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Bioko
anc. île de Fernando Poo

3° 29' N, 8° 43 E
Bioko est une île d'Afrique, d'une superficie de 2000 km², située non loin des côtes du golfe de Guinée, dans le golfe de Biafra. Elle a longtemps porté le nom de son découvreur portugais, Fernão do Po, dont les Espagnols qui ont possédé l'île on fait Fernando Poo. Elle a retrouvé son nom local de Bioko après l'indépendance de la Guinée Equatoriale, à laquelle elle appartient. La capitale de cet Etat, Malabo (anc. Santa Isabel), y est d'ailleurs située. 
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Carte de l'île de Bioko (Fernando Poo).
Carte de Bioko.

Pour le navigateur qui vient de l'ouest le long des côtes monotones du golfe de Guinée, c'est un magnifique spectacle que celui des montagnes, hautes de 3008 mètres, qui dans leur solitaire grandeur dominent majestueusement à l'horizon. Bioko se détache de ce massif à environ 37 km au sud-ouest, et se montre sous la forme de deux pics réunis par un isthme : celui du nord, plus haut que l'autre, s'élève graduellement, à peine coupé, sur le flanc oriental, de quelques vallées peu profondes, tandis que le versant opposé n'offre que des pentes abruptes. La partie méridionale de l'île est des plus pittoresques; plusieurs cimes culminent çà et là, depuis 300 jusqu'à 900 mètres, au milieu d'un sol très accidenté, sillonné de nombreux torrents, qui bondissent quelquefois en cascades écumantes.

Par un temps clair, l'île se voit à une très grande distance; en approchant, le rivage laisse voir une roche sombre, couverte de bois hauts et touffus au bas et sur les flancs de la montagne jusqu'aux trois quarts de sa hauteur, puis clair-semés, rabougris, chétifs, entremêlés de buissons et d'une herbe brune et sèche. On aperçoit par places de vastes terrains cultivés, dont la fraîche végétation marie agréablement ses nuances à la teinte plus foncée des bois. L'ensemble de l'île est d'une beauté admirable, et justifie pleinement le nom d'Ilha Formosa ou Belle Île, que lui avait donné le découvreur. Plus près de terre, tout cela disparaît derrière un rideau de collines qui borde la côte.

Nature du sol, climat, productions végétales, animaux de Bioko. 
Le sol, sur tous les points où l'on a pu l'examiner, est formé d'une terre rouge argileuse, en couches de 9 à 10 pieds d'épaisseur, reposant sur un grès dans lequel on observe des fragments de lave; ce grès, à la Pointe William, s'incline vers l'est sous un angle de 10 à 12 degrés. Du reste, la terre de la région basse, partout riche et fertile, semble devoir produire tout ce qu'on lui demandera.

Le voisinage du continent africain soumet Bioko au souffle embrasé du vent venu du Sahara, l'harmattan, chargé des émanations brûlantes, sèches et poudreuses des sables du désert; intolérable si la brise n'en venait modérer l'ardeur. La brise la plus agréable est celle du nord-ouest, qui souffle vers le milieu du jour.

Les forêts de Bioko présentent une grande variété d'arbres, parmi lesquels on remarque, après le palmier, le chêne d'Afrique, le sapin, l'ébénier, l'arbre de vie, une sorte de campêche jaune, diverses espèces d'acajou, et d'autres bois très durs.  On y trouve du poivre noir. Les ignames sont remarquablement belles, abondantes et
d'une saveur très délicate. L'île produit aussi des patates, divers fruits sauvages qui nous sont inconnus, et plusieurs plantes potagères, entre autres le gouet comestible, dont les feuilles tendres remplacent parfaitement les épinards.

L'île abonde en singes, dont quelques-uns sont d'une taille remarquable, et pèsent jusqu'à 25 kilogrammes. Ils appartiennent à plusieurs espèces différentes. L'île renferme aussi beaucoup de chèvres sauvages et de moutons. Le seul mammifère domestique est une espèce particulière de chien de très petite taille, fauve et blanc. Il y a une grande quantité de perroquets. Les côtes sont fréquentées par deux espèces de tortues, la verte que l'on mange, et la brune qui n'est recherchée que pour son écaille. (D'Avezac).

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