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Le Sri Lanka,
que l'on a appelée Ceylan jusqu'en
1972, doit son nom actuel à une référence aux poèmes
mythologiques des brahmanes de l'Inde
septentrionale, qui appelaient cette île Langkâ ou
Srok Langkâ, terme d'origine sanscrite voulant dire obtenir
et signifiant l'île où l'on obtient le bonheur, l'île
Fortunée. On l'a encore appellée encore Tâmra
parna, ce qui veut dire feuille de cuivre, d'après une espèce
de bois de sandal d'un rouge foncé. Quant au nom de Ceylan,
c'est une forme corrompue du mot Sinhala qui, d'après Lassen,
signifierait l'asile des lions.
Les premiers Cinghalais
sont arrivés au Sri Lanka à la fin du VIe
siècle av. JC., probablement du nord de l'Inde. Le bouddhisme a
été introduit vers 250 av. JC, et les premiers royaumes se
sont développés dans les villes d'Anuradhapura (d'environ
200 av. JC à environ l'an 1000 ap. JC) et de Polonnaruwa (d'environ
1070 à 1200). Au XIVe siècle,
une dynastie du sud de l'Inde a établi un royaume tamoul dans le
nord du Sri Lanka.
Les Occidentaux connaissent
l'île depuis l'Antiquité. Pline
l'Ancien fait mention de quatre ambassadeur de Taprobane venus à
Rome.
Quelques médailles romaines paraissent justifier le dire de Pline,
dont l'assertion avait été l'objet de nombreuses critiques.
Dès les premiers siècles de notre ère, de nombreux
rapports commerciaux s'établirent entre les habitants de l'Europe
méridionale et ceux de l'Inde et de Ceylan. Marco
Polo et Nicolas de Conte en font mention.
Des invasions successives
de pirates arabes avaient en partie ruiné Ceylan, lorsque les Portugais
y abordèrent en 1505 et firent alliance avec les rois cinghalais
de Kandy. En 1578, les Portugais se fortifièrent
à Colombo et à Galle et bientôt après dépossédèrent
les Cinghalais de tout le littoral. En 1603, les Hollandais
firent alliance avec le roi de Kandy contre les Portugais et après
une lutte qui dura jusqu'en 1650, ceux-ci furent chassés de l'île,
dont le littoral resta au pouvoir des Hollandais. A cette époque,
Louis
XIV, sur le conseil de Colbert, fit une tentative
incomplète pour fonder une colonie française dans l'île.
Les Hollandais, après plusieurs luttes sanglantes avec les habitants
de l'île, les forcèrent peu à peu à se réfugier
dans les parties les plus inaccessibles du pays. En 1795, quand la Hollande
eut été transformée par les Français
en république batave, les Anglais
prirent possession de Ceylan, qui leur fut formellement cédé
par la paix d'Amiens et qui se soumit complètement
à eux en 1815.
A partir de cette
époque et jusqu'à l'indépendance en 1948, sauf une
légère révolution en 1848, les Anglais possédèrent
paisiblement cette belle île de l'océan Indien.
Placée sous la dépendance immédiate de la couronne
britannique
dont le gouvernement résida à Colombo, Ceylan forma, avec
les petites îles situées sur ses côtes, un gouvernement
colonial. Il fut divisé en cinq provinces administratives subdivisées
en districts. Les planteurs britanniques y développèrent
des cultures d'exportation, telles que le thé, le café ou
la canelle, et firent venir de puis l'Inde du Sud pour travailler dans
les plantations une abandonte et très peu onéreuse main-d'oeuvre
tamoule. En 1931 une régime d'autonomie interne est mis en place,
et en 1948, l'indépendance complète est accordée,
un an après celle de l'Inde.
Les tensions dominantes
entre la majorité cinghalaise et les séparatistes tamouls
ont abouti à une guerre en juillet 1983. Les combats entre le gouvernement
et les Tigres de libération de l'Îlam tamoul (ou Liberation
Tigers of Tamil Eelam = LTTE) se sont poursuivis pendant plus de 25 ans.
Bien que la Norvège ait organisé des négociations
de paix qui ont conduit à un cessez-le-feu en 2002, les combats
ont lentement repris et ont culminé en 2006. Le gouvernement a vaincu
les LTTE en mai 2009.
Au cours des années
d'après-conflit, sous le président Mahinda Rajapaksa, le
gouvernement a lancé des projets de développement d'infrastructures,
dont beaucoup ont été financés par des prêts
de la Chine. Son régime a été confronté à
d'importantes allégations de violations des droits humains et à
un rétrécissement de l'espace démocratique pour la
société civile. En 2015, un nouveau gouvernement de coalition
dirigé par le président Maithripala Sirisena du Parti de
la liberté du Sri Lanka et le premier ministre Ranil Wickremesinghe
du Parti national uni est arrivé au pouvoir avec des promesses de
faire progresser les réformes économiques, de gouvernance,
de lutte contre la corruption, de réconciliation, de justice et
de responsabilité.
Cependant, la mise
en œuvre de ces réformes a été inégale. En
octobre 2018, le président Sirisena a tenté d'évincer
le premier ministre Wickremesinghe, prêtant serment à l'ancien
président Rajapaksa en tant que nouveau premier ministre et ordonnant
la dissolution du parlement et la tenue d'élections. Cela a déclenché
une crise constitutionnelle de sept semaines, qui a pris fin lorsque la
Cour suprême a jugé les actions de Sirisena inconstitutionnelles.
Rajapaksa a démissionné et Wickremesinghe a été
réintégré. En novembre 2019, Gotabaya Rajapaksa a
remporté l'élection présidentielle et a nommé
son frère, Mahinda, premier ministre. Une crise économique
sans précédent a frappé le pays en 2022, provoquant
des manifestations massives en avril. |
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