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![]() | Niobé (personnage de la mythologie grecque). - Petite-fille d'Atlas, fille de Tantale, épouse d'Amphion, reine de Phrygie![]() Pendant neuf jours, les cadavres restèrent exposés. Ils demeurèrent couchés au sol, étendus dans leur sang, parce que Zeus avait changé en pierre tous les sujets de Niobé. Le dixième jour, les dieux, touchés de pitié, leur donnèrent eux-mêmes la sépulture; et Niobé, lassée d'avoir pleuré pendant ces dix jours, consentit enfin à manger : présentement, ajoute Homère, elle est parmi les rochers, sur les sommets déserts du mont Sipylos, en Phrygie, ou,quoique transformée en rocher, monument éternel de la vengeance des dieux, elle continua à pleurer son malheur (Homère, Il., XXIV, 602-17). Pausanias nous apprend qu'il a été lui-même au mont Sipylos, et qu'il y a vu la statue de Niobé : "c'est, dit-il, un rocher escarpé qui, de loin, ressemble effectivement à une femme ayant la tête penchée et en pleurs. »On montrait aussi à Thèbes ![]() - ![]() Le rocher de Niobé sur le mont Sipyle. (Ministère turc de la culture et du tourisme, à Manissa). Telle est la légende homérique sur Niobé. les auteurs postérieurs, et surtout les postes dramatiques l'ont considérablement altérée et modifiée. Voici les principales divergences que suw offrent leurs écrits : Hésiode et Pindare comptent vingt Niobides; Alcman , la moitié seulement de ce nombre; Sapho en reconnait dix-huit, Euripide, quatorze; Hérodote, cinq. Hellanicus donne à Niobé trois fils et trois filles : Archénor, Ménestrate, Archagoras, Pelople, Ogygie, Astycratée; tandis que Phérécyde, qui suit la tradition homérique, en mentionne douze : Alalcomène, Phérée, Eudore , Lysippe, Xanthus, Argius, Chione, Clytie, Mélie, Hora, Lamippe, Pélopie. Dans Apollodore, les Niobides sont au nombre de quatorze : Sipyle, Minytos (nommé Euplaytos dans Hygin), Isménus, Damasichthon, Agénor, Phaedimus, Tantale, Éthodée ou Néère, Cléodore, Astyoché, Phthie. Pélople, Astycratée, Ogygie. Tzetzès ajoute à cette liste le nom d'Homolois, et Ovide mentionne encore Alphénor et Ilonée. Homère fait tomber tous les Niobides sous les coups d'Apollon et d'Artémis. Les mythographes postérieurs disent qu'Amphion ou Amycla et Mélibée échappèrent au massacre : la dernière épousa Nélée (Apollodore) cependant l'épouse de Nélée était, suivant Homère, la fille de l'Amphion d'Orchomène et non de l'Amphion Thébain. Les auteurs ne s'accordent pas non plus sur le lieu de la scène; suivant Apollodore, les fils de Niobé furent tués par Apollon, comme ils chassaient sur le Cithéron (ou sur le Sipyle), et Artémis frappa leurs soeurs dans Thèbes La mythologie connaît une autre Niobé, fille de Phoronée et de Laodice, ou mère de Phoroée, qu'elle eut d'Inachus. Les symbolistes ont diversement interprété le mythe de Niobé. Pour les uns, Niobé serait une personnification des nuages; ses enfants ne seraient autre chose que les nuages traversés par les rayons du soleil. Attachée au rocher, Niobé est connue le nuage accroché au flanc d'une montagne et qui distille des gouttes de pluie. Pour Max Müller, Niobé est une déesse de l'hiver et de la neige, dont les enfants, tués par Apollon et Artémis, symbolisent la neige et les glaces fondues au printemps sous les premiers rayons du Soleil. Preller, enfin, reconnaît en Niobé une divinité asiatique de la fécondité du sol, qui, an fort de l'été, voit ses enfants, c.-à-d. la végétation, se dessécher et périr aux rayons ardents du soleil. La partie la plus mal expliquée du mythe est généralement la métamorphose de Niobé en rocher, et l'on voit que les mythologues sont loin de s'entendre sur l'interprétation du reste. Niobé dans les arts. ![]() La Mort des enfants de Niobé, par J.-L. David, 1772. et, ci-dessous, par Andrea Camassei (1639). ![]() Toutes ces représentations viennent se résumer pour nous dans le groupe célèbre des Niobides, au musée des Offices, à Florence. En 1583, on découvrait dans les Jardins de la villa Palombara, à Rome, entre Sainte-Marie-Majeure et Saint-Jean de Latran, plusieurs de ces statues. Après avoir séjourné longtemps à la villa Médicis, elles furent transportées en 1715, par ordre. du grand-duc Pierre-Léopold, à Florence, ou on les voit encore. Depuis la première découverte, le groupe avait été enrichi de plusieurs figures. Il y avait dans l'ancienne Rome, soit devant, soit dans le temple d'Apollon Sosianus, un groupe rapporté de Grèce ![]() Artémis et Apollon tuant les Niobides. Cratère d'Orvieto. Musée du Louvre. S'il est impossible de se prononcer sur l'auteur de l'original, il est à remarquer cependant que le type des figures se rapproche de celui de la grande époque de l'art grec. Si l'on compare la Vénus de Milo avec la Niobé, on constate une même expression grave et forte, un même air de matrone, qui ne fait pas disparaître le pathétique de la deuxième figue. Cela ne veut pas dire que les deux statues doivent être tout à fait contemporaines. De même, les statues des jeunes gens sont traitées un pou à la manière des statues d'athlètes. Les draperies sont rendues avec beaucoup de style. Il ne paraît pas douteux que ces statues ne soient antérieures à l'Apollon du Belvédère et à la Vénus de Médicis. Cependant on a soutenu et on soutient encore qu'elles sont hellénistiques. L'argument sur lequel on s'appuie est l'expression passionnée des statues et la recherche du pittoresque que l'oie remarque dans l'ensemble. Quel était l'arrangement du groupe? Sur ce point encore on a beaucoup discuté. Trois hypothèses principales se sont fait jour. La première et la plus longtemps soutenue, comme étant celle qui venait le plus naturellement à l'esprit, est que les statues de Florence avaient composé un fronton. Mais on a vainement cherché la proportion de décroissance nécessaire à cette disposition. On a voulu, sans plus de bonheur, en faire deux groupes. Une autre supposition fut que ces statues étaient placées isolément entre les colonnes d'un temple, et l'on nommait le temple d'Apollon Sosianus. Mais une semblable disposition est plus que rare dans l'Antiquité |
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