|
. |
|
Pierre-Charles-Louis
Baudin des Ardennes est un Conventionnel,
membre de l'Institut, né à Sedan
le 18 octobre 1748, mort à Paris le
14 octobre 1799. Son père, A.-A. Baudin, élu il lieutenant-général
du bailliage de Sedan. Le jeune Baudin achevait son droit à Paris,
quand l'exil du parlement, en 1771, le fit renoncer au barreau. Il devint
précepteur des enfants du président Gilbert des Voisins.
En 1783, il est directeur des postes à Sedan.
En 1790, il est élu maire de cette ville, puis, en 1791, député des Ardennes à l'Assemblée législative, où il se confina dans les fonctions de membre du Comité d'instruction publique. Cependant, le 17 août 1792, on l'envoya avec Isnard et Quinette comme commissaire dans le département des Ardennes, qui avait pris parti pour Louis XVl détrôné. Réélu à la Convention nationale, il opina, dans le procès du roi, pour l'appel au peuple, pour la réclusion et pour le sursis : « Je n'ai jamais pu me persuader, dit-il à la tribune, que mon mandat m'autorisât à exercer les fonctions de juge. »Puis il se tut jusqu'après la chute de Robespierre. En l'an III, membre de la commission des Onze chargée du projet de constitution; il en fut fréquemment le rapporteur. C'est lui notamment qui fit décider que les assemblées électorales devraient réélire au Corps législatif les deux tiers au moins des conventionnels. Il présidait la Convention le 11 vendémiaire an IV, lors de la fête célébrée en l'honneur des députés morts victimes de la « tyrannie décemvirale ». Il prononça un discours élégant où, le premier, il loua avec vérité le génie oratoire des Girondins. Ses portraits de Guadet, de Vergniaud, de Rabaut Saint-Etienne, de Gensonné, tracés avec délicatesse, révélèrent le talent de cet homme modeste. La Convention vota l'impression de cette remarquable harangue, qui fut aussitôt réimprimée dans plusieurs départements, et valut à Baudin l'honneur de faire partie de l'Institut, section des sciences sociales et législation. Membre du Conseil des Anciens, qu'il présida plusieurs fois, il y parla souvent et eut à venger la mémoire de la Convention des injures de la réaction. Il craignait le retour de la royauté et son coeur naïf avait mis en Bonaparte toutes ses espérances républicaines. Philippe Le Bas, fils du conventionnel, dit que cet excellent homme mourut de joie à la nouvelle que Bonaparte avait débarqué à Fréjus. Sa mort causa une certaine émotion, à une époque où on ne s'émouvait guère de rien. Le Conseil des Cinq-Cents, dont il n'était pas membre, fit prononcer son éloge par Emile Gaudin. Quant au Conseil des Anciens, il entendit deux oraisons funèbres de Baudin : l'une par Laussat (22 vendémiaire an VIII); l'autre par Garat, le lendemain des funérailles (24 vendémiaire). Ses écrits, sobres et sages, sont
peu connus. Le 15 messidor an IV, il lut à l'Institut un mémoire
sur l'Esprit de faction. L'année suivante il publia un opuscule
en faveur de la liberté des cultes. Joignez à cela plusieurs
brochures de circonstance sur cette constitution de l'an III, dont il fut
un des auteurs, et c'est toute l'oeuvre littéraire de cet homme
de coeur et de goût. (F.-A. Aulard).
|
||
Nicolas Baudin est
un marin et explorateur né à l'île de Ré
en 1750, et mort à l'Ile-de-France (île
Maurice) le 16 septembre 1803. ll servit d'abord dans la marine du
commerce, puis entra, en 1786, dans la marine militaire comme second lieutenant
de vaisseau. Passionné pour l'étude de l'histoire
naturelle, il fit deux voyages scientifiques en Inde, sous pavillon
autrichien; à son retour, il offrit au Directoire les collections
qu'il avait recueillies; il fut alors nommé capitaine de vaisseau
et chargé d'un nouveau voyage scientifique aux Antilles.
Il partit du Havre le 19 vendémiaire
an IV, pourvu d'un sauf-conduit accordé par les Anglais.
