affaires intérieures du Mexique. Juarez fit rapporter la loi qui suspendait le paiement de la dette (28 novembre 1861); tous les patriotes mexicains se rallièrent autour de lui. Le 14 décembre les Espagnols arrivaient à Veracruz qui fut occupée sans résistance et où parvinrent ensuite l'escadre anglaise (commodore Dunlop), l'escadre française (amiral Jurien de la Gravière). Trois corps d'occupation furent mis à terre, mais l'expédition n'ayant pas de chef commun manquait d'unité, et Juarez fit au premier ultimatum des alliés une, réponse hautaine; il interdisait à ses nationaux toute relation avec eux et levait un impôt de guerre. Néanmoins, on avait de part et d'autre évité toute hostilité, et le 19 février le général espagnol Prim signait avec Doblado, ministre mexicain des affaires étrangères, la convention de la Soledad; des négociations devaient s'ouvrir à Orizaba, tandis que les alliés camperaient pacifiquement sur les hautes terres, à l'abri de la fièvre jaune: les Espagnols sous Prim à Orizaba; les Français sous Jurien de la Gravière, auquel on adjoignit Dubois de Saligny à titre de commissaire, à Tehuacan; les Anglais, sous Charles Wyke, à Cordoba. L'entreprise semblait terminée quand Napoléon III démasqua ses plans. Quand il apprit la convention de la Soledad, il expédia au Mexique une brigade de 4500 hommes sous le général Latrille de Lorencez, accompagné du général Alamonte, fils du patriote Morelos et l'un des chefs des conservateurs; avec lui vinrent le père Miranda et d'autres notables cléricaux. Juarez donna l'ordre d'arrêter « les traîtres et les réactionnaires », et les représentants de l'Espagne et de l'Angleterre, Prim et Wyke, demandèrent qu'on rembarquât Almonte; Jurien de la Gravière refusa, et, en avril, les corps anglais et espagnol évacuèrent le Mexique. (J. Gautier et A. Métin). |
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