Revenu en France, le premier consul le mit à la tête d'une expédition destinée à l'exploration de la Nouvelle-Hollande (Australie). Il prit au Havre le commandement de la corvette le Géographe, ayant sous ses ordres le capitaine Hamelin commandant le Naturaliste, les frères Freycinet, et le naturaliste Péron. Les principales découvertes ou reconnaissances qui marquèrent cette campagne furent celles des côtes d'Edel et d'Endracht où fut levée la baie des Chiens marins, des côtes méridionales de la Nouvelle-Hollande entre les 130e et 145e degrés de longitude. Cette côte reçut alors le nom de terre Napoléon, celui d'Adélaïde donné par les Anglais a prévalu. Baudin reconnut le détroit de Bass, la cote orientale de la terre de van Diemen (Tasmanie). De graves discussions éclatèrent malheureusement pendant cette campagne entre Baudin et ses officiers. Les équipages furent cruellement éprouvés par les fatigues et les privations. En rentrant en France, l'expédition relâcha à l'île-de-France où elle perdit son chef. Milius en prit alors le commandement, et la ramena à Lorient après une absence de 41 mois. Les résultats de ce voyage furent publiés par le naturaliste Péron et après la mort de, ce dernier par L. Freycinet sous le titre Voyage de découverte aux terres australes (6 vol., 1807 à 1816). (GE). |
||
Charles Baudin est
un amiral français, né à Sedan le 11 juillet 1784,
mort à Ischia, près de Naples,
le 7 juin 1854. Fils du conventionnel Baudin, des Ardennes, il embarqua
en 1799 sur la prame le Foudroyant. Aspirant en 1800, il fit partie
de l'expédition aux terres australes, commandée par le capitaine
Nicolas Baudin, avec lequel il n'avait aucun lien de parenté. Promu
enseigne de vaisseau à son retour, il embarqua sur la Piémontaise,
à destination de l'océan Indien,
puis continua cette campagne sur la Sémillante qui, pendant
plusieurs années, fit avec succès la guerre aux Anglais;
c'est à bord de cette frégate qu'il eut le bras droit enlevé
par un boulet, dans un combat victorieux, livré à la frégate
anglaise Terpsichore. Il fut promu lieutenant de vaisseau en 1809.
Rentré en France et commandant le brick le Renard, il défit, devant Saint-Tropez, le brick anglais AwalIon. Capitaine de vaisseau et commandant la Bayadère en rade de l'île d'Aix, il fit suivre son adhésion à l'acte additionnel d'une déclaration dans laquelle il-disait : « Lorsque l'ennemi extérieur aura été repoussé, lorsque tous les dangers qui menacent votre existence politique seront écartés, nous nous réservons de demander des institutions plus complètement libérales. »Cependant, après lea bataille de Waterloo, l'idée de se réfugier en Amérique ayant été suggérée à Napoléon, le capitaine Baudin se dévoua à cette entreprise dont la direction lui fut confiée. Il s'agissait de traverser la croisière anglaise qui surveillait les côtes de l'Aunis et de la Saintonge. Baudin était alors mouillé sur rade du Verdon; il retint dans la Gironde tous les navires en partance, dans la pensée d'appareiller avec eux dès que le vent serait favorable et de se dérober ainsi à la poursuite des Anglais, mais, ayant reçu contre-ordre, il leva l'embargo et lui-même sortit sans être inquiété. Placé en non-activité par la Restauration, il demanda et obtint sa mise à la retraite, puis créa au Havre, une maison de commerce qui devint rapidement prospère, mais la révolution de 1830 entraîna sa ruine; il se retira des affaires et obtint sa réintégration dans la marine militaire. En 1838, il conduisit à Saint-Domingue le commissaire français chargé de régler la question de l'indemnité imposée au gouvernement haïtien et contribua pour une large part au succès de cette mission. Promu contre-amiral à son retour, il fut chargé d'aller demander réparation au gouversement mexicain des insultes faites au pavillon français. L'escadre qu'il commandait se composait de trois frégates: la Néréïde, capitaine Turpin; la Gloire, capitaine Lainé; l'Iphigénie, capitaine Parseval-Deschênes; de deux bombardes : le Cyclope, capitaine Ollivier; le Vulcain, capitaine Lefvotten; d'une corvette : la Créole, capitaine prince de Joinville; de deux bâtiments à vapeur : le Météore, capitaine Barbotin, et le Phaéton, capitaine Goubin. Après avoir épuisé tous les moyens de conciliation, l'amiral Baudin résolut d'attaquer le fort de Saint-Jean-d'Ulloa, construit sur un récif, devant la ville de Veracruz et réputé imprenable. Le feu ouvert le 27 novembre, à midi, ne fut suspendu qu'à la nuit; le fort, complètement ruiné, et la ville se rendirent le lendemain. Ce fait d'armes eut un grand retentissement en Europe; c'était, au dire du duc de Wellington, le seul exemple d'une place régulièrement fortifiée, prise par une force purement navale. Nommé vice-amiral, Baudin fut ministre de la marine en 1841, puis il occupa de 1841 à 1847 le poste de préfet maritime à Toulon; après la révolution de 1848, il fut nommé au commandement de l'escadre d'évolution qu'il quitta en 1849 pour aller siéger au conseil d'amirauté. Il ne fut élevé à la dignité d'amiral que quelques jours avant sa mort. Il était grand-cordon de la Légion d'honneur et président du conseil des églises réformées. Son nom a été donné à la fin du XIXe siècle à un cuirassé de 1er rang. (GE). |
||
Jean-Baptiste-Alphonse-Victor
Baudin est un homme politique français, né à
Nantua (Ain) le
20 avril 1811, tué à Paris le 3 décembre 1851. D'abord
étudiant en médecine à Lyon;
puis à Paris au Val-de-Grâce,
où il entra dans la chirurgie militaire. Il fut un des adeptes des
théories socialistes de Saint-Simon,
ce qui le fit envoyer en Afrique, malgré
le dévouement dont il avait fait preuve lors de l'épidémie
du choléra, en 1832. Il fut médecin dans le régiment
où servait Cavaignac qui devint plus tard chef du pouvoir exécutif.
Ayant donné sa démission, Baudin vint s'établir médecin à Paris et s'affilia aux sociétés secrètes et à la franc-maçonnerie; où son éloquence communicative lui attira de nombreux succès. Un instant compromis dans l'affaire du 15 mai 1848 et arrêté, il fut mis en liberté en vertu d'une ordonnance de non-lieu. Les électeurs de l'Ain l'envoyèrent comme représentant à la Législative par 46,739 voix. Il siégea à la Montagne. Lors de l'expédition de Rome, il signa chez Ledru-Bollin la demande de mise en accusation du Prince-Président et ne fut pourtant point impliqué dans l'affaire des Arts et Métiers, 13 juin 1849. En 1850, à propos de la loi qui confiait aux préfets le droit de révoquer les instituteurs, il demanda que l'instruction primaire fut gratuite et obligatoire. Le 3 décembre 1851, Alphonse Baudin était dans le faubourg Saint-Antoine avec une douzaine de ses collègues de la Législative qui essayaient de rappeler la troupe commandée par le général Marulaz au respect de la constitution républicaine. Ce fut peine perdue. Une décharge des soldats commandés par le capitaine Petit tua Baudin qui, ceint de son écharpe et tenant en main un drapeau tricolore, était monté debout sur la barricade. Un instant auparavant, Baudin engageant les citoyens présents à défendre la République, l'un d'eux - quelques-uns disent une femme - lui répliqua : - « Crois-tu que nous allons nous faire tuer pour te conserver tes vingt-cinq francs par jour?-»Baudin fut enterré le 5 décembre au cimetière Montmartre, où longtemps la foule alla chaque année en pèlerinage. A la suite d'une de ces manifestations, à la fin de l'Empire, il y eut une affaire judiciaire célèbre, connue sous le nom de « procès Baudin » intentée contre Delescluze, qui mit en évidence Léon Gambetta. (Louis Lucipia). |
. |
|
|
|||||||||||||||||||||||||||||||
|